Fabriqué en France : quel est son influence sur l'économie française ?
Le retour en France de certaines industries pourrait générer des postes de travail et augmenter la valeur économique. Toutefois, une augmentation des émissions de gaz à effet de serre est également prévue, comme le mentionne une recherche de l'Insee.
Par Sarah Dumeau
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Comme attendu, la proportion de produits "Fabriqués en France" dans la consommation locale a considérablement diminué depuis les années 1960. Avec l'augmentation des produits chinois importés dans notre vie de tous les jours, le "Fabriqué en France" a diminué, passant de 89% de la demande intérieure dans les années 1960, à 78% en 2019.
Dans certaines industries, telles que la fabrication de produits, la diminution est particulièrement marquée : descendant de 82% à 32% en 2019. L'Insee résume dans un rapport publié lundi que "le produit chinois remplace le produit européen dans la consommation en France".
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L'Institut exprime ses préoccupations quant à la dépendance massive envers les importations, y compris dans les secteurs clés, qui sont dès lors exposés aux risques de perturbations de l'approvisionnement. "Plusieurs recherches récentes ont examiné les faiblesses de l'économie française", explique l'Insee. Les industries de la confection de vêtements, de la raffinerie de produits pétroliers, des produits pharmaceutiques, de l'informatique et de l'électronique sont particulièrement touchées.
Effet sur l'économie
"Les recherches mettent en évidence le besoin de varier les sources de fourniture et de consacrer des ressources à la recherche et au développement", stipule le rapport. Donc, devrions-nous considérablement investir dans le "Fabriqué en France" ? L'Insee a évalué les conséquences potentielles sur l'économie française.
Selon l'Institut, si une entreprise manufacturière générant une valeur ajoutée d'un milliard d'euros choisissait de s'établir en France plutôt qu'à l'étranger, cela augmenterait la valeur ajoutée en France de deux milliards d'euros au total. Cette augmentation est due à "l'effet d'entraînement", qui signifie que l'établissement d'une usine en France a également des répercussions sur d'autres secteurs, notamment via les fournisseurs, explique l'Institut de statistique.
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L'augmentation de la production "Made in France" aurait également un impact sur le commerce extérieur de la France, selon l'Insee. Le rapport explique que l'augmentation de la production dans un secteur économique en France entraînerait une partie des exportations et aiderait à diminuer les importations de produits fabriqués à l'étranger. Cela aurait également des répercussions sur l'emploi. L'Insee estime que le rapatriement d'une unité de production créerait 24.400 postes.
Réduire les émissions globales tout en augmentant les émissions intérieures
C'est surprenant, mais le rapatriement des industries pourrait aussi contribuer à réduire les émissions globales de CO2. En effet, les rédacteurs du rapport soulignent que la France a un profil énergétique et une production qui génèrent moins de carbone que ceux de ses principaux partenaires économiques. Par conséquent, si une portion plus importante du PIB mondial est générée en France, les émissions globales de gaz à effet de serre seraient réduites. C'est particulièrement le cas dans certaines industries fortement polluantes, comme la fabrication d'équipements électriques et de produits chimiques.
Cependant, cela "accroît la pollution sur le sol français et ralentit la réalisation des buts nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre", concède l'Insee.
Sarah Dumeau
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