Santé : en route vers une meilleure prise en charge des rendez-vous chez le psychologue
Face à l'augmentation rapide des troubles de santé mentale, le Premier ministre Gabriel Attal s'est engagé à repenser entièrement le système qui est censé aider les Français à obtenir un remboursement pour leurs séances chez le psychologue.
Par Solenn Poullennec
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Les séances de psychothérapie pourraient bientôt être plus abordables pour les Français. Face à une augmentation massive des problèmes de santé mentale, Gabriel Attal a assuré mardi qu'il prévoit d'augmenter le montant du remboursement des consultations chez le psychologue pour réduire autant que possible les dépenses restantes pour les jeunes clients et leurs proches.
Depuis le printemps 2022, les individus âgés de plus de trois ans qui présentent des troubles psychologiques de faible à moyenne gravité peuvent recevoir un remboursement partiel de l'Assurance Maladie pour huit consultations chez un psychologue. Toutefois, ils doivent d'abord obtenir l'accord de leur médecin et choisir un psychologue agréé par la Sécurité sociale.
Accès immédiat
Appelé "Mon soutien psy" ou "Mon parcours Psy", cette initiative "était bien intentionnée mais n'a pas fourni les résultats attendus", a jugé le Premier ministre, lors de son discours de politique générale à l'Assemblée mardi. D'où l'engagement de l'exécutif de le refondre "de A à Z".
"Pour éliminer toutes les barrières, nous donnerons également aux jeunes la possibilité de consulter un psychologue directement sans avoir à passer par un médecin", a déclaré Gabriel Attal. En réponse à des questions, le gouvernement précise que ces nouvelles méthodes de consultation ne devraient s'appliquer qu'aux élèves et aux étudiants. Il ne fournit pas beaucoup plus d'informations à ce stade.
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Les déclarations ont reçu une réception positive de la part des professionnels concernés. "Nous applaudissons cette reconnaissance de l'incompatibilité de Mon soutien psy", a répondu le Syndicat national des psychologues (SNP). "Le système ne fonctionne pas, nous l'avions signalé dès le début", ajoute Jérôme Maillé du SNP.
Environ 145 000 Français ont profité du système en mai, soit un an après son introduction, d'après l'Assurance Maladie. Cependant, seulement plus de 2 300 psychologues étaient impliqués dans le programme à ce moment-là, sur un total d'environ 27 000 professionnels indépendants, selon le SNP. Cela a donc limité l'accès aux consultations remboursées.
Le mécanisme n'est pas assez séduisant sur le plan financier pour les psychologues, selon des membres du comité des Affaires sociales en juin. La Sécurité sociale a fixé le coût de la consultation à 40 euros pour la première session et 30 euros pour les suivantes (dont 60% sont pris en charge par la Sécurité sociale). Cependant, le coût moyen d'une consultation ordinaire s'inscrit généralement dans une fourchette de 50 à 70 euros actuellement.
En conclusion, pour permettre à leurs patients d'obtenir un remboursement, les psychologues pourraient être contraints de diminuer leurs frais de consultation. Ils pourraient également devoir augmenter le nombre de consultations pour compenser financièrement. "Si nous souhaitons fournir un service de qualité, nous ne pouvons pas accueillir un grand nombre de patients en une seule journée de travail", prévient Jérôme Maillé du SNP.
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Toujours dans l'incertitude, l'individu en question accueille favorablement l'idée que la consultation d'un médecin ne serait plus une nécessité. Selon l'organisation syndicale, cette procédure décourage les personnes en détresse de tenter d'obtenir des consultations remboursables. "Si aucune coordination n'est établie entre le psychologue et le médecin, cela peut s'avérer absurde et nuisible pour le patient lui-même", souligne Jean-Marcel Mourgues, vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins.
Il est universellement admis que les problèmes de santé mentale, particulièrement chez les jeunes Français, ont considérablement augmenté suite à la pandémie de Covid. Cependant, le domaine de la santé mentale est en crise, principalement en raison de la pénurie de professionnels. C'est pourquoi le syndicat des psychologues souligne la nécessité d'une réflexion plus large sur l'ensemble du système de soins de santé mentale.
Les établissements publics de santé mentale, connus sous le nom de centres médico-psychologiques, sont débordés depuis des années. Obtenir un premier rendez-vous peut prendre plusieurs mois, voire plus d'un an, ont averti les députés spécialisés dans les questions sociales en juin. Ils ont conclu en disant : "Mon expérience personnelle en matière de santé mentale ne doit pas occulter les problèmes majeurs du système de santé mentale public, qui est fortement affecté."
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Solenn Poullennec
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