L’économie française dans l’impasse : Pas de reprise en vue malgré un léger regain de moral des entreprises

La situation économique en France ne semble pas s'améliorer

En décembre, l'indicateur du climat des affaires, publié ce jeudi par l'Insee, affiche 98, comparativement à 97 le mois précédent. Ce quasi statu quo confirme la léthargie de l'économie française.

Par Nathalie Silbert

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Juste avant la pause traditionnelle de fin d'année, l'amélioration espérée n'a pas eu lieu. Malgré une légère augmentation, l'humeur des dirigeants d'entreprise est toujours morose. En décembre, l'indice du climat des affaires, publié ce jeudi par l'Insee, a fait un petit bond à 98 contre 97 en novembre. Cependant, il reste toujours en dessous de sa moyenne sur le long terme qui est de 100.

Dans le secteur industriel, commercial et de services, l'indice arrête de se détériorer, tout en restant stable dans le domaine de la construction, à 102. La situation de l'emploi se stabilise également, se maintenant tout juste à son niveau moyen sur le long terme (100).

"Absence de dynamisme notable"

Cela ne changera cependant pas la trajectoire de l'économie française, d'après les analystes économiques. Elle navigue sur une ligne très fine. L'Insee a réduit son estimation pour le dernier trimestre de l'année et s'attend maintenant à une stagnation économique, suite à une baisse de 0,1% du PIB entre juillet et septembre 2023. Pendant ce temps, la Banque de France prévoit une augmentation modérée de 0,1%. Le risque d'une petite récession technique continue de peser sur le pays.

L'amélioration du climat des affaires ce mois-ci est minime. Pour le dernier trimestre, l'indicateur est en moyenne à 97,5, comparé à 101 pour le trimestre précédent, ce qui est en accord avec l'idée d'une croissance qui stagne ou qui est légèrement négative. "L'économie française manque de dynamisme", note Philippe Waechter, économiste en chef chez Ostrum Asset Management.

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Les dirigeants de petites et moyennes entreprises sont de plus en plus préoccupés par leur revenu.

D'après l'Insee, la légère hausse en décembre est principalement due à une amélioration de la situation économique dans le secteur du commerce de détail. L'indice augmente de 4 points, stimulé par l'anticipation d'une reprise de l'activité et les projets d'achats.

Dans d'autres endroits, l'atmosphère est plutôt sombre. Dans le secteur industriel, les prévisions personnelles de production pour les trois mois à venir semblent moins prometteuses. Dans le secteur de la construction, les chefs d'entreprise anticipent une baisse de leur activité. En ce qui concerne les services, la perception des dirigeants sur leur activité passée s'aggrave. Cependant, ils paraissent plus confiants qu'il y a un mois quant à l'évolution future de leur entreprise, en particulier ceux du transport routier de biens et de l'industrie de l'hôtellerie et de la restauration.

Inflation en recul

"La légère amélioration observée en décembre ne signifie pas une reprise de l'activité. L'amélioration dans le secteur commercial est principalement due à une opportunité temporaire liée à une légère baisse des coûts de crédit. Cependant, c'est un phénomène passager. En substance, la confiance des consommateurs est toujours fortement affectée. Tant que les taux d'intérêt restent élevés, ils ne voient pas l'intérêt de faire des achats majeurs", analyse Paul Chollet, économiste en chef à Crédit Mutuel Arkéa.

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EN DONNÉES – La transition des « baby-boomers » de la dépense à l'économie

EN NUMÉROS – Alors que l'inquiétude concernant l'inflation diminue, les Français redoutent une augmentation du taux de chômage.

Selon lui, l'économie française pourrait faire face à une réduction de son activité pendant trois trimestres consécutifs, compte tenu de la diminution de la demande intérieure. Il prévoit une nouvelle baisse du PIB de 0,1% pour le dernier trimestre de 2023 et le premier trimestre de 2024. Il indique également que dans leur projection, une reprise de l'activité économique n'est pas attendue avant la seconde moitié de 2024.

Philippe Waechter se montre plus positif, suite à la confirmation par l'Insee d'un ralentissement imminent de l'inflation. Il pense que « Cela pourrait encourager les foyers à réorienter une plus grande part de leurs revenus vers la consommation plutôt que l'épargne. Dans ce contexte, on pourrait être agréablement surpris par une reprise de la consommation au cours du premier semestre », selon lui.

Nathalie Silbert

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