Les sociétés de télémédecine sont préoccupées par le coût des consultations en ligne
Les consultations virtuelles sont moins bien payées que les consultations médicales effectuées en personne dans un cabinet. Et la différence de prix entre les deux pourrait continuer à augmenter.
Par Solenn Poullennec
Les sociétés de consultation à distance gardent un œil attentif sur les discussions actuelles entre l'Assurance Maladie et les syndicats de médecins indépendants. En effet, la Sécurité sociale pourrait envisager de payer davantage pour les consultations en personne plutôt que celles effectuées à distance, ce qui pourrait poser problème pour les jeunes entreprises spécialisées dans ce dernier domaine.
Le coût des consultations médicales en ligne est actuellement de 25 euros. Par ailleurs, le prix de la consultation de routine chez un médecin de famille a connu une hausse de 1,50 euro, passant à 26,50 euros en novembre dernier.
Cette différence pourrait potentiellement s'aggraver. En effet, les associations de professionnels de la santé sont fermement résolues à obtenir sans tarder une augmentation du tarif de la consultation de base. En outre, elles expriment des réserves envers les sociétés offrant des consultations à distance par le biais d'applications mobiles ou de cabines.
Possibilité de perturber le système de santé
Selon le principal syndicat de médecins généralistes, MG France, un médecin de famille peut parfois être amené à suivre son patient régulier via une vidéoconférence. Cependant, les sociétés de téléconsultation qui emploient des médecins pourraient perturber le système de santé. Cela se produirait notamment en déviant les médecins de la prise en charge des patients chroniques.
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Les experts en télémédecine considèrent que ces consultations à distance sont indispensables pour le système de santé. Jean-Pascal Piermé, membre de l'association représentant les entreprises de télémédecine, le Let, insiste sur le fait que ces téléconsultations ne sont pas inférieures aux consultations traditionnelles. "Nous sommes là pour compléter le travail des médecins généralistes", affirme-t-il.
"Je ne suis pas contre l'idée d'un tarif variable, cependant, il doit y avoir un tarif qui correspond à cette activité" continue le directeur du Let. "L'autre option (pour les patients) est généralement de se rendre aux urgences, ce qui revient à un coût bien plus élevé."
Attention à une trop grande différence de prix
Si la différence de prix entre les consultations en personne et les consultations à distance est trop importante, les médecins pourraient limiter leur disponibilité pour les consultations à distance, avertit Olivier Thierry, le responsable de Qare.
"Nous devons continuer à encourager les médecins à adopter la téléconsultation et à prendre en charge des patients qui n'ont pas de médecin référent", plaide dans le même esprit Maxime Leneylé, directeur de Tessan, qui met notamment en place des cabines de téléconsultation.
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"Nous avons également des coûts importants", ajoute Maxime Leneylé. En ce qui concerne la question de leur profitabilité, de nombreuses start-ups du domaine affirment qu'elles sont "à niveau". Cependant, la régulation qui est sur le point d'être mise en place dans le secteur pourrait déstabiliser certains intervenants. Elle pourrait entraver la capacité de facturer des frais de service aux patients, en supplément du coût de la téléconsultation.
"Nous devons collaborer avec les autorités pour discuter de notre structure économique et obtenir des subventions", suggère Jean-Pascal Piermé, du Let. Il souligne que les entreprises de téléconsultation ne sont pas rémunérées de la même manière que les médecins indépendants, qui sont payés par consultation et forfait.
Solenn Poullennec
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