Le gouvernement face au défi de l’aide alimentaire : une vigilance accrue face aux difficultés des Restos du Coeur

L'administration gouvernementale reste attentive aux problèmes rencontrés par l'assistance alimentaire. Bruno Le Maire et Aurore Bergé, deux ministres du gouvernement, ont eu une réunion lundi avec le chef des Restos du Coeur. Cette organisation a réussi à combler presque entièrement le manque de financement de 35 millions d'euros auquel elle était confrontée trois mois auparavant. Le gouvernement a considérablement augmenté le budget pour l'aide alimentaire en 2024, mais un rapport du Sénat indique que cela n'est toujours pas suffisant.

Par Renaud Honoré

Le gouvernement maintient un œil vigilant sur ce dossier. Trois mois après que les Restos du Coeur aient exprimé leurs préoccupations financières, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, et Aurore Bergé, la ministre des Solidarités, ont eu une rencontre avec leur président, Patrice Douret, ce lundi. Les fonds supplémentaires proposés pour l'assistance alimentaire en 2024 ne les ont pas encore entièrement rassurés.

Cette réunion devait servir de jalon, suite à l'annonce en début septembre d'un déficit de 35 millions d'euros dans le budget annuel de l'organisation, créée en 1985 par Coluche, qui avait mis le gouvernement en difficulté. Depuis, il a alloué une dizaine de millions d'euros supplémentaires aux Restos du coeur, qui ont également reçu une affluence de dons de particuliers et d'entreprises. Ainsi, le déficit budgétaire est presque entièrement résorbé.

Problèmes de faim persistants

Cependant, cela ne résout pas tous les problèmes financiers des Restos du Coeur, et plus généralement de ceux qui fournissent une aide alimentaire. Un rapport récent des sénateurs Arnaud Bazin (LR) et Eric Bocquet (PCF), publié lors de l'examen des crédits 2024 du ministère des Solidarités à la Chambre haute, souligne les défis auxquels le secteur est confronté. Ils décrivent une "équation impossible" alors que la France voit une augmentation alarmante des problèmes de sécurité alimentaire.

Aussi à noter :

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Les Français sont moins préoccupés par l'inflation, mais redoutent une augmentation du taux de chômage.

En effet, les Restos du coeur et d'autres organisations d'aide alimentaire sont confrontés à une triple crise. La première est due à l'inflation, ce qui rend difficile la vie de nombreux foyers. D'après la Fédération française des banques alimentaires (FFBA), l'augmentation de la demande d'aide alimentaire signifierait "plus de 200 000 individus supplémentaires aidés par les associations", selon le rapport.

Ce dernier met également en évidence l'augmentation exponentielle des coûts des produits alimentaires, qui affecte le budget des intervenants du domaine. Pour les Restos du coeur, les fonds alloués aux achats alimentaires sont "presque doublés pour la période 2023-2024" par rapport à 2021-2022. Enfin, un troisième problème est la diminution des dons, surtout ceux des grands magasins qui "ont moins de surplus en raison des efforts de lutte contre le gaspillage".

Augmentation du budget 2024

Le gouvernement ne semble pas nier les défis, comme en témoignent les mesures prises pour le budget de 2024. La loi de finances initiale, révélée fin septembre, prévoit une augmentation de 21,6% des fonds alloués à l'aide alimentaire (sans compter les fonds européens), passant de 117,2 millions en 2023 à 142,5 millions en 2024. Le gouvernement a ajouté 40 millions d'euros, tirés du budget général de l'année précédente. En conséquence, le budget total s'élève à 182 millions en 2024, comparé à 156 millions en 2023.

Le rapport des sénateurs est-il à la hauteur de la crise ? Selon le document, les fonds alloués dans le budget initial de 2024 sont jugés insuffisants par rapport aux besoins. Le problème se situe dans le fait que l'augmentation des ressources est principalement axée sur deux domaines qui ne peuvent pas être mobilisés pour répondre à la situation d'urgence – un mécanisme financier associé aux fonds européens, et le programme "manger mieux pour tous" qui vise à améliorer la qualité de l'aide alimentaire proposée. Le rapport préconise un renforcement du soutien aux associations.

Honoré Renaud

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