La fin de l'année s'annonce déprimante pour l'économie française. Toutefois, grâce à la solidité de l'activité dans le secteur des services, le Produit Intérieur Brut (PIB) devrait augmenter de 0,1 % au dernier trimestre, selon les prévisions les plus récentes de la Banque de France, dévoilées ce lundi. Ainsi, l'économie française pourrait éviter une récession technique.
Par Nathalie Silbert
La France devrait échapper à une récession économique, qui est définie conventionnellement comme une baisse du PIB pendant deux trimestres d'affilée. Cependant, elle est susceptible de stagner ou presque. D'après les plus récentes prévisions mensuelles de la Banque de France, publiées ce lundi, l'économie française pourrait connaître une légère augmentation de 0,1% au quatrième trimestre, suite à une baisse de 0,1% durant le trimestre précédent.
"La résilience de l'activité serait due aux services", a déclaré Olivier Garnier, le principal économiste de l'institution, sans donner son avis sur une possible modification de la prévision de croissance pour l'année entière de 2023 (+0,9% prévu en septembre) pour ajuster à un troisième trimestre inférieur aux attentes.
Déclin des projets de construction
D'après une étude menée par la Banque de France entre le 28 novembre et le 5 décembre, auprès de 8 500 dirigeants d'entreprises, le secteur des services a maintenu une bonne dynamique en novembre, bien que la situation ne soit pas la même pour tous – par exemple, le secteur du travail temporaire et de la publicité connaissent des difficultés. Cependant, la croissance devrait se poursuivre en décembre. En prévision des festivités de fin d'année, les responsables des secteurs de la restauration et de la location de voitures sont optimistes et « prévoient une augmentation de l'activité », selon l'organisme.
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Dans d'autres domaines, l'état des choses est sensiblement plus sombre. Au sein de l'industrie de la construction, les travaux de finition restent stables. Par contre, les travaux de construction lourde, en proie à des problèmes depuis un certain temps, anticipent de ressentir fortement l'impact de la baisse des projets de construction initiés en décembre.
L'industrie est actuellement dans une phase de stagnation. L'utilisation des capacités de production a chuté à 76%, ce qui représente le niveau le plus bas enregistré depuis trois ans, suite à un pic atteint durant l'été 2022, d'après l'institution financière. De plus, il est inquiétant de constater que ce taux se situe "significativement" en dessous de sa moyenne sur les 15 dernières années, avec des diminutions notables dans les secteurs de l'automobile et de la chimie.
Les fabricants prévoient une baisse de la production en décembre en raison de la détérioration de leurs commandes qui sont maintenant "inférieures à leur moyenne sur une décennie et se rapprochent de leur niveau de 2013-2014", note Olivier Garnier. Bien que l'industrie aéronautique et pharmaceutique devraient s'en sortir, on s'attend néanmoins à un déclin de la production dans les domaines de l'automobile, du caoutchouc et du plastique, ainsi que de l'habillement, du textile et des chaussures.
Stabilisation dans le domaine des prix
Cette diminution de la demande encourage une reprise de la normalité dans le domaine de l'inflation. Dans les trois grands secteurs, le pourcentage d'entreprises qui ont augmenté leurs prix se maintient à un niveau similaire à celui d'avant la pandémie du Covid, d'après la Banque de France.
Cependant, il y a une certaine contradiction concernant l'embauche : malgré l'augmentation du taux de chômage au troisième trimestre, atteignant 7,4% de la population en âge de travailler, près de la moitié des chefs d'entreprise déclarent avoir du mal à recruter.
Nathalie Silbert
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