Transitions et reconversions professionnelles : le Medef plaide pour une simplification radicale du financement

Changements et réorientations de carrière: le Medef plaide pour une simplification radicale

Afin de soutenir les changements et réorientations de carrière, sujet actuellement en discussion entre les syndicats et les employeurs dans le cadre d'un "accord sur la qualité de vie au travail", le Medef propose de limiter le financement des projets uniquement aux initiatives des employés.

Par Leïla de Comarmond

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Dans les discussions concernant un "contrat pour la qualité de vie au travail" initiées par les acteurs sociaux à la sollicitation du gouvernement, certaines thématiques sont plus délicates que d'autres. Notamment, la question de l'emploi des personnes âgées et, en parallèle, leur système de compensation en cas de perte d'emploi, sont au programme de leur rencontre de ce jeudi, une semaine après la précédente, et se révèlent être parmi les plus controversées.

Inversement, il existe un sujet où les opinions entre les employeurs et les syndicats semblent moins divergentes : celui des changements et des reconversions de carrière. Dans le premier scénario, il s'agit d'acquérir de nouvelles compétences, qui nécessitent une formation certifiante relativement brève et qui peuvent être valorisées sans avoir à changer d'entreprise. Dans le second scénario, il s'agit d'acquérer de nouvelles compétences qui nécessitent des formations plus longues et qui conduisent souvent à changer d'entreprise.

"Prise de conscience globale"

"Nous constatons une prise de conscience globale de la nécessité d'avancer ensemble sur ces sujets", a souligné le représentant du Medef, Hubert Mongon, qui est également le délégué général de la Fédération de la métallurgie (UIMM) ce mardi, en s'adressant à une poignée de journalistes. "Nous estimons qu'il est nécessaire de stabiliser les parcours aussi bien pour les entreprises que pour les employés", a-t-il ajouté.

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Le chef d'entreprise souligne qu'il est tout à fait possible d'intégrer la question de l'évolution des carrières dans les discussions sociales obligatoires. Il distingue deux situations : d'abord, le cas où un employé décide de changer de carrière pour des raisons personnelles ; ensuite, une situation où l'employé et l'entreprise travaillent ensemble pour évoluer les compétences de l'employé sans rompre le contrat de travail, ou suite à d'importantes transformations au sein de l'entreprise qui nécessitent de trouver un nouvel emploi dans une autre entreprise, ce qui entraîne la rupture du contrat de travail.

En pratique, pour satisfaire ces exigences, bien que 12 mécanismes soient actuellement en place, le Medef estime qu'il est essentiel de simplifier le processus. Tout comme la CFDT, il suggère de n'en garder que deux, un initié par le travailleur lui-même, l'autre élaboré conjointement par l'employé et l'employeur. Une question délicate reste cependant à résoudre : qui financera quoi.

Le Medef ne veut pas que la simplification entraîne une augmentation de la contribution des entreprises, qui s'élève à 500 millions d'euros par an pour les Projets de Transition Professionnelle (PTP). Pour échapper à cette situation, l'organisation des employeurs propose une solution qui inquiète les syndicats : réduire les investissements dans les PTP, qui sont uniquement initiés par les employés.

Cela coûte 500 millions d'euros chaque année pour environ 18 000 bénéficiaires, dont seulement la moitié finit par se reconvertir. Cela revient à un coût de 70 000 euros par reconversion réussie, bien que les trois quarts des reconversions professionnelles se fassent sans aucune aide, selon les calculs de Hubert Mongon.

Les organisations syndicales, de leur côté, ont prévenu qu'il était hors de question de réduire le dispositif.

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