Gabriel Attal intensifie son engagement pour l’emploi avec des réformes audacieuses et des décisions difficiles à l’horizon

Gabriel Attal montre sa résolution en matière de travail et d'emploi

Ce mercredi, le chef du gouvernement convoque son équipe pour une session de travail ciblée sur l'emploi. Les points abordés comprendront l'encouragement à retourner au travail, l'élimination du salaire minimum et l'émergence de nouveaux types d'emplois. Des déclarations concernant l'assurance-chômage sont attendues lors du bulletin d'information de 20h sur TF1 mercredi soir.

Par Alain Ruello et Isabelle Ficek

Encourager le retour à l'emploi, diminuer le chômage et envisager de nouvelles approches de travail : Gabriel Attal convoque son gouvernement ce mercredi matin pour un atelier sur le travail qu'il avait prévu début mars dans les Vosges. Il sera question de ces trois thèmes, soulignés dans sa déclaration de politique générale, afin d'atteindre un objectif : orienter davantage notre système social vers le travail, quitte à prendre des "décisions difficiles", comme il l'avait averti dans les locaux de l'usine de machines Numalliance à Saint-Michel-sur-Meurthe.

"Le sujet de l'indemnisation du chômage sera central dans les débats", souligne un conseiller gouvernemental. La priorité ? "Encourager la reprise de l'emploi pour ceux qui sont actuellement sans travail, répondre aux préoccupations de la classe moyenne, et s'assurer que ceux qui travaillent gagnent davantage que ceux qui ne le font pas", répète constamment l'équipe du Premier ministre, comme un leitmotiv.

Risque d'un durcissement

Aucune information n'avait été divulguée la veille de cette conférence concernant ce que Gabriel Attal pourrait déclarer – il apparaîtra dans le "Journal de 20 heures" sur TF1 – au risque de perturber certains députés de la majorité laissés dans l'incertitude.

Il est certain qu'il ne pourra pas faire référence, de quelque façon que ce soit, aux résultats des discussions concernant les trajectoires de carrière (emploi des personnes âgées, reconversion professionnelle, fatigue professionnelle, et compte d'épargne-temps universel). En raison de l'impossibilité d'aborder tous les sujets, les acteurs sociaux, qui étaient encore en discussion mardi, ont reporté la dernière réunion, initialement prévue ce jour-là, au 8 avril.

A voir également :

L'ÉVÈNEMENT POLITIQUE DU JOUR – Gabriel Attal : une provocation envers les syndicats

Les trois titres des chapitres à discuter lors du séminaire donnent une idée des points sur lesquels le Premier ministre compte insister. Alors que la France est confrontée à un déficit de 5,5 % du PIB pour 2023, contre les 4,9 % prévus, la promotion de la reprise de l'emploi cache en réalité la perspective d'un durcissement des conditions de l'assurance-chômage, un sujet que le Premier ministre abordera également sur TF1.

Est-ce qu'il faut accepter de perdre la convention Unédic que les partenaires sociaux ont finalisé en novembre (son sort est lié à la négociation sur les parcours professionnels) ? "Ce serait regrettable, alors qu'un accord est à portée de main, que des commentaires maladroits (du Premier ministre, pour préciser) viennent semer la pagaille", avertit le leader de la CPME, Eric Chevée.

"À un certain point, il incombe aux politiciens de faire progresser ces questions qui sont essentielles et pressantes", déclare un conseiller du gouvernement. "Ils sont en pourparlers depuis des mois, le 26 mars était une date connue depuis un moment, et maintenant, ils nous demandent gentiment d'attendre… Nous ne surprenons personne."

Réduire la période d'indemnité

Sur ce sujet, le Chef du gouvernement semble favoriser une approche particulière : réduire la période d'indemnité, qui est actuellement de dix-huit à vingt-sept mois en fonction de l'âge du demandeur d'emploi lors de la fin de son contrat de travail. Le législateur de Renaissance, Marc Ferracci, plaide pour une révision des critères d'éligibilité, à savoir la durée minimum de travail requise pour bénéficier d'une indemnisation (six mois depuis 2021, contre quatre précédemment). L'atout ? Des économies réalisées et une réintégration plus rapide sur le marché du travail, en prévision d'une reprise économique au second semestre, argumente-t-il.

Découvrez également :

L'administration coupe 600 millions d'euros du budget de France travail

Le second sujet abordé lors du séminaire, nommé "la réduction de la dépendance au SMIC en France", fait référence à la question du pouvoir d'achat des travailleurs à faible revenu. Il s'agit plus particulièrement des classifications des secteurs professionnels, ainsi que de l'interaction entre le salaire, les déductions de cotisations et la prime d'activité, pour les employés qui gagnent le SMIC ou un peu plus. Étant donné qu'on attend le rapport préliminaire de deux économistes assignés à cette question potentiellement délicate, il est difficile de prédire ce que le gouvernement dévoilera ce mercredi, si ce n'est de réitérer sa détermination à agir.

Regard sur l'emploi

Qu'est-ce qui est vraiment nouveau concernant les nouvelles modalités de travail ? Premièrement, il y a les essais de la semaine de quatre jours dans le secteur public, dont les modalités d'implémentation ont été récemment publiées. Dans le même esprit et toujours en ce qui concerne les employés de l'État, Gabriel Attal a suggéré un emploi du temps hebdomadaire adapté pour les parents divorcés : plus de temps libre pendant la semaine de garde des enfants, plus de temps de travail lors de la semaine suivante.

Le dirigeant a fréquemment exprimé son désir de mettre en place un "Etat modèle" concernant le "nouveau rapport au travail", une problématique restée sans réponse depuis les années 1990, selon un conseiller. Ce dernier souligne également l'écart grandissant entre ceux qui ont la possibilité de travailler à distance et ceux qui ne le peuvent pas. Le dirigeant souhaite "libérer" cette situation, y compris dans le secteur privé. Et ce, même si cela implique de bouleverser les conventions collectives. Il ne veut pas de solutions uniquement destinées aux citadins aisés.

En somme, montrer un peu de douceur pour essayer de faire passer une réalité bien plus dure.

Isabelle Ficek et Alain Ruello

Nouvellement disponible : explorez nos packs Premium !

Nos clips

SNCF : Est-ce que la concurrence a la capacité de réduire les coûts des tickets de train ?

Crise du marché de l’immobilier, environnement : est-ce que le concept de maison individuelle a un futur ?

Autoroutes : Quelle est la raison de la hausse des tarifs des péages ? (Et cela ne semble pas vouloir s’arrêter)

Est-ce que la diminution du taux de naissance est vraiment un souci ?

Le plus consulté

Lutte contre la fraude : suite à une année record, Gabriel Attal ajuste les cibles

Thibaut Guilluy : "Si on réduit les financements de France travail, la perspective du plein-emploi serait en danger"

Gabriel Attal relance l'idée de la fusion entre la carte d'identité et la carte Vitale

En tête de liste

Altice-SFR : les prêteurs ripostent Premium

Le CAC 40 atteint un nouveau pic à plus de 8.200 points

Monnaie de Paris : facture de 800.000 euros pour des pièces frappées inutilement

Société

Un désaccord de légitimité entre le gouvernement et les partenaires sociaux

Les hôpitaux sont incités à accroître leur activité pour résorber leurs déficits

Travail, emploi : Gabriel Attal démontre son engagement

Utile

P

L'Équipe

Toutes les prérogatives sont conservées – Les Echos 2024