Finances de Noël : une inquiétude croissante pour de nombreux parents
En raison de l'augmentation des coûts, l'acquisition de présents de Noël est une cause de tension dans plusieurs ménages. "37% des citoyens français craignent de ne pas être en mesure de donner des cadeaux cette année", indique la secrétaire générale de l'organisation "Dons Solidaires".
Par Lou Vincent
Environ 50% des parents sont inquiets de ne pas être en mesure de donner des présents de Noël à leurs petits. Alors que la saison festive approche, le stress lié à l'achat des cadeaux est ressenti dans beaucoup de maisons en France, selon la 4ème édition du baromètre de l'organisation « Dons Solidaires » en collaboration avec l'Ifop.
Ne pas être en mesure de donner des présents de Noël à ses enfants est considéré comme un sacrifice extrême pour les parents et un signe révélateur de précarité financière, selon Dominique Besançon, directrice générale de l'association. En somme, plus de la moitié des personnes interrogées (57%) craignent de ne pas arriver à boucler leurs fins de mois, ce qui représente une augmentation de 5 points par rapport à 2022. De plus, presque 40% (37%) redoutent de ne pas pouvoir offrir de cadeaux cette année, soit une hausse par rapport aux 30% de 2021.
Le financement des loisirs, un facteur ajustable
Ainsi, pour parvenir à répondre aux demandes de leurs enfants pour Noël, "61% des parents devront faire des sacrifices significatifs sur d'autres dépenses", indique la représentante générale.
La principale zone d'économie pour près de 49% des ménages se situe au niveau des dépenses liées aux loisirs comme le cinéma ou les restaurants. De plus, une réduction des dépenses est observée dans les domaines des vacances (26%), des vêtements (20%) et même de l'alimentation (14%). Dominique Besançon remarque que "certains parents choisissent d'abandonner des dépenses plus cruciales pour le quotidien comme l'électricité ou le chauffage pour ne pas consacrer la totalité de leur budget aux achats de Noël".
Plus de la moitié des parents (51%) envisagent d'acheter des articles d'occasion, une augmentation par rapport à 38% en 2021.
En réponse à l'augmentation des coûts, les consommateurs ajustent leurs habitudes d'achat comme ils le peuvent. Près des deux tiers des parents envisagent de réduire le budget des cadeaux, tandis qu'à peu près la moitié envisage d'acheter des articles de seconde main. De plus, un tiers des participants à l'enquête ayant des enfants prévoient d'acheter des cadeaux pratiques "plus pour leur utilité que pour le plaisir".
Même si l'achat de biens d'occasion est de plus en plus toléré dans la société, il faut noter que 41% des parents ressentent de la gêne ou de la culpabilité à l'idée de ne pas offrir à leurs enfants autant qu'ils le voudraient.
La requête d'assistance augmente considérablement auprès des groupes communautaires
En réponse à cette situation, c'est là que l'entraide intervient car, selon les chiffres du baromètre, 16% des parents cherchent un support externe, spécialement familial, pour l'achat des présents. De plus, près d'un parent sur dix s'appuie sur un soutien associatif : un taux qui grimpe à un parent sur cinq pour les plus démunis et les familles monoparentales.
"Depuis mars, nous avons rassemblé un million de présents grâce à la contribution de 40 entreprises collaboratrices," déclare la représentante principale de Dons Solidaires. Ces contributions sont ensuite distribuées à 400 organisations affiliées à travers le pays. Selon cette initiative de solidarité, près de 400 000 personnes devraient être en mesure de recevoir des cadeaux à Noël, rappelle l'organisation, tout en soulignant que les dons des entreprises sont toujours les bienvenus.
Aussi à noter :
L'Assemblée approuve un soutien financier de 115 à 200 euros pour les familles monoparentales à l'occasion de Noël.
Les citoyens français envisagent un Noël plus modeste comparé à celui de l'année précédente.
"Dominique Besançon souligne que l'instabilité économique s'étend de plus en plus à toutes les strates de la société, y compris ceux qui ont un contrat à durée indéterminée. Cette situation a inévitablement un impact sur nos organisations associées. Depuis le début de l'année, plus de la moitié d'entre elles ont constaté une hausse de 20% du nombre de leurs bénéficiaires réguliers."
Vincent Lou
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