Gilbert Cette, nouveau président du Conseil d’orientation des retraites : un changement qui fait débat

Pensions : Gilbert Cette accède à la tête du COR

L'expert en économie, Gilbert Cette, a été désigné ce mardi comme le président du Conseil d'orientation des retraites (COR) à l'occasion du Conseil des ministres.

Par The Echos

Le mardi, Gilbert Cette, un économiste, a été choisi pour être le nouveau président du Conseil d'orientation des retraites (COR), selon les informations officielles provenant du Conseil des ministres. Il prend la place de Pierre-Louis Bras, qui avait fait l'objet de nombreuses critiques par le gouvernement lors de la réforme des retraites.

La semaine dernière, le gouvernement avait déclaré vouloir rendre hommage à l'ex-président. Il a affirmé que ce n'était "pas une punition", mais plutôt un "moment approprié", suite à "neuf ans" de mandat présidentiel.

De nombreux syndicats avaient protesté contre le licenciement de Pierre-Louis Bras, qui s'était produit en raison de ses opinions exprimées lors de la discussion sur la réforme des pensions. Ces opinions allaient à l'encontre de certaines anticipations du gouvernement, ce qui avait provoqué la colère de la majorité.

Le COR est un groupe d'experts et de consultation

Le COR, composé de 41 membres, dont des parlementaires, des représentants d'employeurs et de syndicats, des membres de grandes administrations et des experts, est une plateforme d'expertise et de dialogue attachée à Matignon mais fonctionne indépendamment. Son leader est désigné lors d'une réunion du conseil des ministres. Il a pour mission « d'étudier et de surveiller les perspectives à moyen et long terme du système de retraite français ».

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Gilbert Cette, né en 1956, détient un doctorat en économie de l'Université Paris I – Panthéon Sorbonne. Il est professeur à l'école de commerce Neoma et à l'Université d'Aix-Marseille.

Cet individu a autrefois fait partie du Conseil d'analyse économique et occupe actuellement le poste de bras droit du directeur général des études et des relations internationales à la Banque de France. Depuis 2017, il préside le groupe d'experts sur le SMIC, dont la mission est de soumettre un rapport annuel au gouvernement. Il a également écrit plusieurs livres sur le droit du travail et les politiques macroéconomiques.

Une réforme "relativement équilibrée"

En avril 2017, lors des élections présidentielles, il était parmi une quarantaine d'économistes qui ont exprimé leur soutien à Emmanuel Macron dans une lettre ouverte publiée dans "Le Monde". "Nous croyons que le programme d'Emmanuel Macron est le plus capable d'établir les fondements de la croissance économique dont notre nation a besoin. C'est le cas car il mise sur le travail, la jeunesse, l'innovation, l'intégration, l'investissement et la transition écologique", avaient écrit les auteurs de cette lettre ouverte.

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Il a par la suite donné plusieurs interviews dans les médias, en particulier pour appuyer la réforme des pensions de retraite qu'il a, par exemple, qualifiée d'"assez équilibrée" et capable d'assurer la pérennité du système, lors d'une intervention dans "Les Echos" en janvier.

Les syndicats expriment leur scepticisme

Selon eux, la nomination de Gilbert Cette est une tentative flagrante de démettre et sanctionner une personne indépendante, capable d'exprimer ses opinions […], pour le remplacer par un loyaliste dévoué à Macron, prêt à dominer le COR », a déclaré Denis Gravouil, le représentant de la CGT en charge de la protection sociale et des retraites, ce mardi. Il estime que, tout comme à l'Assemblée où le gouvernement a fréquemment recours au 49.3, il essaye de museler les critiques.

Michel Beaugas, secrétaire confédéral en charge des retraites pour Force ouvrière, a exprimé son scepticisme concernant le futur du COR et son autonomie. Cependant, il donne le bénéfice du doute et accueille chaleureusement la nouvelle direction. Il a affirmé à l'AFP que FO restera vigilante.

Le chef de la CFTC, Cyril Chabanier, a exprimé son espoir que le futur président du COR sera "plus réceptif" aux suggestions des syndicats que lorsqu'il dirigeait le groupe d'experts sur le SMIC. "On nous disait chaque année qu'une augmentation du SMIC n'était pas envisageable".

"Dominique Corona, le secrétaire général adjoint de l'Unsa, a déclaré que nous devons juger sur les actions. Il a exprimé son désir que le COR reste autonome et indépendant, un lieu pour le débat, sans la pression politique. Il a ensuite averti qu'un changement de doctrine pourrait menacer tous les conseils supérieurs que nous connaissons."

The Echos (information from AFP)

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