Une immersion en Haute-Garonne révèle les sources de l'irritation des fermiers. Ce contenu est exclusif pour les abonnés.
C'est l'épicentre du mouvement qui enflamme désormais l'industrie entière. Un aperçu des agriculteurs à l'avant-garde d'une crise qui s'est étendue à l'échelle nationale.
Rédigé par Gabriel Gr
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Il est nécessaire de faire un petit effort de réflexion pour déchiffrer le nom du village. Comme de nombreux panneaux aux alentours, celui qui reçoit les visiteurs à l'entrée de Saint-Elix-le-Château a été installé à l'envers. Il suffit de faire un tour dans les campagnes de la région pour observer que le mouvement "On marche sur la tête", qui a débuté dans le Tarn voisin, connaît un immense succès dans cette Haute-Garonne, point de départ de la crise agricole qui agite maintenant la France entière.
Dans un endroit appelé, à environ 50 kilomètres au sud-ouest de Toulouse, Laurent Abadie est occupé à nourrir ses bovins. Dans un grand abri avec une vue sur les Pyrénées couvertes de neige au loin, une centaine de vaches de race "Blonde d'Aquitaine" se ruent pour manger le méteil spécialement préparé pour elles. Cette année, ce mélange de plantes fermentées a nécessité des efforts supplémentaires de la part de cet agriculteur de 47 ans : des tests en laboratoire ont montré que ses propres céréales, à cause des pluies abondantes, ne contenaient pas suffisamment de protéines. Pour garantir que ses animaux puissent produire un lait de haute qualité, propice à la croissance optimale des veaux, il a ajouté un complément alimentaire composé de luzerne, de soja, de maïs, d'orge et de quelques vitamines. "C'est un coût supplémentaire, mais cela fait partie de la vie quotidienne d'un agriculteur", dit-il, "nous passons notre temps à nous ajuster aux imprévus".
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