La Prime Macron : un outil de partage de la valeur qui continue de séduire même face aux incertitudes futures

La popularité de la prime Macron reste incontestée. 2023 pourrait être aussi profitable que 2022 pour la prime de distribution de la valeur. Cependant, 2024 marque le début d'une période d'incertitude, les avantages fiscaux et sociaux étant désormais destinés uniquement aux petites entreprises. Néanmoins, la facilité d'utilisation de cet outil continuera d'attirer.

Par Leïla de Comarmond

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Le premier jour de cette année a marqué le début de la troisième phase de la prime Macron. Cette prime a été mise en place en décembre 2018, en réponse à la crise des "gilets jaunes". Originellement appelée "prime exceptionnelle de pouvoir d'achat", elle est une addition facultative au salaire, décidée par l'employeur, et est exemptée de charges sociales et d'impôt sur le revenu. En 2021, il était presque décidé de l'abolir. Cependant, face à l'escalade des tensions liées aux salaires, son application a été prolongée avec quelques modifications. Sa popularité n'a pas faibli depuis lors.

On devra patienter quelques semaines avant d'obtenir les chiffres pour 2023 concernant le mécanisme maintenant appelé prime de partage de la valeur (PPV). Cependant, les informations disponibles couvrant les trois premiers trimestres de l'année indiquent une tendance de distribution presque identique à celle de 2022.

On prévoit un pic pour le dernier trimestre de 2023. Entre janvier et septembre 2023, les Urssaf ont enregistré 3.618.378 employés bénéficiaires appartenant à environ 320.000 entreprises, avec un total de 2,6 milliards d'euros distribués. Le dernier trimestre devrait connaître une augmentation, tout comme l'année précédente, car de nombreux employeurs utilisent la prime de partage de la valeur comme un moyen d'offrir un bonus financier à la fin de l'année.

Pour mettre les choses en perspective, pendant les trois derniers mois de 2022, près de 4,7 millions d'employés de plus de 400 000 entreprises avaient profité d'une PPV.

Voir également :

Comment les petites et moyennes entreprises s'adaptent à la nouvelle législation sur la répartition des bénéfices.

Les entreprises locales privilégient la prime de partage de la valeur.

Les associations d'employeurs anticipent une autre bonne année en 2023, principalement pour les petites et moyennes entreprises. Cependant, l'avantage des allégements sociaux et fiscaux a été restreint par une réforme mise en place en juillet 2022 pour les bas salaires.

"Les dirigeants d'entreprise sont très favorables à cet élément", insiste le chef de la CPME, François Asselin. "La prime de partage de la valeur est facile à appliquer et très bénéfique pour les employeurs qui font face à des défis de séduction et de rétention des employés", ajoute Pierre Burban, le secrétaire général de l'U2P, l'entité qui représente les artisans, les commerçants et les professions libérales.

Une motivation robuste

Ces points de vue sont également applicables pour 2024 pour les entreprises de petite taille, car les compagnies avec moins de 50 employés continueront de jouir d'allégements sociaux et fiscaux jusqu'en 2026, contrairement aux plus grandes. Ceci est en conformité avec la loi adoptée en novembre dernier qui met en œuvre l'accord interprofessionnel sur la répartition de la valeur, signé il y a presque un an par les syndicats et les employeurs.

En ce qui concerne les sociétés de 11 à 49 employés, ce document servira de forte incitation pour promouvoir la PPV. Ces employeurs, qui ne sont pas tenus de partager des bénéfices avec leurs employés, seront maintenant soumis à une exigence similaire : toute entreprise de cette envergure qui enregistre un bénéfice net d'au moins 1% de son chiffre d'affaires pendant trois années consécutives devra instaurer, d'ici le 1er janvier 2025, un système de partage des bénéfices. Ils auront le choix entre une prime, un système de participation ou un système d'intéressement basé sur les performances de l'ensemble des employés. La prime présente un avantage quant à sa facilité d'application.

À lire également :

Les "bonus Macron" contribueront à renflouer les fonds publics de l'État en 2024.

Un consensus semble se profiler concernant la répartition de la valeur.

Comarmond Leïla

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