Emploi des seniors: Négociation interprofessionnelle en cours pour une conclusion en mars

Discussion "personnes âgées" : les acteurs sociaux sont prêts à couvrir un large éventail

Suite à leur premier rassemblement vendredi, les syndicats et les employeurs ont établi un programme de 14 réunions pour une conclusion prévue le 26 mars.

Par Alain Ruello

Comme c'est la norme pour les négociations interprofessionnelles, la première session, qui s'est tenue ce vendredi au bureau du Medef et qui était consacrée à l'emploi des seniors, a suscité une discussion sur le lieu des rencontres futures. Comme toujours, la réponse est restée la même : au bureau du Medef. Cela pourrait même être la dernière fois, car les responsables des syndicats et du patronat prévoient de se contacter pour résoudre définitivement cette question logistique mineure, mais qui revêt une grande importance symbolique.

L'adresse du 55, avenue Bosquet, située dans le 7ème arrondissement de Paris, sera donc le lieu des 14 prochaines réunions, organisées en trois étapes. La première, prévue pour janvier, vise à établir un état des lieux sur les trois sujets principaux du document de stratégie gouvernementale : le compte épargne-temps universel ou Cetu, l'emploi des personnes âgées, l'évolution des carrières, ainsi que l'épuisement et la reconversion professionnels.

Le projet de compte épargne-temps universel est uniquement soutenu par la CFDT. Les discussions officielles commenceront début février, avec l’intention de produire un premier document un mois après, et de finaliser le processus le 26 mars. Cela se déroulera légèrement plus tard que ce qui a été décidé par Matignon, mais la mise en place dans la loi d'un accord, si un accord est trouvé, reste possible. À l’heure actuelle, les syndicats et les employeurs ne visent qu'un seul accord, et non pas un accord par sujet, car ils pensent que les sujets sont interconnectés, à l'exception du Cetu, qui est uniquement soutenu par la CFDT.

Ils estiment en effet que le maintien en poste des travailleurs âgés doit être considéré dans son ensemble et nécessite une action bien avant l'âge de 55 ans. Le leader de la CFDT, Yvan Ricordeau, fait remarquer que la négociation soulève la question de la relation au travail, une question qui a été exacerbée par la crise sanitaire et qui aurait dû être abordée avant la réforme des retraites. "La CFDT a de grandes attentes concernant cette négociation", a-t-il averti. Eric Courpotin, de la CFTC, a ajouté que "Ce n'est pas une négociation 'seniors', mais une négociation sur les trajectoires professionnelles".

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Proposant quelques suggestions, Jean-François Foucard, représentant la CFE-CGC, a plaidé pour la mise en place d'un examen approfondi des compétences entre 45 et 50 ans et pour un droit de demander un travail à temps partiel pour les employés. Cependant, c'est FO qui a révélé le plus de détails, du moins en ce qui concerne les discussions liées aux travailleurs âgés.

Le droit de se reconvertir en cas d'exposition à des dangers au travail, un paiement fixe pour les sociétés lors d'une dissociation, la possibilité de travailler à temps partiel ou de prendre un congé en fin de carrière, ainsi que la réintroduction du contrat de génération mis en place pendant le mandat de Hollande, sont tous inclus dans une série exhaustive de demandes que le syndicat a récemment rendues publiques.

Intrusion du gouvernement

Du côté des employeurs, le Medef, représenté par son négociateur, Hubert Mongon, a souligné l'objectif principal qu'il compte soutenir : l'augmentation du taux d'emploi, que ce soit en début, milieu ou fin de carrière, et le problème connexe, le fonctionnement du marché du travail. "Notre priorité sera de nous focaliser sur les trajectoires de carrière", a-t-il assuré.

Il reste à déterminer si les acteurs du dialogue social discuteront de certaines suggestions formulées par le gouvernement, comme les ruptures conventionnelles mentionnées par le ministre du Travail, Olivier Dussopt, ou l'introduction d'un droit au travail à temps partiel, soutenu par Bruno Le Maire, ministre de l'Économie. "C'est à nous de voir si cela répond à un besoin des syndicats ou des employeurs", a déclaré Yvan Ricordeau, qui semble plutôt réceptif. "Nous avons pris note de certaines déclarations politiques, mais nous veillerons à ce que le gouvernement ne s'immisce pas dans les discussions", a nuancé Hubert Mongon.

Ruello Alain

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