Les Républicains réclament une réforme pour encadrer le droit de grève face à la ‘surenchère permanente’ des syndicats de la SNCF

Manifestation : Les Républicains critiquent le « poker d'enchères constant » des syndicats de la SNCF

Ce jeudi, les leaders du parti Les Républicains ont demandé une réforme visant à « réguler » le droit de grève. Une proposition de loi présentée par les sénateurs du groupe centriste semble aller dans cette direction. Le mouvement social actuel ne bénéficie que d'un faible soutien public.

Par Tifenn Clinkemaillié

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"Nous devons cesser immédiatement d'utiliser les Français comme des pions". Alors qu'une énorme grève des régulateurs de la SNCF est imminente, les partis d'opposition, avec Les Républicains en première ligne, prennent position.

"Nous envisageons de mettre en place des lois pour réglementer" le droit de grève dans le secteur des transports, a déclaré Eric Ciotti, le leader du parti, sur TF1 ce jeudi. "Depuis 1947, il n'y a pas eu une seule année où la SNCF n'a pas fait grève, et cela arrive toujours à des moments cruciaux quand les Français sont sur le point de partir en vacances", a critiqué le député des Alpes-Maritimes.

Mettre un terme aux "séquestrations"

Eric Ciotti a critiqué avec virulence les grévistes, affirmant qu'ils "manquent de respect envers les Français". Il a déploré la "compétition incessante" menée par les syndicats de la SNCF, qui selon lui, "ruinent leur propre société". "Il est temps de dire assez."

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La même opinion est partagée au Sénat. "La grève devrait être le dernier recours", a mis en évidence le président du Sénat, Gérard Larcher, lors d'une intervention sur BFMTV et RMC. Il affirme son intention d'instaurer des mesures "pour éviter que l'utilisation de la grève ne se transforme en prise d'otage".

Une suggestion législative des membres du Sénat centriste pourrait constituer un fondement. Cette dernière envisage de mettre en place jusqu'à 60 jours "durant lesquels aucun préavis de grève ne pourrait être émis", a déclaré le leader du groupe, Hervé Marseille, pour qui "le droit de grève n'est pas en péril, seulement trop exploité" en France.

"Les citoyens français reconnaissent que la grève est un droit", mais "également que le travail est une obligation", avait déclaré Gabriel Attal, mercredi. Le chef du gouvernement regrettait "une sorte de routine, à l'approche de chaque période de vacances, d'être confronté à l'annonce d'une grève" de la part des travailleurs du rail.

Un point de vue négatif

La fatigue commence à se faire ressentir chez les Français. D'après une étude Elabe pour BFMTV, publiée mercredi, uniquement 27% des citoyens voient d'un bon œil cette grève. C'est le taux le plus faible jamais enregistré par l'institut pour une grève.

Globalement, le soutien à ce mouvement est moins fort que pour toutes les autres manifestations organisées récemment. Seuls les électeurs de Jean-Luc Mélenchon voient ce mouvement d'un bon œil (54%).

Le RN appuie les demandes d'augmentation de salaire

Cependant, seulement un quart des votants du RN leur accordent leur appui. Le parti de droite radicale, cependant, fait preuve de retenue. "Je ne blâmerai jamais ceux qui se lèvent tôt pour tenter de protéger leur niveau de vie", a expliqué Sébastien Chenu, vice-président du parti, sur franceinfo.

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Son partenaire, le membre du parlement Jean-Philippe Tanguy, a aussi fait remarquer sur France Inter que "cette grève met l'accent sur le problème des salaires", tout en déplorant la "stratégie contre-productive" des syndicats.

On reproche à ces derniers d'avoir déclenché cette grève dans l'opinion publique. Bien que 41% des Français pensent que la responsabilité est répartie, 39% croient néanmoins que les syndicats sont à blâmer. Cette croyance est particulièrement répandue parmi les électeurs de Macron (66%), les partisans de LR (61%) et ceux du RN (50%).

Tifenn Clinkemaillie (en collaboration avec AFP)

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