L'allocation pour l'essence dépend de l'augmentation des coûts à la station-service, selon le gouvernement. Bruno Le Maire, le responsable de l'économie, a déclaré ce jeudi que le montant de 100 euros pour les conducteurs à faible revenu ne serait distribué en 2024 que si les coûts à la station-service atteignent presque 2 euros par litre. Par cette mesure, le ministère des Finances pourrait épargner environ 600 millions d'euros.
Par Sébastien Dumoulin
Le prix de l'essence n'est pas suffisamment élevé. Du moins, pas assez pour que le gouvernement se sente obligé d'apporter son soutien financier aux conducteurs pour leurs achats de carburant. Ce jeudi, sur BFMTV, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, a déclaré que le "chèque compensation carburant" de 100 euros, prévu pour être distribué début 2024 aux travailleurs à faible revenu, ne sera finalement émis que si les prix du carburant augmentent pour se rapprocher de 2 euros le litre.
Ainsi, le gouvernement fait marche arrière sur l'engagement pris par Emmanuel Macron à la fin du mois de septembre. En raison des tensions autour du coût des carburants, le président avait déclaré, lors d'une interview à la télévision, qu'il allait renouveler l'"allocation carburant travailleur" l'année prochaine. Tout comme en 2023, cette aide devait initialement profiter aux 50% de travailleurs les moins aisés qui doivent se servir de leur voiture pour aller au travail, ce qui représente 4,3 millions de Français.
Deux personnes non identifiées
Une modification apportée à la proposition de loi financière, présentée par les représentants Horizons et Liot et approuvée par le gouvernement en novembre, avait augmenté le nombre de bénéficiaires à 1,6 million supplémentaires. Par conséquent, le coût estimé pour le budget public avait grimpé de 435 à 600 millions d'euros.
Récemment, les coûts des carburants ont diminué. Actuellement, le litre de diesel coûte en moyenne 1,75 euro, soit une baisse de 20 centimes par rapport à la fin septembre. Le prix de l'essence sans plomb 98, qui avait franchi la limite des 2 euros par litre en début d'année scolaire, est maintenant retombé à 1,85 euro. Dans ces conditions, le ministère des Finances hésite à payer.
Bruno Le Maire a souligné ce jeudi l'importance de garder une mesure de sauvegarde. "Si jamais, et je ne le souhaite évidemment pas, une crise s'intensifie au Moyen-Orient, entraînant une flambée des prix du pétrole et par la suite des prix à la pompe proches de 2 euros, j'activerai le dispositif de dédommagement pour le carburant des travailleurs", a affirmé le ministre. Dans le cas contraire, l’Etat pourrait réaliser une économie de 600 millions d'euros, ce qui serait une bonne nouvelle pour Bercy.
Il y a toujours deux éléments flous dans cette équation. La valeur exacte que les coûts des carburants doivent atteindre et la période minimale pour laquelle cette limite doit être dépassée doivent être définies par une ordonnance. Bruno Le Maire a simplement suggéré qu'un prix de 1,95 euro par litre lui paraissait être "un plafond acceptable".
Sébastien Dumoulin
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