Ralentissement de l’apprentissage en 2023 : un objectif de 1 million de contrats d’ici à 2027 en péril

Ralentissement de l'apprentissage en 2023

L'Elysée a annoncé ce jeudi que l'année dernière, juste sous 860 000 jeunes ont souscrit à un contrat d'apprentissage. Cela représente une augmentation de moins de 3 % par rapport à l'année précédente, après une forte hausse de 14,2 % en 2022.

Par Alain Ruello

La diminution de l'emploi rémunéré et le déclin de l'apprentissage se font ressentir. Suite à l'enthousiasme engendré par la réforme Pénicaud de 2018, portée par l'ex-ministre du Travail, la croissance de la signature de contrats d'apprentissage dans le secteur privé ou public a considérablement diminué l'année passée, et ce, malgré le maintien de la prime à l'embauche de 6.000 euros.

Près de 860 000 jeunes se sont inscrits à cette forme de formation mixte, combinant des sessions théoriques dans des centres de formation et des stages pratiques en entreprise, a annoncé la présidence ce jeudi, à la veille de la célébration annuelle de la galette des rois par le président. Cela représente une augmentation de 2,9 % (+24 000), certes, mais qui semble faible comparée aux fortes hausses observées en 2022 (+14,2 %) et surtout en 2021 (+38 %).

Atteindre le but fixé pour 2027 représente un défi

Rappelons que la réforme de 2018 a permis une plus grande liberté dans le fonctionnement de l'apprentissage, qui était auparavant géré par les régions. Les frais de formation des centres d'éducation sont pris en charge par des packages (déterminés par diplôme) financés par une taxe imposée aux entreprises, mais cette méthode sera réévaluée.

Afin de préserver l'emploi des jeunes, une récompense spéciale pour l'embauche a été mise en place suite au premier confinement pendant la pandémie de Covid. Elle a été conservée depuis, bien que son montant ait été réduit (on vient de l'étendre jusqu'en 2024, indépendamment du niveau de qualification, malgré les doutes sur des effets opportunistes dans l'enseignement supérieur).

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Les anciens stagiaires ont tendance à ne pas rester fidèles à leur société de formation.

La combinaison de la réforme et des stimuli financiers est à l'origine de l'incroyable augmentation de l'apprentissage au cours des quatre dernières années. À tel point qu'il représente un tiers des nouveaux emplois à salaire fixe durant cette période, d'après les données de l'Insee.

Juste après sa nomination en tant que Première ministre, Elisabeth Borne avait établi un but d'atteindre 1 million de contrats d'apprentissage annuels d'ici 2027 (dans le secteur privé ou public), soit d'ici la fin de son mandat, à Olivier Dussopt, son successeur au ministère du Travail. Si la croissance ne s'accélère pas, l'objectif fixé ne sera pas réalisé.

Alain Ruello

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