Pour les aidants familiaux épuisés, l'administration assure "15 jours par an pour se reposer"
Dans le but de "prendre soin de ceux qui s'occupent des autres", comme l'a exprimé Aurore Bergé, la ministre des Solidarités, l'administration garantit la mise en place de 6.000 nouvelles "places de repos" dans des établissements appropriés où ces aidants peuvent laisser un proche dépendant, pour une journée ou plus.
Par Les Echos
Ces personnes se fatiguent à prendre soin de leurs parents âgés ou malades et sont incapables de prendre des vacances car leur enfant handicapé a besoin de soins constants. Afin de leur offrir "un répit de 15 jours par an", 6000 places supplémentaires ont été proposées pour ces individus, souvent appelés "aidants".
"Prendre soin d'un parent ou d'un conjoint nécessite également de prendre du temps pour soi, pour le bien-être de la personne aidée et pour sa propre santé", a mis en avant ce vendredi la ministre des Solidarités, Aurore Bergé. Elle a présenté son programme "Agir pour les aidants 2023-27" lors de la Journée nationale dédiée à cette thématique.
D'ici 2027, 40 000 "espaces de soulagement" seront disponibles. Certaines personnes négligent leur propre santé car elles ne peuvent pas laisser leur partenaire seules pour aller chez le médecin ou même subir une chirurgie. Ils renoncent parfois à certaines activités. Ils se sentent isolés car il est difficile de trouver une assistance à domicile ou un médecin généraliste, comme le décrivent les organisations.
Dans l'optique de "prendre soin de ceux qui s'occupent des autres", comme l'a exprimé Aurore Bergé, le gouvernement s'engage à créer 6 000 nouvelles "places de répit" dans des installations appropriées où les aidants peuvent confier un membre de la famille dépendant, pour une journée ou plus. En ce qui concerne spécifiquement les personnes handicapées, le plan prévoit 650 nouvelles places d'accueil temporaire, portant leur total à 4 000. En outre, les établissements ou services médico-sociaux (ESMS) mettront à disposition 600 places supplémentaires pendant les périodes de vacances et les week-ends.
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D'ici 2027, il est prévu d'avoir 40 000 "espaces de soulagement" pour les personnes âgées et handicapées. Le gouvernement a pour objectif d'assurer, au moins 15 jours de repos par an d'ici 2027 pour chaque individu devant aider un membre de sa famille, comme l'a indiqué Aurore Bergé.
Environ 9 millions de citoyens français prennent soin d'un parent handicapé ou en vieillissant. Leur nombre augmente en raison du vieillissement de la population, selon diverses associations. Ces personnes sont très diverses et s'engagent à différents niveaux, comme l'a mis en évidence une étude de la Drees en mai 2023. Le service statistique des ministères sociaux estime que 1,8 million de personnes sont "les plus touchées", c'est-à-dire celles qui consacrent plus de 20 heures par semaine à s'occuper de la personne dont elles prennent soin.
Des dispositions « minimes par rapport aux exigences
A diverses étapes de sa vie, une personne peut endosser le rôle d'aidant, que ce soit pour un enfant handicapé ou un parent en vieillesse. Cependant, jusqu'à récemment, elle n'était autorisée qu'à un an de congé en tant qu'aidant pour toute sa vie. Désormais, il est possible de prendre un congé pour chaque individu aidé : « Vous n'aurez plus à choisir entre être rémunéré pour aider votre enfant ou votre parent », a déclaré la ministre en charge du Handicap, Fadila Khattabi.
Le groupe Je t'Aide considère l'allongement du congé pour les aidants proches comme "positif", mais déplore que la rémunération soit basée sur le salaire minimum et non sur le salaire réel. De plus, il est déçu par des actions jugées "insuffisantes" face à la réalité des millions d'aidants, leur épuisement, leur solitude et leur vulnérabilité.
L'Association française des aidants estime que les déclarations paraissent prometteuses, cependant, ils restent attentifs à leur application pratique.
Aurore Bergé a aussi conclu un "pacte d'implication" avec plusieurs grandes sociétés, les incitant à briser le "silence" autour de ces circonstances et à soutenir davantage leurs employés. "Il est possible de prendre soin de quelqu'un tout en ayant une carrière professionnelle". En effet, nombreux sont les aidants qui réduisent leur temps de travail, voire qui démissionnent, souligne la responsable associative Morgane Hiron. Les aidants sont généralement "mal renseignés" et souvent "pas identifiés", ajoute-t-elle.
Les Echos (source AFP)
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