Révolution Santé en 2024 : Ce qui va changer pour les patients dans les pharmacies, les dépistages et les bilans de prévention

Les modifications apportées aux tests en pharmacie, au dépistage et aux bilans de prévention pour les patients en 2024

Suite à plusieurs semaines de discussions, la proposition de loi pour financer la Sécurité sociale en 2024 a été approuvée ce lundi, après que l'Assemblée nationale ait refusé la motion de censure proposée par la gauche. Voici un aperçu des modifications que ce texte envisage pour les patients.

Par Solenn Poullennec

Texte ré

Essentiel pour soutenir le système de santé de la France, le budget 2024 de la Sécurité sociale a été approuvé définitivement ce lundi à l'Assemblée nationale, suite au rejet d'une nouvelle motion de censure présentée par les représentants de la Nupes.

Le budget de la santé sera augmenté l'année prochaine, même si cela pourrait aggraver le déficit de la Sécurité sociale. Le texte ne propose pas de changements majeurs dans la structure du système de soins, mais il prévoit plusieurs modifications pour les patients. Ces changements concernent principalement la prévention. Voici un aperçu.

· L'accès aux antibiotiques en pharmacie sans prescription… sous certaines conditions

Pour les situations telles que l'angine ou l'infection urinaire (cystite), les Français pourraient avoir la possibilité d'obtenir des antibiotiques directement en pharmacie, sans nécessiter d'ordonnance. Cela est cependant possible uniquement après avoir effectué un test (test rapide d'orientation diagnostique) qui confirme l'infection. Ce dispositif vise à simplifier l'accès aux soins tout en prévenant l'usage abusif d'antibiotiques (qui est en augmentation).

· Fourniture de médicaments à l'unité

Le document stipule que certaines pharmacies pourraient être autorisées à fournir des médicaments "à l'unité". Cette action, supposée être mise en place en cas de rupture de stock de certains médicaments, est présentée par le gouvernement comme une solution pour combattre les pénuries. Toutefois, cette mesure doit encore être clarifiée par un décret. Un principe similaire d'approvisionnement ajusté, "selon les besoins requis pour la durée du traitement", est également prévu pour les dispositifs médicaux (pansements, etc.).

Aussi à lire :

ANALYSE – Budget de la Sécurité sociale : les trois questions brûlantes pour le gouvernement

· Un plan de détection pour les futures mères

Le budget prévoit que le gouvernement soit en mesure d'instaurer, suite à la recommandation de la Haute Autorité de santé, un programme de dépistage régulier du cytomégalovirus (CMV) chez les femmes enceintes. Cette maladie peut entraîner des problèmes mentaux et psychomoteurs, des troubles de la vue, etc.

Toutefois, un traitement antiviral peut empêcher la transmission du virus de la mère au fœtus. "Environ 80% des handicaps causés par le CMV peuvent être évités grâce à ce dépistage systématique et précoce", a souligné Stéphanie Rist, députée de Renaissance, en plaidant pour cette mesure.

· Remise sur les produits d'hygiène féminine

Dans le but de lutter contre la "pauvreté menstruelle", le budget prévoit une compensation pour les sous-vêtements et les coupes menstruelles pour les femmes assurées de moins de 26 ans et pour les bénéficiaires de l'assurance santé solidaire. Cette compensation par l'assurance maladie, annoncée à hauteur de 60 %, est prévue pour 2024. Cependant, les produits couverts devront respecter un cahier de spécifications détaillé et l'Agence nationale de sécurité sanitaire aura son avis à donner.

Aussi à lire :

ANALYSE – Le Sénat met en garde contre la montée en flèche de la dette sociale

· Distribution gratuite de préservatifs pour les individus de moins de 26 ans

Le budget approuve une action déjà en vigueur depuis 2023 : le remboursement total par la sécurité sociale des préservatifs obtenus sans prescription médicale en pharmacie pour les personnes âgées de moins de 26 ans. Cette mise à disposition vise à prévenir les grossesses non planifiées et les infections sexuellement transmissibles. Elle ajoute aux services déjà couverts par l'assurance pour d'autres formes de contraception (pilules, dispositifs intra-utérins, etc.).

Selon l'administration, la mise à disposition gratuite de préservatifs est un "véritable triomphe". En effet, le nombre de préservatifs remboursés pour les individus de moins de 26 ans (auparavant possible uniquement sur prescription) a augmenté de cinq fois entre janvier et juin 2023 comparé à la même période en 2022.

· Expansion de la vaccination contre les méningites

L'administration a approuvé un amendement provenant du Sénat qui autorise l'élargissement de la vaccination obligatoire contre les infections susceptibles de causer des méningites, suite à une recommandation de la Haute Autorité de santé. À noter qu'actuellement, seule la vaccination contre le méningocoque C est requise. Cette nouvelle réglementation devrait être mise en place au début de 2025 "au plus tard".

Le document stipule que certaines pharmacies peuvent distribuer des médicaments à l'unité.

· Modifications des consultations de prévention

Le budget détaille comment sera appliquée une nouveauté déjà annoncée l'année précédente : l'organisation de consultations de prévention avec des professionnels de la santé (docteurs, pharmaciens, infirmières, sages-femmes). Les catégories d'âge pour lesquelles ces consultations sont prévues ont été modifiées. Elles sont désormais définies pour les 18-25 ans (au lieu des 20-25 ans), 45-50 ans (au lieu des 40-45 ans), 60-65 ans et 70-75 ans.

Suite à l'annonce d'un essai de ces rencontres dans la région des Hauts-de-France, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a assuré qu'elles seraient mises en place à l'échelle nationale en 2024.

· L'exercice physique prescrit pour les patients atteints de cancer

Le plan proposé permettrait au gouvernement de tester pendant deux ans le financement de programmes d'exercice physique adaptés pour les patients en traitement pour un cancer. Cependant, cette initiative a laissé certains législateurs et représentants de patients, en particulier ceux atteints de diabète, insatisfaits, car une expérimentation de cette nature, plus générale, avait déjà été approuvée mais n'avait pas été mise en pratique.

Solenn Poullennec

Comment s'adapter dans un environnement compliqué ?

Nos vidéos

Un avion de combat américain pourrait changer la face de la guerre

Pourquoi le Venezuela envisage-t-il d'envahir la Guyane ?

Elon Musk présente son dernier projet, le "Cybertruck", qui pourrait causer des problèmes à Tesla

Les 41 travailleurs piégés dans un tunnel en Inde pendant 17 jours ont été sauvés

Les plus lus

Jamais il n'y a eu autant de travailleurs payés au SMIC en France

Emploi : Bruno Le Maire plaide pour un droit au travail à temps partiel pour les personnes âgées

Industrie : la pénurie de travailleurs se généralise

À la une

Classement Pisa : la France chute davantage que les autres pays en mathématiques

Flash Info – Doubler, programmes scolaires… Les annonces d'Attal face à la baisse du niveau scolaire

Avantages fiscaux : Engie gagne contre Bruxelles

Social

Licenciements : les employeurs ne demandent pas une nouvelle réduction du délai de recours

Immigration : l'Aide médicale d'Etat est jugée "utile" et bien contrôlée dans l'ensemble

Plein emploi : l'utilisation du CPF pour les métiers en tension n'est pas suffisamment utilisée

Pratique

P

L'Équipe

Toutes les prérogatives sont conservées – Les Echos 2023