Différences de rémunération : depuis lundi à 11h25, les femmes françaises travaillent sans être payées
Le bulletin d'information féministe "Les Glorieuses" a déterminé la date symbolique à partir de laquelle les femmes ne sont plus rémunérées, en raison des disparités de salaire avec les hommes. Il a également mis en évidence le problème des violences économiques au sein du couple, une réalité que 40% des femmes vivront à un moment de leur vie.
By Neïla Beyler
Ladies, after this specific date, you will no longer receive payment. Starting from 11:25 this Monday, November 6, women in France are effectively working for free, as reported by the newsletter "Les Glorieuses", which fights against gender inequality. According to Eurostat, the wage gap between men and women in France was 15.4% in 2021. When converted into workdays, this amounts to just under 39 days – almost two months of unpaid labor, as stated by the feminist media.
Cette année, il demande l'instauration de trois politiques gouvernementales : l'application du principe d'éga-conditionnalité, qui consiste à lier l'accès aux contrats gouvernementaux et l'obtention de financements publics au respect de l'équité salariale au sein de l'entreprise ; augmenter les rémunérations des emplois où la majorité est féminine ; promouvoir un congé parental identique pour les deux parents.
L'Insee modère
Dans cette guerre des statistiques, l'Insee présente une image plus modérée. "Dans le domaine privé, il est important de prendre en compte trois chiffres, qui diffèrent assez, mais qui sont néanmoins cohérents", explique Vladimir Passeron, responsable du département de l'Emploi et des revenus d'activité à l'Institut national de la statistique et des études économiques.
La différence de 24,4% des salaires entre les hommes et les femmes reflète non seulement une inégalité salariale, mais aussi une inégalité dans le temps de travail. Les femmes sont quatre fois plus susceptibles de travailler à temps partiel, que cela soit un choix ou une contrainte, et sont également plus susceptibles d'avoir des contrats à durée déterminée, ce qui peut entrairement des périodes sans travail.
Vladimir Passeron indique que lorsqu'on compare le salaire net à plein temps, considéré comme l'unité de travail standard, les femmes gagnent 15% de moins que les hommes. Il souligne principalement que les femmes ne sont pas employées aux mêmes postes que les hommes et qu'elles n'accèdent pas aux emplois les plus lucratifs. De plus, parmi les 1% des employés du secteur privé les mieux payés, une personne sur cinq seulement est une femme.
Finalement, lorsque les postes et les heures travaillées sont les mêmes, la différence de salaire diminue pour arriver à 4,3 %. Cependant, des facteurs tels que la durée de service dans l'entreprise, le niveau d'éducation ou même l'expérience de travail ne sont pas considérés dans cette équation, bien qu'ils soient des éléments cruciaux pour déterminer le salaire d'un employé.
Les femmes rencontrent trois obstacles majeurs dans le monde professionnel : elles ne sont pas nommées à des postes de haut rang, ne travaillent pas pour les entreprises les plus lucratives et ne sont pas présentes dans les industries offrant les meilleurs salaires. Pour illustrer ce point, on peut noter que 95% des emplois de secrétariat sont occupés par des femmes, qui sont souvent moins rémunérées que leurs collègues masculins dans l'entreprise.
En France, 90,4% des infirmières, 87,7% des sages-femmes et 65,7% des enseignants sont des femmes. Ces postes, principalement occupés par des femmes, liés à la santé et à l'éducation, ont joué un rôle crucial ces dernières années, en particulier durant la pandémie de Covid. Selon "Les Glorieuses", ces professions sont indispensables pour préserver l'unité sociale du pays.
Abus économiques dans le mariage
Comment peut-on diminuer ces inégalités ? "L'adoption de mesures pour combattre le travail à temps partiel obligatoire peut être une solution, tout comme la répartition des emplois les plus payés – même si cela peut être plus dur de convaincre les entreprises de diversifier leur allocation de postes", explique Vladimir Passeron. "Cela peut également être réalisé grâce à l'éducation, bien que cela nécessite un changement sur le long terme."
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Cependant, une rémunération équitable pour les femmes pourrait les sauvegarder contre les abus économiques dans le cadre conjugal, selon une recherche menée par "Les Glorieuses" en collaboration avec l'Ifop. L'accaparement des ressources, l'absence de transparence dans la gestion financière, le refus de diviser les biens lors d'une séparation… plus de 40% des femmes subiront cela au moins une fois dans leur vie. De plus, selon cette étude, les femmes dont le salaire est nettement inférieur à celui de leur partenaire sont deux fois plus susceptibles d'être victimes de ces abus.
Beyler Neïla
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