Gestion du Covid long en France : Un parcours de soins chaotique selon le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires

Gestion inadéquate du Covid long en France

Ce mercredi, le Comité d’observation et de prévention des risques de santé a rendu publique son opinion, mettant en évidence le parcours de soins désordonné des patients souffrant d’une version prolongée de Covid-19. Le groupe propose une série de suggestions.

Par Tifenn Clinkemaillié

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Il y a encore du progrès à faire. Plus de trois ans après l’apparition de la pandémie, la gestion des patients souffrant de Covid long est toujours jugée « insatisfaisante » en France, selon un avis publié ce mercredi par le Comité de surveillance et de prévention des risques sanitaires (COVARS).

La disponibilité des soins de santé est encore mal structurée, difficile à comprendre et varie considérablement à travers le pays. De plus, les professionnels de la santé manquent souvent de formation appropriée et ont tendance à surdiagnostiquer les symptômes psychiatriques, prévient l’agence responsable de conseiller le gouvernement. Un effet direct de ceci est que les patients peuvent parfois se sentir marginalisés et leur trajectoire de soins peut être « instable » voire « désordonnée ».

Il est crucial que les responsables politiques, les organismes de santé et les professionnels de la santé reconnaissent ce problème, car un grand nombre d’individus en France continuent d’éprouver des symptômes post-covid (SPC) dans leur vie de tous les jours, selon le comité consultatif qui a également formulé une série de suggestions.

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Au début de la semaine, le Covars a exprimé ses recommandations au gouvernement, insistant notamment sur la nécessité d’une meilleure prise en compte du Covid long. Selon la définition de l’Organisation mondiale de la Santé, cela se réfère aux symptômes durables pendant au moins deux mois qui ne peuvent être attribués à d’autres causes. En Europe, cela pourrait toucher jusqu’à 17 millions de personnes.

Les manifestations de la maladie peuvent être très différentes. “Tous les organes peuvent être affectés, allant de la tête aux pieds, y compris le cœur, le cerveau, le système digestif…”, détaille Xavier Lescure, co-auteur de l’étude et spécialiste des maladies infectieuses.

Identifier la maladie 

Le Covars insiste sur la nécessité d’établir un “plan de communication efficace, réconfortant, logique et basé sur la science, qui sensibilise les professionnels de santé, les patients et le public en général à la réalité du SPC en tant que risque post-infectieux”. Selon l’organisation, la maladie devrait par ailleurs être “reconnue” et ses cas graves devraient avoir un accès plus aisé au statut de maladie chronique (ALD).

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Le Covars suggère également de mettre l’accent sur les cas de Covid long chez certains jeunes et adolescents, et de renforcer et d’étendre la recherche française. Il est également essentiel que les médecins reçoivent une meilleure formation. Le comité recommande de les sensibiliser davantage à l’existence du syndrome post-Covid et de définir clairement les critères permettant d’identifier les troubles.

Nouvelle équipe de direction

Par ailleurs, le groupe consultatif lutte pour une amélioration de l’organisation des soins, en se basant sur les modèles plus efficaces observés dans les pays environnants et anglo-saxons. En effet, “dans le contexte actuel de changement climatique, nous devons nous attendre à une augmentation des maladies infectieuses”, avertit Brigitte Autran, la présidente du Covars. “Plusieurs d’entre elles provoqueront des syndromes post-infectieux”, ajoute l’ancienne médecin, tout en recommandant la création de réseaux de soins “efficaces, effectifs et durables”.

Selon le département de la Santé, cette opinion souligne les failles dans le système médical et souligne l’importance de la gestion des patients. Dans un message officiel, Aurélien Rousseau fait remarquer qu’il a sollicité l’avis de la Haute Autorité de Santé afin d’obtenir des conseils sur la mise en œuvre de soins structurés et coordonnés. Le ministre a annoncé ce mercredi qu’il organisera un nouveau comité de direction de suivi au début de 2024, une fois l’avis de la HAS reçu.

Tifenn Clinkemaillie

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