Les énergies renouvelables ne supportent pas le froid : les écolos veulent-ils supprimer l’électricité en hiver ?

Ce début d’hiver 2020/2021 marque le retour du froid, mais rien de bien étonnant. Pourtant, que ce soit en Europe ou en Amérique, ce froid a provoqué des problèmes de production et de distribution de l’électricité. Des millions de foyers à travers l’Occident ont subi des coupures de courants mais aussi une hausse des prix considérable. Le coupable ? C’est l’énergie dite renouvelable et en particulier l’éolien, préféré aux autres sources de production par pur dogmatisme.

Sommaire

– Texas : des éoliennes gelées et des millions de foyers sans électricité

– Les Texans sauvés par les énergies fossiles

– Suède : moins de nucléaire pour plus d’éoliennes, c’est moins d’électricité pour plus cher

– Les énergies renouvelables, une nouvelle superstition

Texas : des éoliennes gelées et des millions de foyers sans électricité

Mardi 16 février, 4.3 millions de ménages étaient privés d’électricité, la faute à une vague de froid. Les usagers texans, peu habitués à un froid atteignant les -18°C, ont provoqué un pic de consommation en se chauffant plus qu’à l’accoutumé. Mais le système de production électrique, et en particulier l’éolien, s’est retrouvé paralysé par le froid. Les pales des éoliennes ont gelées ! Résultat, des coupures multiples et des prix qui explosent.

La part de l’éolien dans le système de production d’électricité texan a triplé depuis 2010 pour atteindre environ 25%. Cette énergie représentait même 42% de l’électricité distribuée la semaine précédant le gel. On comprend mieux l’ampleur des coupures d’électricité. Ce choix politique de préférer l’éolien doit aussi être mis en relation avec la volonté politique d’imposer le chauffage électrique, jugé moins polluant.

Environ la moitié des Texans dépendent des pompes électriques pour le chauffage, que les progressistes veulent imposer partout. Mais ces pompes consomment beaucoup d’énergie, en particulier par temps glacial. Ainsi, alors que les éoliennes et le gaz gelaient, la demande d’électricité augmentait, provoquant cette pagaille sur le réseau. Et c’est le charbon et le pétrole qui sont venus au secours des texans.

Les Texans sauvés par les énergies fossiles

Le charbon et le nucléaire sont des sources d’énergie fiables. Certes, quelques réacteurs nucléaires ont connu des problèmes au Texas, mais ils sont plus liés à des soucis de maintenance ou de conception qu’au froid. C’est donc le charbon ici, qui, n’ayant connu aucun souci technique lié au froid, reste l’énergie la plus fiable. Les centrales à charbon de l’Utah ont d’ailleurs pallié au manque d’électricité texan. De même, pour venir en aide aux sinistrés, l’administration Biden a envoyé des générateurs…. diesel.

En Californie, c’est le service public d’électricité qui distribue des générateurs au gasoil pour combler le manque de rendement de l’éolien. L’état le plus écolo des Etats-Unis fait également venir de l’Utah, de l’électricité provenant de centrales à charbon. Peu importe l’état, l’énergie fossile vole au secours de la renouvelable.

Mais hors de question pour les défenseurs de l’éolien de reconnaitre ce fait. L’ensemble de la gauche américaine déforme la réalité. Elle accuse non pas l’éolien et ses failles, mais reproche aux usines à gaz de ne pas avoir assez fourni d’électricité pour combler le manque… Elle critique aussi le fait que le marché de l’électricité texan est déréglementé, alors qu’en réalité c’est un semblant de marché concurrentiel géré par l’Etat.

Il faut également ajouter à tout cela que si l’éolien est de plus en plus utilisé, c’est parce qu’il est de plus en plus subventionné. Ces subventions massives distordent les prix de marché en faisant croire que le prix de l’éolien et du charbon est le même, ce qui est loin d’être vrai.

Manque de concurrence libre, interventionnisme, subventions et idéologie, voilà les maux du marché de l’électricité texan. A vouloir promouvoir par tous les moyens l’énergie renouvelable, une partie des Etats-Unis démontre en réalité sa dépendance aux énergies fossiles.

Suède : moins de nucléaire pour plus d’éoliennes, c’est moins d’électricité pour plus cher

Pas d’infrastructures gelées en Suède. Le pays scandinave fait face à une hausse de la consommation électrique cet hiver. Mais à cause de la politique écologiste du gouvernement, le pays se retrouve en déficit d’électricité. Le pays qui habituellement exporte cette énergie se retrouve dans l’obligation d’en importer.

Ce manque d’électricité nationale s’explique par les chiffres. La part du nucléaire dans la production d’électricité suédoise est passée de 39 % en 2019 à 30 % en 2020 après la fermeture du quart de ses réacteurs (2/8). L’énergie éolienne, elle, a augmenté de 12 à 17 % sur la même période.

Résultat, la Suède s’est vue dans l’obligation d’importer de l’électricité venant des centrales à charbon de Pologne et de Lituanie. Le pays a même remis en service une centrale au fioul. Coup dur pour le pays de Greta qui vise la neutralité carbone d’ici à 2045…

Les émissions de carbone augmentent, et le coût de l’électricité aussi. Les prix ont plus que doublé en janvier dernier par rapport à l’année précédente. Les heures de pointes coutent même plus de dix fois la normale ! Cette hausse du coût de l’électricité a aussi provoqué la fermeture de plusieurs entreprises !

Les énergies renouvelables, une nouvelle superstition

En Grande-Bretagne, les prix ont également flambés (jusqu’à dix fois la normale), de peur de pannes de courant liées à un essor non maitrisé des énergies renouvelables…

Pour l’expert en énergie Magnus Thorstensson, il faudra trancher entre une énergie nucléaire planifiable, peu chère et très fiable, ou une énergie éolienne qui ne peut être planifiée et dont le rendement dépend des conditions climatiques.

C’est un véritable suicide énergétique que commettent certains pays riches. A l’inverse, d’autres nations ont compris l’enjeu qui se cache derrière le nucléaire. La Pologne, par exemple, compte construire six centrales nucléaires afin de se passer peu à peu de ses centrales à charbon. Même les verts finlandais se penchent pour l’énergie nucléaire car fiable et peu émettrice de carbone !

La France s’est doté dans les années 60-70 d’un majestueux parc nucléaire offrant prix bas, pollution inexistante, et production pilotée. Il ne faut pas céder aux lubies dogmatiques des écologistes et abandonner cet outil incroyable de puissance. Dans le cas contraire, la France perdrait sa souveraineté énergétique et plongerait les Français dans le noir et le froid l’hiver.

Source : IREF / Aymeric Belaud