Eurostar : l'itinéraire direct Amsterdam-Londres suspendu pour une demi-année
L'entreprise de trains à grande vitesse internationaux, supervisée par la SNCF, devra faire sans quatre connexions directes Amsterdam-Londres pendant le second semestre de 2024. Cette route était sur le point de dépasser le transport aérien en popularité. Cependant, des travaux de rénovation à la gare d'Amsterdam, souvent surnommée la Venise du Nord, sont à l'origine de cette suspension.
Par Denis Fainsilber
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C'est un coup dur pour Eurostar, une branche de la SNCF qui vient de s'allier officiellement à Thalys. L'exploitant de trains à grande vitesse dans divers pays européens devra suspendre sa ligne directe Amsterdam-Londres pour une durée de six mois, à partir de juillet 2024, en raison de travaux de rénovation dans la gare de la Venise du Nord.
C'est un revers significatif pour l'entreprise de transport ferroviaire qui vient d'introduire son nouvel outil commercial (application, site internet, programme de récompenses), avec l'objectif de multiplier par deux son volume de trafic sur une période de 8 ans, passant de 14,8 millions de voyageurs en 2022 à 30 millions d'ici 2030.
Instabilité politique
La seule source de réconfort : La pause prévue à Amsterdam durera six mois, et non pas un an comme cela avait été discuté avec les responsables locaux avant l'été.
La ministre des infrastructures, Vivianne Heijnen, représentant le gouvernement néerlandais, qui n'a pas été modifié depuis les dernières élections qui ont vu la victoire de l'extrême droite, a affirmé au Parlement la nécessité de réaliser des travaux majeurs dans la zone internationale, également connue sous le nom de "non-Schengen", de la gare centrale d'Amsterdam. L'objectif de ces travaux est d'agrandir cette zone et de moderniser le processus des formalités douanières, devenus essentiels depuis le Brexit.
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Eurostar va devoir trouver une solution de remplacement pour cette connexion vers le tunnel sous la Manche et la Grande-Bretagne, qui est actuellement desservie par quatre trains quotidiens en 4 heures 09 de centre à centre. Sinon, une grande partie du trafic pourrait être transférée vers le transport aérien, alors que le service à grande vitesse de Londres à Amsterdam n'existe que depuis 2018.
Tous les autres trains à grande vitesse d'Eurostar qui circulent en Europe, surtout ceux de l'ancien Thalys de couleur grenat, y compris ceux qui vont de Paris à Amsterdam ou d'Amsterdam à Bruxelles, ne sont pas affectés par ces travaux. Cela limite les conséquences commerciales pour cette branche de la SNCF.
Des concurrents émergents
À l'heure actuelle, Eurostar détient le contrôle total du marché, mais il doit renforcer sa position et se protéger contre l'arrivée de nouveaux acteurs qui cherchent à obtenir l'approbation des régulateurs néerlandais. Le plus récent de ces prétendants, Heurotrain, prévoit de proposer des services entre Amsterdam et Londres à partir de décembre 2027, avec des arrêts à Schiphol, Rotterdam, Anvers et Bruxelles. Récemment, un autre nouvel entrant, Evolyn, a déclaré vouloir rivaliser avec Eurostar sur la liaison Paris-Londres à partir de 2026, à condition de pouvoir acquérir les trains appropriés.
Avant la fin de l'année, l'entreprise française doit élaborer un plan pour commencer à vendre des billets pour l'été 2024. Étant donné que le problème survient uniquement à partir d'Amsterdam, pour la réalisation du "UK terminal", il est possible de maintenir les vols directs Londres-Amsterdam depuis la gare de Saint-Pancras. En revanche, un "arrêt technique" à Bruxelles pourrait être nécessaire pour effectuer les procédures douanières requises par le Royaume-Uni lors du voyage de retour. Cette pratique était déjà en vigueur avant le printemps 2018, ce qui a donné un avantage compétitif à KLM ou British Airways.
Denis Fainsilber
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