Emploi des cadres en 2024 : Confirmation du ralentissement des embauches selon le dernier baromètre de l’Apec

Recrutement des cadres : la baisse des embauches est confirmée

Alors que 2023 a été une excellente année pour l'emploi des cadres, la dernière moitié de l'année a vu une décélération significative des embauches. Cette tendance semble se maintenir au début de 2024, d'après le dernier rapport trimestriel de l'Apec publié ce jeudi.

Par Leïla de Comarmond

Texte

Suite à une activité sans précédent sur le marché de l'emploi pour les cadres en 2022, une baisse significative des embauches a été observée en 2023. Cette réduction devrait continuer en début d'année, d'après le baromètre trimestriel de l'Association pour l'emploi des cadres (APEC) qui a été publié ce jeudi.

On devra patienter jusqu'à la sortie en avril de la recherche annuelle de l'Apec pour déterminer si cette tendance se maintient, mais c'est un premier signe d'alerte après une « phase de mi-2021 à mi-2023 qui a été exceptionnellement positive, surpassant tout ce qu'on avait déjà vécu », souligne Gilles Gateau, le dirigeant de l'Association.

Ralentissement apparent

L'efficacité générale a été exceptionnelle l'année précédente. Même face à une situation économique mitigée, la demande de cadres reste forte. Cependant, le pourcentage de sociétés qui ont embauché des cadres a diminué vers la fin de l'année. Après une première décélération au troisième trimestre, seulement 10% des sociétés ont embauché au moins un cadre au dernier trimestre, comparativement à 14% au premier trimestre.

L'Apec met en évidence le ralentissement de l'expansion économique survenu depuis le milieu de l'année précédente ainsi que la diminution des opportunités d'emploi.

Des sociétés plus inquiètes

La tendance se poursuivra. Les sociétés sont plus inquiètes quant à leurs prévisions d'activité pour 2024, ce qui conduit à des plans d'embauche "significativement plus bas qu'ils ne l'étaient l'année dernière", d'après le baromètre. Au premier quart de cette année, les plans d'embauche pour les trois mois suivants ont nettement diminué comparé au premier quart de 2023 (10% des sociétés envisagent au moins une embauche de cadre contre 14% des sociétés).

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La condition n'est pas encore alarmante : "Le marché n'a pas encore chuté sous le niveau pré-Covid", met en évidence Gilles Gateau, et l'emploi des cadres est toujours en hausse. Il reste à déterminer si "le changement de direction va se maintenir ou si la croissance reviendra simplement à une tendance toujours positive, mais moins qu'auparavant". Il est à noter que l'emploi des cadres n'a jamais fléchi depuis la grande crise de 1991.

Diminution des difficultés d'embauche

Si la tendance se maintient, on peut probablement anticiper une augmentation du taux de chômage des cadres, qui est actuellement à un niveau historiquement bas de 3,5 %. Cependant, pour le moment, le premier impact de ce ralentissement a été la diminution des difficultés d'embauche, qui est à son niveau le plus bas depuis 2021.

Cependant, elles sont loin d'être complètement éliminées, en particulier avec la persistance d'un déficit de candidats appropriés selon les employeurs. D'après le baromètre de l'Apec, un quart des entreprises qui ont tenté de recruter ont renoncé à au moins un recrutement de cadre en 2023, ce qui représente une baisse minime de 1 point par rapport à 2022. Parmi celles qui ont procédé à des embauches, 84% affirment avoir assoupli leurs critères de sélection.

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Selon l'Apec, la diminution des problèmes de recrutement devrait continuer au cours du premier trimestre. Néanmoins, la situation restera difficile, avec 72% des sociétés prévoyant des embauches anticipant des problèmes. Ce chiffre est toutefois 7 points plus bas que celui prévu l'année dernière pour 2023.

Si la diminution des obstacles à l'embauche continue, elle pourrait être entravée par ce que Gilles Gateau identifie comme un changement plus fondamental. L'équilibre entre la vie privée et le travail, ainsi que les attentes concernant la nature du travail, sont des exigences de la société qui pourraient continuer à influer.

Obstacle à la mobilité

Par ailleurs, le responsable de l'Apec se questionne sur les retombées possibles de la diminution des difficultés de recrutement sur la capacité à trouver du travail des personnes âgées comme des jeunes diplômés : "Les sociétés maintiendront-elles la même réceptivité à ces profils ?"

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Un ralentissement dans l'embauche pourrait également limiter la mobilité des gestionnaires. S'ils ont changé d'entreprise en 2023 autant qu'en 2022 – souvent avec une augmentation de salaire à la clé -, ils pourraient être moins enclins à bouger cette année.

En somme, 34% envisagent de quitter leur poste pour un autre dans l'année à venir, soit une diminution de 4 points par rapport à l'année précédente. Cependant, "un marché du travail moins dynamique n'est pas uniquement avantageux pour les employeurs, car cela signifie qu'il y aura moins de postulants pour leurs offres d'emploi", prévient Gilles Gateau.

Comarmond Leïla

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