Le gouvernement annonce une aide exceptionnelle de 500 millions d’euros pour les hôpitaux en difficulté financière

Hôpitaux : le gouvernement octroie une "assistance extraordinaire" de 500 millions d'euros

Le département de la Santé a déclaré la libération de ces fonds vendredi après-midi dans un communiqué et a souligné qu'il ne s'agissait "pas d'une aide inflation". La Fédération Hospitalière de France (FHF) a rapidement souligné une "politique de pansements en matière de santé".

Par Les Echos

Après presque un mois sans un ministre de la Santé délégué, le gouvernement, maintenant au complet, progresse dans ses décisions. Ce vendredi après-midi, un communiqué du ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités a révélé qu'ils ont alloué une « aide spéciale » de 500 millions d'euros pour « aider » les institutions de santé qui sont financièrement en difficulté et « rembourser » par ailleurs 470 millions d'euros de fonds non utilisés qui étaient prévus dans le budget de la Sécurité sociale pour 2023. Ceci démontre, selon le communiqué, l'importance que Emmanuel Macron et son premier ministre Gabriel Attal accordent au système de santé.

L'autorité a donc pris la décision, premièrement, d'accorder une subvention exceptionnelle de 500 millions d'euros aux institutions publiques et privées pour l'année 2023. Deuxièmement, elle a décidé de "rembourser" aux institutions dotées (publiques et privées non lucratives) "470 millions d'euros de fonds non dépensés" qui étaient prévus dans le budget de la Sécurité sociale voté pour 2023.

Ce n'est pas une "aide inflation"

Ce n'est pas une "aide inflation", mais plutôt un soutien destiné aux établissements dont l'activité a augmenté en 2023, mais qui sont en difficulté financière, a clarifié le ministère délégué à la Santé à l'AFP. Cette assistance exceptionnelle sera distribuée par les Agences Régionales de Santé (ARS), en se basant sur des critères d'activité, pour venir en aide à ceux dont la situation financière s'est détériorée.

Ces appuis, met en relief le ministère, « se rajoutent aux 388 millions en fonds réservés et distribués aux hôpitaux à la conclusion de l'année 2023. »

Consultez également :

PROFIL – Frédéric Valletoux, un avocat des hôpitaux publics pour réformer un système de santé en difficulté.

ANALYSE – Emmanuel Macron valide l'augmentation des franchises médicales.

Au cours des derniers mois, les institutions de santé, qu'elles soient publiques ou privées, n'ont pas arrêté de signaler une détérioration de leur situation financière. Tous les hôpitaux, qu'ils soient publics, privés, à but non lucratif, centres de lutte contre le cancer ou d'hospitalisation à domicile, demandent au gouvernement une somme de 1,5 milliard d'euros pour pallier l'inflation de 2023.

"Remboursement très limité"

Vers la fin de janvier, la fédération des hôpitaux privés avait annoncé que "40% des hôpitaux privés étaient déficitaires" en 2023, par rapport à 24% en 2021. Les 32 hôpitaux universitaires publics (CHU) ont récemment tiré la sonnette d'alarme sur leur déficit total qui s'élevait à environ 1,2 milliard d'euros à la fin de 2023, soit trois fois plus qu'en 2022.

La Fédération hospitalière de France (FHF) a rapidement répondu par un communiqué critiquant une « politique de solutions temporaires en matière de santé ». En ce qui concerne l'octroi de l'aide exceptionnelle pour les établissements publics et privés en crise, la FHF souligne qu'elle a demandé « plus d'un milliard pour couvrir les coûts additionnels de l'inflation pour l'hôpital public uniquement en 2023 » et insiste donc pour que l'intégralité de l'aide exceptionnelle soit allouée aux hôpitaux publics.

Elle exprime également son mécontentement quant à la façon dont la part de l'Ondam destinée à l'hôpital public a été restituée. La FHF fait en effet remarquer que cette restitution n'a été que très partielle, mettant en évidence que les établissements espéraient recevoir 780 millions d'euros.

"Les décisions prises aujourd'hui sont très éloignées des nécessités du secteur hospitalier public et ne feront que le désavantager", déclare Arnaud Robinet, le président de la FHF, dans ce communiqué. Il demande au gouvernement de ne pas abandonner le secteur hospitalier public. Un véritable point de débat entre Arnaud Robinet, qui est également membre du parti Horizons, et Frédéric Valletoux, le nouveau ministre délégué à la Santé, ancien président de la FHF et lui aussi membre du même parti.

Isabelle Ficek en collaboration avec AFP

Nouveauté : explorez nos propositions haut de gamme !

Nos clips vidéo

En Inde, un grand nombre d’agriculteurs furieux se rassemblent à New Delhi

De la houille à l'hydrogène : la transformation de la centrale de Saint-Avold

Des cultivateurs italiens en marche vers Rome pour porter leurs demandes

Agriculture : 1.000 tracteurs paralysent le secteur européen de Bruxelles

Le plus consulté

Changements et reconversion de carrière : le Medef plaide pour une simplification radicale

Le contrat d'engagement pour les jeunes rencontre son audience

Secteur public : vers une discussion sur la semaine de travail de 4 jours

En Une

En Russie, le décès d'Alexeï Navalny suscite surprise et apathie

IA : le nouvel instrument pour la vidéo d'OpenAI engendre inquiétudes et fascination haut de gamme

Premium

Résumé des informations clés du vendredi 16 février : Ukraine, Navalny, Marchés financiers

Sociétal

Hôpitaux : le gouvernement alloue une "assistance spéciale" de 500 millions d'euros

Secteur public : vers des discussions pour une semaine de travail de 4 jours

Simplification : les stratégies de la majorité pour "redonner du temps" aux dirigeants d'entreprise

Pratique

P

L'équipe

Toutes les propriétés sont protégées – Les Echos 2024