Représentativité syndicale à EDF : La CGT détrônée par la CFE-CGC

La CGT a perdu sa position de syndicat principal à EDF. D’après les résultats des élections pour les comités sociaux et économiques annoncés ce mardi par le fournisseur d’énergie, la CFE-CGC représente actuellement un tiers des employés d’EDF SA. C’est un véritable coup dur pour la CGT.

Par Leïla de Comarmond

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Bien que la CGT n’est plus en position dominante depuis un certain temps, elle demeurait la principale organisation syndicale d’EDF SA jusqu’à présent. Cependant, c’est du passé. Ce mardi, les résultats du renouvellement des 48 comités sociaux et économiques de la société ont été annoncés, qui permettent d’évaluer le niveau de représentation syndicale au sein de l’entreprise.

Dans ces élections qui sont devenues très locales, l’effet attendu de la nouvelle secrétaire générale de la confédération, appelée “effet Binet”, n’a pas eu lieu. Elle a certes rajeuni l’image de la centrale, mais n’a été en poste que pendant six mois. Le syndicat, qui a une histoire étroitement liée à celle d’EDF depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a encore vu sa popularité diminuer par rapport à 2019, cette fois de près de 4 points. Elle ne dépasse désormais que légèrement les 30 %.

La baisse profite uniquement à un syndicat : la CFE-CGC, qui voit son score augmenter de 4,5 points. L’organisation syndicale peut maintenant se vanter de représenter 33,08% des employés de l’entreprise. Elle devient le premier syndicat d’EDF SA et ses 60 000 employés, avec la CFDT en troisième position et FO en quatrième, nettement derrière les deux leaders, avec un score approximatif de 15%. L’importance de ces résultats est renforcée par le fait que le taux de participation a été extrêmement élevé, atteignant près de 75%.

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Mardi soir, on a dû faire beaucoup de calculs pour tenter de comprendre si le mauvais résultat de la CGT et le triomphe de la CFE-CGC allaient changer la donne au sein du CSE central d’EDF. Cela semblait difficile, compte tenu de sa structure, qui comprend un nombre déterminé de représentants par groupe : 11 pour les cadres, le même nombre pour les superviseurs et 3 pour les employés d’opération.

L’augmentation significative de l’influence du management

Cette distribution des positions élues reflète la transformation de l’entreprise, caractérisée par l’augmentation significative de l’influence du management. “Le changement sociologique est défavorable à la CGT”, note Jean-Marie Pernot, un politologue expert en syndicats. Cependant, cette observation n’est pas nouvelle, et la CGT n’a toujours pas su comment l’incorporer.

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L’ironie est que le combat pour les retraites a été dirigé à EDF par une forte alliance syndicale, tout comme pour le projet Hercule. Une coalition qui, de toute évidence, a été plus bénéfique pour la CFE-CGC que pour la CGT.

L’organisation syndicale de François Hommeril a connu une croissance importante au sein d’EDF SA depuis quelques années. En 2013, elle représentait un employé sur quatre, maintenant, elle en représente un sur trois. Amélie Henri, la représentante centrale de l’organisation syndicale des cadres, met l’accent sur le fait qu’ils ont travaillé en collaboration avec d’autres syndicats, tout en conservant leur propre approche et identité. Elle affirme que leur organisation s’est adaptée aux besoins des employés, sans être ni réformiste ni contestataire par nature.

Comarmond Leïla

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