Reprise industrielle : en 2023, la France a de nouveau accru son nombre d'usines
L'élan vers la reprise de l'industrialisation a continué sur une note positive l'année dernière, avec l'ouverture de 57 nouvelles usines en France, par rapport à 49 en 2022, d'après le dernier baromètre gouvernemental publié ce mercredi. En incluant l'extension de sites existants, les statistiques grimpent à 201 en 2023, contre 176 l'année précédente.
By Nathalie Silbert
La revitalisation industrielle de la France est une priorité majeure pour Emmanuel Macron. Jusqu'à présent, l'Elysée utilisait les données de l'Observatoire Trendeo pour surveiller les ouvertures et les fermetures d'usines en France, mais le gouvernement a choisi de prendre les choses en main. Lors du salon Global Industrie, il a présenté mercredi son propre outil pour suivre l'évolution de l'industrie nationale, un dispositif développé après plus de deux ans de travail sous la supervision de la Direction générale des entreprises du ministère de l'Economie.
Le cabinet du ministre de l'Industrie et de l'Energie a déclaré que les indicateurs de Trendeo étaient "très bénéfiques", mais présentaient un "biais dans leur méthodologie". D'une part, ces indicateurs ne se concentrent pas uniquement sur le secteur industriel car Trendeo inclut les entrepôts logistiques et les services. De plus, ils sont basés sur des annonces publiques. Par conséquent, certains mouvements sont passés "inaperçus".
Informations sur le terrain
Ainsi, le gouvernement a décidé de demander l'aide des services gouvernementaux pour recueillir des informations sur le terrain, quels que soient les types d'opérations – inaugurations, clôtures, ainsi que l'agrandissement et la réduction des sites – qui nécessitent des permis administratifs.
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L'évaluation initiale révèle que la tendance est restée favorable l'année précédente. En somme, 57 nouvelles installations industrielles (ce qui représente le bilan des ouvertures et fermetures) ont été lancées en France, en comparaison avec 49 en 2022. Si on prend en considération les extensions de sites, ce nombre augmente même jusqu'à 201, par rapport à 176 l'année précédente.
Malgré l'augmentation des coûts de l'énergie, les hauts taux d'intérêt et une rivalité intense entre les nations pour attirer des projets, la situation s'est toutefois durcie. Au second semestre, l'activité a considérablement ralenti avec seulement 79 transactions, comparativement à 122 au premier semestre. Cependant, le ministère se réjouit en affirmant que "La réindustrialisation en France ne se limite pas à la création de nouveaux sites. Cela implique également une expansion continue de notre base industrielle existante".
Les conséquences de la pandémie de Covid
Il y a également une hausse notable de l'emploi dans le secteur industriel. En effet, « 130 000 postes industriels ont été créés depuis 2017 », est-il souligné. Pour l'année 2023 uniquement, le nombre total d'employés dans les entreprises de fabrication a connu une augmentation de 1,8 %, d'après un rapport récent de la Banque de France.
Bien que des usines émergent, l'industrie française n'a pas encore récolté les bénéfices. En février 2024, la production industrielle était encore légèrement en dessous de son niveau de 2015, et à peine plus élevée en ce qui concerne l'industrie manufacturière. Certaines branches de l'industrie sont encore marquées par les répercussions de la crise du Covid. C'est le cas notamment de l'aéronautique, dont la production reste 25% inférieure à celle d'avant la pandémie, ainsi que de l'automobile.
La zone Auvergne-Rhône-Alpes se distingue
L'indicateur gouvernemental indique tout de même une augmentation des investissements dans plusieurs domaines. Le secteur agroalimentaire a enregistré le plus grand nombre de nouvelles installations ou d'expansions, atteignant un total de 47. Ensuite, on retrouve l'industrie écologique et l'économie circulaire – une dénomination générale qui englobe tout, des usines de production de batteries aux productions d'hydrogène, en passant par l'énergie solaire et le recyclage – avec 29 projets, suivis des transports (22) et de la santé (20). Malgré les impacts de la crise énergétique en 2022, le secteur de la métallurgie a également réussi à augmenter sa capacité de production.
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Par contre, les autres domaines consommant beaucoup d'énergie sont moins favorisés. L'industrie du papier et du carton présente un bilan négatif (-1), tandis que le nombre de mise en place dans la plasturgie reste inchangé.
D'un point de vue géographique, le paysage se transforme. La région Auvergne-Rhône Alpes est en tête du changement avec 73 initiatives, suivie de près par la Nouvelle-Aquitaine. Ensemble, elles représentent la moitié des nouvelles ouvertures.
Bien que leur système de production ait subi une modification importante avec l'introduction d'importants investissements dans le domaine des batteries, les Hauts-de-France présentent par contre le solde négatif le plus élevé (-9), affectés par la clôture de plusieurs sites dans les industries classiques.
Nathalie Silbert
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