Reprise des négociations sur le tarif des consultations : les médecins généralistes souhaitent renouer le dialogue avec l’Assurance Maladie

Les praticiens veulent rouvrir le débat sur le coût des consultations

Suite à la suspension de sa participation aux discussions avec l'Assurance Maladie concernant le coût des consultations, le syndicat principal de médecins de famille, MG France, souhaite reprendre la conversation. Il reste à voir comment les autres syndicats, en particulier ceux qui représentent les spécialistes, vont réagir.

Par Solenn Poullennec

Texte ré

Les médecins de famille ne souhaitent pas manquer l'opportunité d'augmenter leurs revenus. Ce vendredi, leur syndicat majeur, MG France, a exprimé sa volonté de rouvrir les discussions avec l'Assurance Maladie concernant le coût des consultations des médecins indépendants, après les avoir délaissées pendant environ dix jours.

Les négociations – essentielles tant pour les praticiens que pour la politique de santé du gouvernement – ne peuvent cependant pas reprendre officiellement sans l'approbation des experts. Cette dernière était toujours en attente ce vendredi.

Bords imprécis

MG France considère que la reprise des conversations est cruciale pour éviter de nuire davantage aux conditions de travail des médecins. Selon eux, leur participation est essentielle pour la réussite de ces débats qui ont repris en novembre dernier, suite à une première tentative infructueuse fin 2022 début 2023.

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Au début du mois d'avril, MG France a exprimé ses préoccupations concernant le plan révélé par le Premier ministre, Gabriel Attal, qui envisage de permettre aux patients, à titre de test, de consulter directement certains spécialistes sans passer par leur médecin généraliste. Selon le syndicat, une telle démarche pourrait remettre en question le rôle de guide du praticien généraliste.

L'entité confirme néanmoins avoir reçu des assurances de la part du gouvernement. Dans une lettre envoyée au syndicat, le ministre responsable de la Santé, Frédéric Valletoux, insiste sur le fait que le gouvernement va mettre en place une expérience pilote, conformément aux directives établies par le Premier ministre. Cependant, il évite de mentionner l'accès direct des patients aux spécialistes et reste vague sur ses plans exacts.

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Il exprime néanmoins son envie de mettre en place des tests avec les médecins de famille, suggérant qu'ils devraient être orientés vers les patients qui ont le plus de mal à consulter un médecin. Il met l'accent sur son dévouement à l'idée que la "continuité des soins" doit être organisée entre les différents spécialistes.

"Si l'objectif est d'éviter de sanctionner les patients souffrant de maladies chroniques qui ont perdu leur médecin personnel, en attendant qu'ils en trouvent un nouveau, c'est compréhensible", affirme Agnès Giannotti, la dirigeante du syndicat MG France. "Il est simplement nécessaire d'établir des limites claires."

Dans sa lettre, le ministre réitère que les normes convenues entre la Sécurité sociale et les médecins indépendants, doivent « appuyer le rôle du médecin de famille » et celui-ci est essentiel pour le suivi des patients atteints de maladies chroniques. Des paroles réconfortantes et soigneusement choisies pour les médecins généralistes qui les ont persuadés de reprendre les discussions avec l'Assurance Maladie.

C'était un développement attendu. Les médecins indépendants espèrent depuis longtemps une hausse de leurs honoraires et ne voudraient pas une fois de plus se séparer de la Sécurité sociale. En effet, l'Assurance Maladie est disposée à augmenter le tarif de la consultation de base chez le généraliste de 26,50 à 30 euros. Elle a également suggéré de rémunérer les généralistes à hauteur de 60 euros pour des consultations prolongées avec des personnes âgées ou handicapées et propose également d'augmenter leur rémunération forfaitaire.

Manifestation contre la situation des cliniques

Il reste à déterminer quelles actions seront entreprises par les autres syndicats, en particulier l'union des experts connue sous le nom d'Avenir Spé Le Bloc. Ce dernier a mis un terme aux discussions avec l'Assurance Maladie avant que les commentaires récents de Gabriel Attal sur le secteur de la santé n'aggravent les tensions avec les médecins de famille. Les experts ont choisi d'augmenter leur pression en appui aux cliniques où ils travaillent. Ces dernières manifestent contre le quasi-maintien des fonds qui leur sont alloués, tandis que ceux des hôpitaux sont en augmentation.

Les experts aspirent principalement à obtenir plus de ressources, en particulier lors de la mise à jour de la liste des procédures techniques. Ils aimeraient également avoir plus de flexibilité pour facturer des frais supplémentaires.

Solenn Poullennec

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