Perspectives d’emploi en France: Vers un ralentissement continu au premier semestre 2024

La croissance de l'emploi en France va persister à diminuer

Selon le rapport économique présenté par l'Insee ce jeudi, on prévoit uniquement une légère augmentation des postes de travail pour le premier semestre 2024. Le pourcentage de chômage pourrait augmenter de 7,4 % à 7,6 % de la population active durant cet hiver.

Par Alain Ruello

Oui, il y a un ralentissement, mais ce n'est pas une catastrophe. À la différence de la Banque de France ou de l'OFCE, l'Insee n'anticipe pas une détérioration marquée de l'emploi en France. Après l'enthousiasme des années 2021 et 2022 suivant la crise du Covid, bien que la productivité ait légèrement augmenté, les entreprises ne recrutent plus aussi massivement. Cependant, elles n'ont pas décidé de faire des coupes drastiques dans leurs personnels.

Dans son rapport économique publié ce jeudi, l'organisme national de statistiques prévoit que le niveau d'emploi restera presque inchangé dans les six prochains mois. "C'est la conclusion de notre scénario principal qui inclut de nombreuses incertitudes, liées au prix du pétrole, aux changements géopolitiques ou à la contraction monétaire", déclare Julien Pouget, le responsable du département économique.

Activité stagnante

L'Insee prévoit seulement 10.000 nouvelles opportunités d'emploi, pour les travailleurs salariés et indépendants, pour le dernier trimestre, 5.000 pour les trois premiers mois de 2024 et 25.000 pour les trois mois suivants, grâce à une "légère augmentation". En termes de pourcentage, ces chiffres n'indiquent que de très légères variations trimestrielles, bien que des ajustements significatifs restent possibles. C'était le cas au troisième trimestre 2023, qui a finalement bénéficié d'un écart favorable de 50.000 emplois entre l'estimation initiale et finale.

Julien Pouget explique que cette stagnation est due à celle de l'activité. De plus, l'impact de l'apprentissage, qui avait représenté un tiers de l'augmentation de l'emploi entre fin 2019 et fin 2022, diminue. Le bilan entre les nouveaux contrats d'apprentissage et ceux qui se terminent est maintenant presque équilibré, ce qui est en net contraste avec les précédentes hausses significatives de nouveaux contrats.

Aussi à lire :

EN NOMBRES – L'économie de la France doit s'adapter pour une relance lente en 2024.

La compréhension de la qualité du travail s'est désormais améliorée.

La décélération de la croissance de l'emploi, associée à une main-d'œuvre en constante expansion en raison des modifications des régimes de retraite, entraîne une légère augmentation du taux de chômage. Ce dernier atteindrait 7,6% au premier trimestre (comparé à 7,4% au troisième trimestre 2023), et se stabiliserait à ce pourcentage au cours du prochain trimestre, un niveau jamais atteint depuis le troisième trimestre 2021. De leur côté, d'autres instituts se montrent plus sombres dans leurs prévisions.

Surveillance des demandeurs d'emploi

Peu importe sa gravité, cette augmentation rend le travail du gouvernement plus difficile, qui persiste à vouloir atteindre le plein emploi d'ici la fin de son mandat, c'est-à-dire un taux de chômage cible de 5 %. Cela signifierait une diminution de légèrement plus de 0,2 point de pourcentage par trimestre entre le troisième trimestre de 2024 et le deuxième de 2027.

Voir également :

DOSSIER – Modifications en France concernant le travail, le RSA, etc. : ce que la loi "Plein-emploi" va transformer.

Un tel tempo n'est pas hors de portée, mais il est audacieux. Juste parvenir à un taux de 5,5 % serait déjà considéré comme un triomphe, la France ayant du mal depuis plusieurs années à descendre en dessous de 7 % de taux de chômage.

Dans cette situation, Elisabeth Borne a incité les ministres clés à se mobiliser. Elle a récemment convoqué le Premier ministre et d'autres pour déterminer des stratégies destinées à stimuler l'emploi, sans attendre la conclusion des discussions entre les partenaires sociaux concernant l'emploi des personnes âgées, prévue pour mi-mars. Elle a suggéré dans une interview avec le "Figaro" que les vérifications de Pôle emploi pour les demandeurs d'emploi qui ont suivi une formation menant à un métier en demande pourraient être intensifiées.

Ruello Alain

Quels sont les outils nécessaires pour s'adapter à un contexte compliqué ?

Nos productions vidéo

Le service de train de nuit Paris-Berlin reprend

L'Iran présente ses nouveaux missiles air-air

Juste après son investiture, Javier Milei promet un "choc" d'austérité à l'Argentine

A un an de sa réouverture, Notre-Dame de Paris retrouve son symbole sacré

Le plus consulté

EXCLUSIF – Congés payés durant un arrêt maladie : comment l'Etat prévoit d'atténuer l'impact pour les entreprises

Où va l'argent récolté par les calendriers de Noël de La Poste et des pompiers ?

Tabac : augmentation de 50 centimes à 1 euro pour les paquets de cigarettes en 2024

En tête d'affiche

Voiture électrique : Dacia Spring, MG4… Les modèles qui ne bénéficieront pas du bonus

Intel présente des processeurs pour ordinateurs et serveurs conçus pour l'IA

A RETENIR – Les points saillants de la journée du jeudi 14 décembre

Société

L'emploi en France va continuer à décélérer

La France reste le pays d'Europe qui dépense le plus en protection sociale

Attention aux discriminations vécues par les personnes atteintes de maladies chroniques en milieu professionnel

Utile

P

L'équipe

Toutes les prérogatives sont protégées – Les Echos 2023