Standard & Poor's conserve la cote de la dette française
L'organisme de notation S&P conserve la cote de crédit de la France au niveau "AA", bien qu'elle soit accompagnée d'une perspective négative. Toutefois, il alerte le gouvernement en mentionnant des doutes concernant l'équilibre des finances publiques françaises.
By Joséphine Boone
Les rumeurs circulaient depuis l'après-midi dans les halls de Bercy. Ce vendredi soir, l'organisme d'évaluation crédit Standard & Poor's (S&P) a confirmé la note de crédit de la France au rang « AA » avec une perspective pessimiste. C'est une décision qu'elle avait déjà prise en juin précédent. Le gouvernement peut ainsi respirer à nouveau.
"Nous sommes plus déterminés que jamais à diminuer les dépenses de l'Etat et à accélérer le remboursement de la dette française. C'est une question d'indépendance et d'honneur de nos engagements nationaux et européens", a affirmé Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et des Finances, dans un message publié sur X (anciennement Twitter).
L'entreprise Standard & Poor's a choisi de conserver la cote de crédit de la France. Cette résolution s'aligne avec les décisions prises par le gouvernement concernant les finances de l'Etat. Nous demeurons plus que jamais engagés à diminuer les dépenses de l'Etat et à accélérer le processus de désendettement… — Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) December 1, 2023
L'entreprise Standard & Poor's a choisi de conserver la cote de crédit de la France. Cette résolution s'aligne avec les décisions prises par le gouvernement concernant les finances de l'Etat. Nous demeurons plus que jamais engagés à diminuer les dépenses de l'Etat et à accélérer le processus de désendettement…
Il y avait pourtant des préoccupations. Une baisse de la note aurait signifié une punition pour le gouvernement. Alors qu'il s'efforce depuis des mois de diminuer les dépenses publiques et le déficit français, qui représente près de 5% du produit intérieur brut en 2023. C'est bien loin des cibles européennes qui sont fixées à moins de 3% du PIB. La Commission européenne a également rappelé la France à l'ordre au sujet de son déficit en novembre. La France s'efforce difficilement d'atteindre une croissance de 1% pour 2023, et Bruno Le Maire prévoit une croissance de 1,4% en 2024.
"Doute"
S&P a décidé de maintenir la cote sous une vue pessimiste principalement à cause d'une "incertitude" concernant les "finances de l'Etat français dans une situation de déficit budgétaire élevé, bien qu'il diminue progressivement, et d'une dette publique conséquente".
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L'importance de la cote de crédit tricolore s'est accrue de nos jours, notamment parce que la France a récemment fait face à des taux d'intérêt élevés, conduisant à une augmentation du coût de sa dette nationale. Cette situation est le résultat d'un cycle d'augmentation des taux d'intérêt initié par les banques centrales du monde entier il y a environ un an et demi afin de contrôler l'inflation. Cependant, lors de leur dernière assemblée, la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale des États-Unis ont mis un frein à cette croissance des taux, laissant ainsi entrevoir une possible amélioration de la situation économique.
S&P prévoit une réduction progressive de la dette publique en proportion du PIB à partir de 2025, bien que cette diminution sera lente. Ils ajoutent que l'impact de l'augmentation des coûts d'emprunt suite à des taux d'intérêt plus élevés sera progressif. « Nos estimations budgétaires comportent encore d'importants risques qui, s'ils se matérialisaient, pourraient encore plus restreindre la marge de manœuvre budgétaire de la France », ajoutent-ils. Parmi ces situations risquées, ils notent une possible augmentation de la division politique, selon les spécialistes de S&P.
En milieu d'octobre, l'organisation Moody's a également confirmé la cote de crédit de la France à "Aa2" (stable), une évaluation similaire à la cote "AA" de S&P. Par contre, Fitch a donné à la France une cote de crédit de "AA-" en avril dernier.
Joséphine Boone
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