Encouragement de l’usage des médicaments biosimilaires pour réduire le coût des soins de santé : le rôle clé des pharmaciens

L’utilisation de médicaments biosimilaires sera encouragée pour réduire les dépenses

Le plan de budget de la Sécurité sociale, qui est en cours d’examen au Sénat cette semaine, devrait donner aux pharmaciens la possibilité de recommander ces médicaments beaucoup plus souvent qu’actuellement, ce qui permettrait à l’Assurance Maladie de réaliser des économies. Un amendement a été introduit par le gouvernement pour soutenir cette initiative.

Par Solenn Poullennec

Texte ré

Le gouvernement se repose sur les pharmaciens pour contrôler l’augmentation des coûts des médicaments pour la Sécurité sociale. Il envisage de leur donner la possibilité de proposer plus de biosimilaires, qui sont des médicaments imitant les biomédicaments, dérivés d’organismes vivants, mais qui sont moins coûteux que leur modèle original.

Face au potentiel de réaliser des économies significatives pour l’Assurance Maladie, il est nécessaire de réfléchir à de nouvelles initiatives pour promouvoir l’utilisation des médicaments biosimilaires, explique le gouvernement dans une modification proposée au budget de la Sécurité sociale pour 2024, qui est actuellement en discussion au Sénat cette semaine.

Les biosimilaires sont en moyenne 15 à 30 % moins coûteux que les bioréférents, tout en offrant une qualité, une sécurité et une efficacité similaires, selon un rapport de l’Assurance Maladie publié récemment. Bien qu’ils soient couramment utilisés dans les hôpitaux, ces produits, qui sont l’équivalent des médicaments génériques pour les biomédicaments, sont moins prescrits en dehors du milieu hospitalier, où leur taux d’adoption était aux alentours de 30 % en 2021.

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L’Assurance Maladie estime qu’en atteignant un niveau d’adoption de 80% pour ces produits, on pourrait réaliser environ 100 millions d’euros d’économies à long terme. Toutefois, le gouvernement n’a pas spécifié dans son amendement l’économie qu’il prévoit de réaliser grâce aux biosimilaires.

Période de deux années

En examinant plus précisément, le texte suggère que les nouveaux produits biosimilaires peuvent être proposés par les pharmaciens en substitution du médicament biologique original, deux ans après leur mise sur le marché. À moins que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) n’indique le contraire.

L’Agence est chargée de donner son avis avant la fin de l’année 2024 afin de permettre à des biosimilaires déjà en circulation de se substituer à leur “version originale” dans les pharmacies. Actuellement, seulement deux molécules sont considérées comme “remplaçables” en pharmacie, mais cette liste pourrait considérablement s’élargir au cours de l’année à venir.

Dans la bonne direction

“Nous devions progresser sur cette question”, déclare Philippe Besset, le dirigeant de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Il souligne que les biosimilaires peuvent être utilisés pour traiter des maladies aussi communes que le diabète, et aurait préféré que les pharmaciens aient la possibilité de proposer des biosimilaires encore plus tôt.

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Comme attendu, les producteurs de biosimilaires sont contents. “C’est une action qui est bénéfique”, affirme Sébastien Trinquard, le directeur général du Gemme, l’entité qui représente les professionnels des médicaments génériques et biosimilaires.

L’entité insiste pour que l’ANSM se décide rapidement sur la situation des biosimilaires actuels, car « les professionnels ont besoin de clarté ».

Soutien aux producteurs de médicaments génériques

Dans le but d’aider les producteurs de médicaments génériques, qui tout comme les biosimilaires, réduisent les coûts des soins médicaux pour la Sécurité sociale en France, le gouvernement envisage également de réduire la somme que ces entreprises doivent payer chaque année.

Pour ces producteurs, la dite clause de protection “ne pourra pas dépasser 2% du revenu généré” par la vente de médicaments génériques. Cette action, qui pourrait réduire la clause de protection de 300 millions d’euros (pour l’année 2023) à environ 100 millions d’euros (pour l’année 2024) pour les fabricants de génériques, représente une victoire pour eux.

Cependant, les fabricants de médicaments coûteux pourraient ne pas apprécier cette décision car ils devront assumer le coût de la clause de sauvegarde que les producteurs de médicaments génériques n’auront plus à payer. Toutefois, les entreprises pharmaceutiques ont réussi à obtenir du gouvernement un plafonnement de cette clause de sauvegarde à 1,6 milliard d’euros pour l’ensemble du secteur.

La prévision du déficit 2024 de la Sécurité sociale a été revue à la baisse

L’écart financier de la Sécurité sociale pour l’année prochaine pourrait être moins important que prévu. Un amendement a été introduit par le gouvernement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, en discussion publique au Sénat cette semaine, pour réajuster la prévision du déficit 2024. Le déficit anticipé pour l’année suivante n’est plus de -11,2 milliards d’euros, mais plutôt de -10,7 milliards d’euros.

Cette rectification de 500 millions d’euros prend en considération l’excédent de revenus généré par la réduction des réductions de charges pour les employeurs, approuvée par l’Assemblée nationale. L’ajustement comprend également l’augmentation du soutien fourni aux départements pour leur stratégie de préservation de l’indépendance des personnes âgées.

Solenn Poullennec

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