Frédéric Valletoux, un champion de l’hôpital public à la rescousse d’un système de santé en crise

Restructuration : Frédéric Valletoux, un supporteur des hôpitaux publics chargé de rectifier un système de santé en difficulté

Le représentant de Seine-et-Marne, qui a pendant longtemps dirigé la Fédération hospitalière de France, a pour mission d'assister Catherine Vautrin dans l'application de la politique de santé du gouvernement. Il a parfois été dur envers les médecins indépendants, alors que le gouvernement doit parvenir à un arrangement avec eux dans les semaines à venir.

Par Solenn Poullennec

Le parlementaire Horizons, Frédéric Valletoux, a été désigné ce jeudi comme le nouveau ministre délégué à la Santé. Cet élu de Seine-et-Marne travaillera conjointement avec Catherine Vautrin, qui, comme lui, vient de la droite et qui a été nommée en janvier à la direction d'un important ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. Leur mission commune sera de résoudre la crise persistante des hôpitaux malgré la fin de la pandémie de Covid, et de permettre un meilleur accès des Français aux médecins généralistes.

Le précédent maire de Fontainebleau, qui a 57 ans, est une figure très reconnue dans le secteur de la santé pour avoir dirigé pendant plus d'une décennie la Fédération hospitalière de France (FHF), l'entité qui représente les hôpitaux publics. Il a démissionné de son poste de président en septembre 2022. Malgré le fait qu'il ait débuté sa carrière en tant que journaliste, notamment pour le journal « Les Echos », il est toutefois critiqué par les syndicats des médecins en exercice libéral, qu'il a fréquemment remis en question.

Analyse du rôle de la médecine privée

Son désignation est susceptible de susciter des réactions, particulièrement à un moment où l'Assurance Maladie est en train de négocier avec ces institutions pour réviser les termes de paiement et les conditions de travail des médecins généralistes et spécialistes en pratique urbaine.

Lorsqu'il présidait la FHF, Frédéric Valletoux n'a cessé de critiquer la médecine privée, a souligné jeudi soir Luc Duquesnel, du syndicat médical CSMF. Patrick Gasser du syndicat des spécialistes Avenir Spé Le Bloc, exprime son regret que Madame Vautrin est principalement supervisée par l'hôpital, soulignant que l'équipe gouvernementale semble plus en lien avec les structures hospitalières qu'avec la médecine indépendante.

Malgré un premier échec, l'administration mise néanmoins sur les discussions avec les médecins indépendants pour optimiser l'accès aux soins pour les Français et contrôler les coûts de santé qui ne font qu'augmenter, aggravant le déficit de la Sécurité sociale.

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Au commencement du deuxième mandat de cinq ans d'Emmanuel Macron, Frédéric Valletoux se montrait irrité par le fait que la médecine privée assumait de moins en moins la responsabilité de l'intérêt public, contrairement à l'hôpital public. Il a expliqué que la tendance récente a été de supprimer les obligations imposées aux médecins privés, comme le devoir d'assurer des gardes, alors que l'hôpital est devenu une institution très réglementée.

Le récent Premier ministre, Gabriel Attal, a clairement indiqué qu'il était disposé à contraindre les médecins indépendants à assurer des permanences si ceux-ci ne collaboraient pas avec d'autres professionnels médicaux pour satisfaire les besoins en soins d'urgence. Pour ce faire, il propose la création de "services d'accès aux soins" dans chaque département "avant la fin de l'été".

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L'année précédente, Frédéric Valletoux s'est également distingué en présentant un projet de loi destiné à "faciliter l'accès aux soins par l'implication territoriale des professionnels". Cette initiative a suscité des critiques de la part des syndicats de travailleurs indépendants, qui redoutaient que la majorité cède à la pression d'un grand nombre de représentants désireux de remettre en question la liberté d'établissement des médecins.

Le document approuvé à la fin de l'année précédente se focalise principalement sur l'harmonisation des soins à l'échelle locale. Il a également pour but d'intensifier le contrôle sur le remplacement médical et de simplifier la pratique des professionnels de la santé qui ont obtenu leur diplôme hors de l'Union européenne (Padhue).

Mise en conformité des praticiens internationaux

Le ministre Frédéric Valletoux sera confronté à ce problème persistant depuis de nombreuses années. Le chef de l'État et le Premier ministre ont souligné la nécessité de régulariser la situation des médecins étrangers pour répondre à la pénurie de médecins diplômés en France, en attendant que l'abolition du numerus clausus, décidée au cours du premier mandat quinquennal, ait un impact positif.

Le nouveau responsable du gouvernement devra rapidement prendre une décision concernant les ressources financières attribuées aux hôpitaux publics. Ces derniers demandent une augmentation de leur budget pour compenser les déficits engendrés par la hausse des coûts due à l'inflation.

Bal des responsables politiques

Frédéric Valletoux doit faire face à des intervenants du domaine de la santé mécontents du constant changement de ministres. Le domaine a déjà vu défiler 5 personnes différentes à ce poste. Avant que Catherine Vautrin ne soit nommée, la politique gouvernementale sur le sujet avait été brièvement dirigée par Agnès Firmin Le Bodo, suite à la démission d'Aurélien Rousseau lors de la crise politique provoquée par la loi sur l'immigration.

Avant qu'Aurélien Rousseau ne prenne le relais, le ministère était sous la responsabilité du docteur en urgences François Braun pendant un an. Il avait succédé à Brigitte Bourguignon. Suite à la réélection d'Emmanuel Macron, elle avait été nommée mais avait dû abandonner son poste deux mois plus tard à cause de son échec lors des élections législatives.

Solenn Poullennec

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