Prévisions économiques moroses : la France face à une reprise en demi-teinte en 2024

La France doit anticiper une reprise économique timide en 2024. Suite à une baisse de 0,1% durant la période estivale, le Produit Intérieur Brut (PIB) est prévu pour stagner lors du dernier trimestre de cette année, d'après les récentes prévisions publiées par l'Insee ce jeudi. L'institut prévoit une augmentation légère du PIB de 0,2% pour le premier trimestre de 2024 et le trimestre suivant.

By Nathalie Silbert

La performance économique de la France pour la fin de l'année s'annonce moins favorable que les prévisions initiales. L'Insee, dans son dernier rapport de conjoncture publié ce jeudi, a réduit ses prévisions pour le quatrième trimestre 2023. Il est désormais prévu que le PIB reste inchangé au cours du dernier trimestre de l'année, plutôt que d'augmenter de 0,2 % comme cela avait été prévu précédemment à l'automne.

Suite à la baisse de 0,1% du PIB au troisième trimestre, la France est dans une situation délicate et pourrait ne pas éviter une récession, qui est définie par les économistes comme une diminution du PIB pendant deux trimestres consécutifs. Suite à cette récente prévision, l'Insee estime que l'économie croîtra de 0,8% pour l'année entière, par rapport à la croissance de 1% que le gouvernement espère toujours pour 2023.

Immobilité économique

À l'approche de la clôture de l'année, toutes les forces motrices de l'économie semblent être au point mort : la consommation familiale resterait au même niveau en raison de la réduction des coûts d'énergie due à un climat doux, la production industrielle serait également presque inchangée, tandis que l'investissement des entreprises diminuerait de 0,4 %.

La période la plus difficile devrait être derrière nous d'ici la fin de l'année. Cependant, l'économie restera faible en 2024. "L'économie française connaîtrait une légère accélération au début de l'année prochaine", note Julien Pouget, responsable du département économique de l'Insee. L'organisme statistique prévoit une augmentation modérée du PIB de 0,2% pour le premier et le deuxième trimestre de 2024.

La croissance économique jusqu'à la moitié de l'année serait seulement de 0,5 %. Cela semble rendre l'objectif de 1,4 % de croissance fixé par le Ministère des Finances pour toute l'année 2024 difficile à atteindre. Pour y parvenir, il serait nécessaire d'obtenir une croissance précise de 1,2% au troisième et quatrième trimestre de l'année prochaine, a déclaré Denis Ferrand, le directeur général de Rexecode, sur X (anciennement Twitter).

Diminution de l'inflation

Les prédictions de l'Insee concernant la fluctuation des prix semblent plus alignées avec celles du gouvernement. "La réduction de l'inflation progresse bien", conclut l'institut dans le titre de son enquête. D'après ses calculs, l'augmentation des prix devrait continuer à diminuer pour atteindre 2,6% à la fin de juin 2024, tandis que l'inflation sous-jacente devrait être réduite à 2%.

L'augmentation des coûts des produits alimentaires pourrait également se modérer, avec une prévision d'inflation de +1,9 % en un an à la fin du premier semestre. Cependant, Julien Pouget met en garde sur le fait que les résultats des discussions commerciales entre les fabricants et les vendeurs pourraient avoir un impact sur l'évolution des prix. De même, les variations des prix du pétrole pourraient jouer un rôle.

L'atténuation de la pression sur les prix devrait offrir aux foyers une certaine facilité financière. Surtout que, à partir du dernier trimestre de cette année, on prévoit une augmentation des salaires légèrement plus rapide que l'inflation. De plus, contrairement à d'autres organisations économiques, l'Insee prévoit une quasi-stabilité de l'emploi au cours du premier semestre.

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Dans cette situation, on prévoit une augmentation du pouvoir d'achat de 0,8 % en 2023, et de 0,3 % en termes d'unité de consommation. Cette augmentation serait principalement due aux revenus générés par les biens immobiliers plutôt qu'aux revenus d'emploi ou aux allocations sociales, comme l'indique l'Insee. De plus, le pouvoir d'achat devrait continuer à augmenter au cours du premier semestre de 2024.

L'augmentation de la consommation des ménages, qui est le principal moteur de la croissance économique en France, pourrait reprendre un certain dynamisme (+0,6 % prévu pour le premier trimestre, puis +0,4 % pour le deuxième). Cependant, selon le scénario principal de l'Insee, il n'est pas prévu que le taux d'épargne des Français diminue, il devrait rester aux alentours de 18 % du revenu brut disponible.

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Les entreprises, quant à elles, devraient sortir gagnantes. On prévoit une augmentation de leur marge bénéficiaire de 0,8 point en moyenne en 2023, par rapport à 2022, pour atteindre 32,5% de la valeur ajoutée. Même si le paiement de la prime de la valeur ajoutée pourrait causer une petite baisse à la fin de l'année, cela sera compensé au début de l'année suivante par la réduction de la contribution économique territoriale (CVAE) et une "amélioration modeste de la productivité", selon l'Insee.

Bien que les taux d'intérêt soient hauts, l'investissement demeurerait constant durant la première moitié de l'année.

Nathalie Silbert

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