En Hollande, l'augmentation massive de l'immigration a contribué au triomphe de l'extrême droite.
L'immigration sans précédent et l'impact des nouveaux arrivants sur un marché du logement déjà surchargé ont figuré parmi les principaux sujets de débat lors des élections parlementaires aux Pays-Bas, qui ont vu la victoire de l'extrême droite dirigée par Geert Wilders.
En 2022, le nombre de personnes ayant déménagé aux Pays-Bas a dépassé les 400 000, d'après l'office national de statistiques du pays. Cette augmentation est sans précédent par rapport aux années antérieures, avec une hausse de 60 % par rapport à 2021 et une hausse de 50 % par rapport à 2019, avant que la pandémie de Covid ne limite les déplacements.
En juillet de l'année précédente, la gestion de l'arrivée de réfugiés a été la cause de la démission de Mark Rutte, qui était Premier ministre libéral depuis 2010, entrainant ainsi la programmation d'élections législatives. Récemment, tous les candidats majeurs ont soutenu des politiques d'immigration plus strictes. Dilan Yesilgöz en est un exemple parfait, elle qui a remplacé Mark Rutte à la direction du parti de centre droit VVD. Ayant immigré de Turquie enfant en tant que demandeuse d'asile, elle s'est engagée à diminuer l'immigration.
"Tsunami"
"Les statistiques concernant l'immigration ont été un facteur clé pendant la campagne, affirme Kees Groenendijk, professeur émérite de sociologie juridique à l'Université de Nimègue et expert en matière de migration. Outre l'afflux important de réfugiés ukrainiens, les autres catégories d'immigrants – travailleurs, familles et étudiants internationaux – ont toutes connu une hausse notable ces dernières années."
Voir également :
ENQUÊTE – Élections aux Pays-Bas : l'agriculture en plein mécontentement massif
PROFIL – Qui se cache derrière Geert Wilders, la nouvelle figure dominante des Pays-Bas qui inquiète l'Europe ?
Le leader du parti d'extrême droite néerlandais, Geert Wilders, compare l'immigration à un tsunami. Il se bat contre l'immigration depuis de nombreuses années et a profité de la situation mercredi. Cependant, Kees Groenendijk souligne que ce n'est pas tant un tsunami, mais plutôt une augmentation significative du nombre de travailleurs arrivant, en raison d'une grave pénurie de main-d'œuvre aux Pays-Bas. Des offres d'emploi sont visibles dans presque tous les restaurants et bars. De plus, il y a une augmentation notable d'étudiants internationaux car le gouvernement a encouragé les universités à dispenser des cours en anglais et à recruter des étudiants qui paient des frais de scolarité plus élevés.
Immobiliers surpeuplés
Précédemment, Geert Wilders s'est distingué par ses nombreux excès contre l'Union européenne et particulièrement contre l'Islam. Cependant, "l'Islam n'a pas été un sujet majeur des discussions durant cette élection", précise le professeur.
L'approche anti-immigration du chef du PVV a principalement séduit les électeurs aux prises avec un marché immobilier surchargé. Comme l'explique Kees Groenendijk, "Le manque de logements est l'un des principaux problèmes du débat public. Il est connecté à la fois aux étudiants étrangers qui compliquent la quête d'un logement pour les étudiants locaux, mais aussi aux expatriés très qualifiés qui poussent la demande de logements haut de gamme et font monter les prix. Les demandeurs d'asile ont aussi été pointés du doigt, avec l'argument 'ils sont prioritaires par rapport à nos enfants'".
Valat Hadrien
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