La formation des demandeurs d'emploi : l'échec du gouvernement pour les professions en demande
Le quatrième et pénultième rapport d'évaluation du plan d'investissement pour les compétences (PIC) présente un résultat contrasté : il y a eu une augmentation significative du nombre de demandeurs d'emploi formés, cependant, les formations destinées aux professions très demandées ont connu une baisse notable depuis 2019.
Par Alain Ruello
Depuis 2017, on observe une augmentation significative des chômeurs qui entament une formation, en particulier ceux qui ont un faible niveau de qualification. Cependant, ils ont peu bénéficié des formations certifiantes qui offrent de meilleures perspectives d'emploi. Par ailleurs, les institutions de formation n'ont pas suffisamment actualisé leurs méthodes d'enseignement.
Le quatrième rapport d'évaluation publié ce mardi, concernant le plan d'investissement dans les compétences (PIC), un programme de près de 15 milliards d'euros initié lors du premier mandat de cinq ans d'Emmanuel Macron, présente des résultats mitigés.
Atteinte des cibles numériques
En termes de chiffres, le PIC a réussi à atteindre ses buts vu l'abondance de fonds disponibles. Le nombre de formations financées par les régions a augmenté de 363.300 à 441.700 entre 2017 et 2022. Les formations provenant des programmes nationaux, autre élément majeur du plan, ont vu une augmentation encore plus significative (de 21.000 à 183.000). Le rapport souligne toutefois une importante sous-utilisation des fonds alloués.
En ce qui concerne les buts qualitatifs, la performance est sensiblement moins impressionnante, bien qu'il faille attendre le dernier rapport dans un an pour obtenir une évaluation sur les taux de réintégration professionnelle. Entre temps, il est intéressant de se pencher sur l'alignement des formations avec les compétences recherchées par les entreprises, ce qui est l'un des objectifs clés du PIC, renforcé par le plan Castex de septembre 2021 sur les métiers en demande.
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Il est nécessaire d'identifier ces besoins avant d'acheter des formations. Le rapport met en évidence que de nombreuses régions ont investi dans le développement de solutions informatiques de façon plus systématique et à grande échelle. Cependant, jusqu'à présent, aucun de ces outils n'est pleinement fonctionnel, en raison de la complexité de la gestion des besoins à court et à long terme.
Une compétition digne de Kafka
Ce méritoire effort a fait face à la complexité du labyrinthe de la formation professionnelle, déjà soulignée dans la deuxième édition du rapport. Cela se manifeste par une compétition presque absurde entre les programmes mis en place par les régions, Pôle emploi et les secteurs professionnels, à travers leurs opérateurs de compétences. En conséquence, le nombre de formations menant à des emplois considérés comme en demande est encore en 2022 inférieur à celui de 2019 : 382.600 contre 431.000 ! Leur proportion par rapport au total a diminué, et cette baisse est observée dans toutes les régions.
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L'éducation peut remédier à l'absence de compétences nécessaires pour un emploi spécifique et, par conséquent, être bénéfique pour une personne sans emploi qui manque de qualifications appropriées, indique le panel scientifique responsable de l'évaluation. Cependant, elle ne peut pas résoudre les problèmes liés à l'attrait du travail, aux bas salaires et aux horaires difficiles.
Dans un cycle malheureux, lorsque ces deux facteurs se rencontrent, les institutions de formation sont réticentes à lancer des programmes qui n'attirent pas d'apprenants. Un cas typique est celui de la région du Grand Est, où de nouvelles installations techniques destinées à la formation en soudure ont été contraintes de fermer leurs portes en raison du manque de candidats.
Ruello Alain
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