Érosion côtière : L’adaptation territoriale des solutions et l’évolution nécessaire de l’urbanisme

La dégradation des côtes : des remèdes spécifiques pour chaque situation

Qu'il s'agisse de murs de protection, de dunes ou de forêts, il existe divers moyens de freiner la dégradation des côtes. Cependant, ces méthodes ne conviennent pas à tous les lieux. Par ailleurs, il est nécessaire de procéder à une transformation radicale de l'aménagement urbain dans les régions côtières.

Par l'auteur Marie Bell

La dégradation des côtes est désormais une source majeure de préoccupation pour les responsables politiques des régions côtières. Trouver les bonnes réponses à ce problème n'est pas une tâche simple. Les solutions appropriées varient en fonction des caractéristiques du sol et de la topographie des lieux. C'est pourquoi chaque situation doit être traitée individuellement. C'est également la raison pour laquelle il est difficile d'estimer précisément le montant des investissements nécessaires à l'échelle nationale.

"Nous avons déterminé que 500 municipalités sont affectées", a déclaré vendredi le ministre de l'Écologie, Christophe Béchu, lors d'une apparition sur TF1. "Des remparts de sable, des barrages, toutes les options sont actuellement envisagées", a-t-il confirmé.

Danger d'inadéquation

Les barrages sont en effet l'un des moyens, généralement temporaires, pour faire face à la montée des eaux. "Les approches techniques, comme le gros œuvre en génie civil pour retenir les sédiments à un endroit précis, sont une des alternatives, mais souvent, l'érosion se déplace simplement ailleurs", avertit Sébastien Dupray, directeur au Cerema, l'entité gouvernementale responsable de l'expertise sur l'érosion côtière et du soutien aux municipalités. C'est un exemple classique d'une mauvaise adaptation.

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Les experts recommandent encore de privilégier les solutions dites "basées sur la nature". Cela peut comprendre des barrières de sable, des dunes ou des forêts implantées sur des dunes, et des mangroves lorsque l'environnement le permet. La plantation de végétation sur les dunes permet effectivement de retenir les sédiments grâce aux racines des plantes. Cela offre un avantage considérable : la protection de la biodiversité.

Déplacement des structures

En plus de l'établissement de protections, qu'elles soient organiques ou synthétiques, les municipalités ont également, depuis la loi sur le Climat et la résilience, de nouvelles méthodes d'aménagement urbain à leur service. Par exemple, un droit de préemption peut être appliqué dans les régions vulnérables, permettant d'obtenir un prix d'achat qui tient compte du niveau de risque.

Il est envisagé de faire des exceptions à la loi du littoral pour faciliter le déplacement des activités et des habitats vers des régions plus reculées de la côte. C'est le cas notamment pour la station balnéaire de Lacanau. Cette région, la Nouvelle-Aquitaine, est la plus affectée par l'érosion des côtes.

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Cependant, toutes les municipalités ne sont pas aussi proactives. Le Cerema a noté que parmi les 52 municipalités les plus touchées, en fonction de la quantité d'espace résidentiel qui sera perdu à cause de l'érosion d'ici 2100, 37 d'entre elles ne sont pas protégées par un plan de prévention des risques côtiers (PPRL), ce qui représente environ 70% de ces municipalités. De plus, les PPRL se basent fréquemment sur des informations obsolètes et ne prennent généralement pas en compte l'augmentation prévue du niveau de la mer.

Bellan Marie

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