Nouvelles modifications concernant les congés maternité : les changements à venir
Par Valérie Mazuir
La pause post-natale, garantie par Emmanuel Macron et destinée à substituer l'actuel congé parental qui est rarement utilisé, est prévue pour être mise en place vers 2025. Voici ce que nous savons.
Dans le but de stimuler le taux de natalité en France, le président Emmanuel Macron a révélé, lors d'une conférence de presse le 16 janvier 2024, l'instauration d'un "congé de naissance" qui remplacera le congé parental existant. Il "sera plus généreusement compensé et permettra aux deux parents de rester avec leur nouveau-né pendant six mois s'ils le désirent", a expliqué le Président. Selon lui, le congé parental actuel "génère beaucoup de stress car il est très mal et insuffisamment payé", ce qui conduit à "des situations insoutenables".
"En particulier, il sera moins long que le congé parental actuel, qui peut s'étendre jusqu'à trois ans et qui écarte de nombreuses femmes du monde du travail", a-t-il noté. D'après l'Elysée, l'objectif est de "lever les obstacles économiques et sociaux qui entravent le désir d'avoir des enfants".
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Le congé de naissance prendra donc la place du congé parental, établi en 1977, qui a du mal à séduire, en grande partie à cause de son indemnisation limitée (429 euros par mois). Ce système autorise les parents, à la fin de leur congé maternité ou paternité, à mettre en pause leur carrière jusqu'au deuxième anniversaire de l'enfant – ou jusqu'au troisième si le congé est partagé entre les deux parents.
Les détails du récent congé parental, qui seront discutés avec les syndicats, seront une combinaison des congés maternité (16 semaines) et paternité (28 jours) existants, un ajout qui devrait leur permettre de passer ensemble six mois avec leur nouveau-né, a annoncé l'Élysée le 22 janvier 2024. Il n'est pas encore décidé si ce congé pourra être pris simultanément par les deux parents ou l'un après l'autre, a également déclaré le bureau présidentiel.
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En ce qui concerne la rétribution, l'Elysée a indiqué que l'objectif est de se détourner d'une approche de prestation sociale à montant fixe pour se diriger vers une sorte d'indemnité quotidienne qui serait identique pour les congés de maternité et de paternité. Le montant de cette rétribution sera basé sur un « certain pourcentage du salaire précédent », dont le taux exact « n'a pas encore été déterminé ». Une portion de cette rétribution sera couverte par la Sécurité sociale, avec un maximum mensuel de 1.800 euros, et le reste pourra être complété par l'employeur pour atteindre 100 % du salaire, d'après l'Elysée.
"Cette nouvelle permission nécessite des changements importants qui requièrent des efforts et des discussions, et pour être approuvé, cela doit être inclus dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, a déclaré la présidence, en précisant que "l'objectif est de l'introduire dans le prochain PLFSS à l'automne 2024 pour qu'il soit effectif en 2025".
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En 2023, la France a enregistré seulement 678.000 naissances, ce qui représente une diminution de 48.000 par rapport à 2022. Getty Images
Une France qui prend de l'âge et une chute de la natalité : ces données ont été confirmées par les statistiques du rapport démographique de l'année 2023, rédigé par l'Insee. À l'aube du 1er janvier 2024, la population de la France a atteint 68,4 millions de personnes, soit une augmentation de 0,3 %, comme ce fut le cas en 2022.
La France a désormais franchi le seuil des 700 000 naissances, un nombre qui n'a pas été vu depuis 1946. En 2023, seulement 678 000 bébés sont nés, ce qui représente une diminution de 48 000 par rapport à 2022, une année déjà caractérisée par une baisse record de la natalité. Par rapport à 2010, l'année où la natalité avait atteint son pic le plus récent, la France compte 150 000 naissances de moins. Cela équivant à une baisse d'environ 20%.
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