La guerre contre le plastique : Comment le gouvernement français pousse les industriels à réduire la production d’emballages plastiques

Le plan du gouvernement pour encourager les entreprises à diminuer la pollution plastique

Gabriel Attal a annoncé mardi que les 50 principaux producteurs d'emballages plastiques seront incités à réduire leur production. Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, a fourni quelques détails supplémentaires sur ce plan.

Rédigé par Marie

Le Premier ministre a prononcé mardi son discours sur la politique générale, laissant plusieurs analystes insatisfaits en ce qui concerne les questions environnementales. Cependant, Gabriel Attal a introduit une nouvelle mesure visant à lutter contre la pollution plastique. Il a déclaré que les 50 sites industriels responsables de la majorité de la production d'emballages plastiques seront encouragés à diminuer leur production, suivant l'exemple de ce qui a été mis en œuvre pour les 50 principaux sites industriels émetteurs de gaz à effet de serre.

La législation visant à diminuer la production d'emballages en plastique est en vigueur depuis l'adoption de la loi Agec en 2019. Il y a plusieurs restrictions en place : l'usage des pailles en plastique et des contenants en polystyrène expansé est interdit. Depuis l'année dernière, les restaurants à service rapide ne peuvent plus utiliser de vaisselle jetable pour les repas consommés sur place. Il est également interdit d'emballer de manière excessive les fruits et légumes pesant moins de 1,5 kg.

Des régulations plus rigoureuses

Ce n'est que le commencement : l'objectif de diminuer drastiquement l'emploi du plastique en France, qui se chiffre actuellement à environ 70 kg par personne chaque année, a été déterminé par la loi Agec. Cette dernière vise plusieurs buts, notamment de diminuer de moitié l'utilisation des bouteilles en plastique jetables d'ici 2030 et de mettre fin à la commercialisation des emballages plastiques non réutilisables d'ici 2040.

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ANALYSE – Gabriel Attal promeut une écologie "accessible à tous" et "favorisant la croissance".

RÉCAPITULATIF – Gabriel Attal : les points clés de son discours sur la politique générale

Les entreprises ont effectivement des responsabilités, mais elles sont loin de les remplir pleinement. Charlotte Soulary, de l'organisation non gouvernementale Zero Waste, estime qu'au moins un tiers des restaurants de type fast-food en France ne respectent pas l'interdiction d'utiliser de la vaisselle à usage unique. Bien que des pénalités soient prévues par la loi, le gouvernement a décidé de ne pas les imposer, préférant donner aux entreprises le temps de s'ajuster. Cette approche va à l'encontre de l'urgence requise pour cette question.

Le gouvernement s'est engagé à renforcer les vérifications pour cette année 2024 concernant cet aspect de la loi Agec. Étant donné l'ampleur du problème des déchets – 3,7 millions de tonnes de déchets plastiques sont générées chaque année en France – le ministère de la Transition écologique est pleinement conscient de la nécessité d'augmenter le niveau d'action, d'où l'annonce faite par le Premier ministre.

Plus grand que les paquets

"On comprend que les fonds investis précédemment ne sont pas assez importants pour créer un impact significatif, d'où l'importance de se tourner vers les décideurs afin d'influencer la création des produits", explique le cercle proche de Christophe Béchu.

Lors de ses discours de bonne année mercredi soir, le ministre a donné plus de détails sur ce projet : « Nous allons collaborer avec les 50 industriels les plus grands consommateurs de plastiques pour diminuer leur utilisation, en favorisant l'éco-conception et le remplacement des plastiques non utilisés. Cela concernera les industriels de l'emballage mais aussi ceux du bâtiment, de l'automobile… » Pour Christophe Béchu, « l'objectif est de diminuer la dépendance aux plastiques non utilisés soit en remplaçant les plastiques par d'autres matériaux soit en utilisant des plastiques recyclés en quantités importantes ».

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AVIS – L'arrêt du plastique en 2050 : un objectif atteignable

Pollution par le plastique : il n'y a pas d'accord général sur la réduction de la production mondiale

Des entreprises agroalimentaires telles que Nestlé ou Danone, ainsi que les sous-traitants de l'industrie automobile et le secteur du PVC dans la construction, devraient être impliqués. On nous informe que des efforts de collaboration avec les associations professionnelles vont être entrepris pour déterminer les 50 sites concernés, selon des sources proches du ministre de la Transition écologique.

Bellan Marie

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