En raison de l’augmentation des coûts de l’énergie, presque 50% des petites entreprises en France ont réduit leur utilisation de pétrole, de gaz et d’électricité, comme l’indique une étude de Bpifrance Le Lab et Rexecode. Elles continuent néanmoins à investir activement dans le domaine écologique.
Par Nathalie Silbert
Au moment où les tensions au Moyen-Orient risquent de provoquer une nouvelle crise énergétique, la situation semble plutôt rassurante. L’augmentation spectaculaire des coûts de l’énergie suite au conflit en Ukraine l’année précédente a déjà entraîné une modification notable des habitudes des petites et moyennes entreprises françaises.
Environ 49% d’entre elles ont réussi à diminuer leur utilisation de pétrole, de gaz et d’électricité sans nuire à leur production, en instaurant des stratégies de sobriété, comme l’indique le plus récent indicateur trimestriel élaboré par Bpifrance Le Lab et Rexecode. Cette statistique atteint même 60% dans le secteur industriel.
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La majorité des leaders ne considèrent pas cela comme une solution temporaire à une crise : plus des trois quarts sont convaincus que cette diminution de la consommation d’énergie sera durable. Près d’un cinquième envisage même de pousser encore plus loin.
“Selon Philippe Mutricy, directeur des études à Bpifrance, il est tout à fait normal que les entreprises s’adaptent à une économie française qui ralentit. Encouragé par le gouvernement qui met en place diverses mesures incitatives, la continuation des efforts pour maintenir la sobriété semble d’autant plus importante lorsque pour une large part de PME (63%), les coûts de l’énergie continuent de grimper, parfois de plus de 10%, malgré une baisse de la consommation.”
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Dans cette situation, “il est devenu impératif d’investir dans l’écologie”, déclare Baptiste Thornary, économiste en chef de la Banque publique. Face à des conditions financières de plus en plus serrées et à un accès au prêt plus difficile, les plans d’investissement des PME et des TPE semblent certes faiblir, selon l’indicateur. Cependant, les petites entreprises ont l’intention de continuer à investir dans ce domaine. “On observe un véritable changement de cap : 43% des PME et TPE françaises qui investiront cette année le feront dans le domaine écologique. C’est une augmentation de 20 points par rapport à la période pré-Covid”, note le spécialiste de Bpifrance.
Rapports sur l’empreinte carbone
La modification du système d’éclairage, l’installation de systèmes de gestion des déchets et le renouvellement des parcs automobiles sont les dépenses les plus courantes. L’indicateur démontre que l’attention du chef d’entreprise aux problématiques environnementales est le principal moteur des investissements écologiques, surpassant l’envie d’améliorer l’image de la société. Cependant, le manque d’options technologiques sur le marché constitue le principal obstacle, avant même les considérations financières.
Il semble que les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les très petites entreprises (TPE) françaises soient prêtes à prendre des mesures décisives face au défi de la décarbonation. Bien que seulement 5% d’entre elles affirment avoir effectué un bilan carbone, 25% prévoient de le faire prochainement. De même, elles envisagent de mettre en place une initiative de décarbonation au cours des trois prochaines années, à condition que cela n’affecte pas négativement leur rentabilité.
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