L'entrepreneuriat continue de prospérer en France. Environ 976 000 nouvelles entreprises et microentreprises ont été créées au cours des onze premiers mois de l'année, selon les statistiques publiées ce vendredi par l'Insee. C'est plus que ce qui a été enregistré pendant la même période en 2022, qui était une année record. L'augmentation est d'environ 10 % dans le secteur industriel.
By Nathalie Silbert
Se dirige-t-on vers un nouveau sommet? Même face à une situation économique défavorable, la création d'entreprises continue d'être en vogue. Au sein d'un environnement économique terne, près de 976 000 nouvelles entreprises ont été enregistrées au cours des onze premiers mois de l'année, d'après les chiffres révélés ce vendredi par l'Insee. Cela représente une augmentation de 3 635 par rapport à la même période en 2022.
Lorsqu'on les analyse sur une année, on remarque seulement une légère hausse de 0,7 %. Cependant, d'ici la fin de l'année 2023, on prévoit la création de plus de 1 million d'entreprises. Il est même possible d'atteindre et de dépasser le record de 1,08 million d'entreprises établi l'année dernière.
Indications de fatigue
Suite au ralentissement observé lors de la première moitié de l'année, la tendance a effectivement repris. Durant les trois mois précédents, et en comparaison avec la même période en 2022, le taux d'inscriptions a augmenté de 2,4 %.
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En fait, il est possible que la reprise ait été plus vigoureuse, l'Insee signalant encore une fois l'instabilité des informations collectées depuis janvier en raison de l'implémentation désorganisée du bureau électronique des procédures d'entreprise.
En examinant de près, ce sont constamment les microentreprises qui mènent la danse. Avec une augmentation de 3,5% sur une année, elles constituent 62,8% des nouvelles structures, tandis que la création d'entreprises individuelles traditionnelles diminue de 5,5% et celle des sociétés de 2,9%.
Au cours des derniers mois, l'établissement de nouvelles microentreprises semble perdre de sa vigueur. En novembre, les enregistrements ont diminué de 0,7 %, suivant une chute de 2,7 % en octobre et de 4,9 % en septembre.
Changement des méthodes
D'après François Hurel, le dirigeant de l'Union des autoentrepreneurs, ce déclin est dû à deux facteurs : le premier est lié aux problèmes dans l'industrie immobilière qui ont découragé les ambitions dans ce domaine. Le second pourrait être le fruit d'un changement dans les méthodes.
« Les petits entrepreneurs commencent à collaborer. Cela les incite à explorer d'autres statuts juridiques qui leur permettent de soustraire leurs dépenses, une option non disponible pour les microentreprises », précise-t-il. Cependant, globalement, « l'augmentation continue du nombre d'enregistrements d'entreprises est observable. Le travail autonome continue d'attirer de plus en plus de personnes », ajoute-t-il.
Augmentation des échecs des start-ups
Ceux qui choisissent ce secteur sont souvent impliqués dans l'économie des communications et des technologies de pointe. En signe des temps actuels, le secteur industriel est l'endroit où les créations – quel que soit le statut juridique – sont les plus énergiques, avec une augmentation de 9,2 % sur une année. Par contre, le secteur immobilier subit la chute la plus importante (-9,6 %).
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Les erreurs commises par les start-ups sont nombreuses. "En France, nombreuses sont les entreprises qui naissent puis disparaissent rapidement à cause d'un manque de capitaux. Auparavant, il fallait un capital minimum de 7.500 euros pour créer une entreprise. Cependant, depuis l'adoption de la loi Dutreil en 2023, il est désormais possible de créer une entreprise avec seulement 1 euro", note Denis Le Bossé, qui dirige le cabinet de recouvrement Arc.
D'après les informations récentes fournies par Altares, les faillites d'entreprises de moins de trois ans ont augmenté de 30% au cours du troisième trimestre, et 81% d'entre elles ont été directement mises en liquidation.
Nathalie Silbert
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