Sobriété énergétique : Comment la moitié des PME et TPE françaises ont réduit leur consommation d’énergie en réponse à l’augmentation des prix

Près de la moitié des petites et moyennes entreprises (PME) et des très petites entreprises (TPE) en France ont diminué leur utilisation d’énergie. En réponse à l’augmentation significative des coûts de l’énergie, 49% de ces entreprises françaises ont réduit leur usage de pétrole, de gaz et d’électricité, d’après les données récoltées par le Lab Bpifrance et Rexecode. Elles continuent néanmoins d’investir activement dans des initiatives écologiques.

Par Nathalie Silbert

Au moment où la crise au Moyen-Orient suscite la crainte d’une nouvelle crise énergétique, l’observation est plutôt apaisante. L’augmentation drastique des coûts de l’énergie provoquée par le conflit en Ukraine l’année précédente a déjà notablement modifié les attitudes des petites et moyennes entreprises françaises.

Environ 49% de ces entreprises ont réussi à diminuer leur usage de pétrole, de gaz et d’électricité sans nuire à leur production, en adoptant des stratégies d’économie d’énergie, d’après les dernières données trimestrielles fournies par Bpifrance Le Lab et Rexecode. Dans le secteur industriel, ce pourcentage atteint même 60%.

Engagement vers la modération

Pour la majorité des chefs d’entreprise, ce n’est pas une réaction temporaire à une crise : plus de 75% sont convaincus que cette réduction de l’utilisation de l’énergie sera durable. Presque un sur cinq envisage même de pousser davantage dans cette direction.

“Philippe Mutricy, directeur des études chez Bpifrance, note qu’il est compréhensible que les entreprises adaptent leur fonctionnement face à un ralentissement de l’économie française. L’exécutif encourage cette adaptation en lançant divers programmes incitatifs. L’importance de continuer à adopter des mesures d’économie d’énergie est accentuée par le fait que, pour une grande partie des PME (63%), les coûts énergétiques continuent de grimper, parfois de plus de 10%, malgré une réduction de la consommation.

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Dans cette situation, “il est devenu essentiel d’investir dans le vert”, déclare Baptiste Thornary, économiste en chef de la Banque publique. En raison de la tension croissante sur les liquidités et des difficultés accrues pour obtenir des crédits, les plans d’investissement des PME-TPE semblent effectivement être en baisse, selon le baromètre. Néanmoins, ces petites entreprises cherchent à préserver ce type d’investissement. “On observe une modification significative de la tendance : 43% des PME et TPE françaises qui investiront cette année le feront dans le domaine vert. C’est 20 points de plus qu’avant la pandémie”, précise le spécialiste de Bpifrance.

Évaluations des émissions de carbone

La modification du système d’éclairage, l’installation de systèmes de gestion des déchets et les parcs de véhicules sont les principaux investissements. Le baromètre indique que l’engagement du dirigeant envers les questions environnementales est le principal moteur des investissements écologiques, surpassant le désir d’améliorer l’image de l’entreprise. Cependant, le manque d’options technologiques disponibles sur le marché est le principal obstacle, avant les considérations financières.

Il semble que les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les très petites entreprises (TPE) françaises soient prêtes à intensifier leurs efforts en matière de décarbonation. Bien que seulement 5 % d’entre elles prétendent avoir effectué un bilan carbone, 25 % envisagent de le faire prochainement. De plus, elles sont tout autant à considérer une initiative de décarbonation au cours des trois prochaines années, à condition que cela n’affecte pas leur profitabilité.

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Nathalie Silbert

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