L'économie française a clôturé 2023 de manière stable
D'après une prévision initiale de l'Insee publiée ce mardi matin, le PIB n'a pas changé au dernier trimestre. Il a augmenté de 0,9 % en un an, ce qui est un peu inférieur aux attentes du gouvernement.
Par Claude Fouquet
Le gouvernement est légèrement déçu. Bien que le chiffre dévoilé ce matin par l'Insee ne soit qu'une première estimation susceptible d'être corrigée ultérieurement, la croissance économique française n'a atteint que 0,9 % en 2023. C'est légèrement en dessous de l'augmentation de 1 % que le gouvernement espérait.
D'après l'Insee, le Produit Intérieur Brut pour le quatrième trimestre est resté constant, tout comme pour le trimestre précédent dont le chiffre a été ajusté à la hausse de -0,1 % à 0 %. Ainsi, cela élimine l'inquiétude d'une possible récession de l'économie française.
Impact défavorable de la demande interne
La demande interne finale (sans compter les stocks) a eu un impact négatif sur l'augmentation du PIB ce trimestre, selon l'Insee, principalement en raison de la diminution de la consommation des ménages et de l'investissement. Par contre, le commerce international a connu une reprise au dernier trimestre 2023 et a positivement influencé la croissance du PIB.
Consultez également :
Une diminution de l'achat de produits frais et une augmentation des achats promotionnels : les changements dans les comportements d'achat des Français.
En fin de compte, la majeure partie de l'expansion enregistrée en 2023 découle du deuxième trimestre, période durant laquelle le PIB a vu une augmentation de 0,7%, comme le note l'Insee. Cependant, cela reste une anomalie, l'activité économique ayant été constante pour le reste de l'année.
Diminution de la dépense et stagnation de l'investissement
Pour entrer dans les détails, bien que la dépense des foyers n'ait diminué que "légèrement" durant les trois derniers mois de l'année, sur l'intégralité de l'année, son sous-rendement a été bien plus notable et elle a considérablement ralenti. Malgré une augmentation, elle n'a augmenté que de 0,7%, un taux bien inférieur à celui de 2,1% enregistré sur la totalité de 2022.
La raison principale est une diminution de l'achat de biens (-1,6 %), essentiellement due à une nouvelle chute significative de la consommation de nourriture par les Français. Cette dernière a effectivement diminué de 4,7 %, renforçant la tendance déjà observée en 2022 (-3,6 %). De plus, une baisse de la consommation de services (2,4 % après 8,5 %) est notable, principalement due au mauvais rendement du secteur de l'hôtellerie-restauration.
Voir également :
Expansion : Pourquoi l'Amérique devance l'Europe Ancienne
Faible expansion et fardeau de la dette : les sociétés européennes se retrouvent dans une situation délicate.
En ce qui concerne le financement des entreprises, le rapport de l'Insee n'apporte pas de meilleures nouvelles. Bien qu'il montre une augmentation de 1,2% sur l'année, c'est un rythme deux fois moins important que celui observé l'année précédente.
On observe aussi une nette décélération du côté de la production qui augmente de 1,7 % en 2023, ce qui est considérablement inférieur aux 3,7 % de croissance de l'année précédente. C'est le secteur des services et en particulier celui de l'hôtellerie-restauration qui, en 2022, a profité de la reprise après la crise du Covid.
La croissance économique prévue pour 2024 est modeste. À la fin du quatrième trimestre, la croissance prévue pour 2024 était de seulement 0,1 %. Ce chiffre assez faible semble néanmoins encourager les prévisions du gouvernement d'une croissance de 1,4 % pour l'année entière. Malgré cela, l'Insee anticipe une reprise de l'activité économique début 2024 et a récemment prévu une croissance de 0,2 % pour le premier comme pour le deuxième trimestre.
Aussi à noter :
La France doit se préparer à une relance économique laborieuse en 2024.
Le FMI semble être en accord avec le gouvernement français, prévoyant une croissance économique française de 1,3 % en 2024. Cependant, la Banque de France n'est pas aussi optimiste. Dans une récente interview avec "La Tribune dimanche", François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a déclaré que la croissance serait plus proche de 0,9 %, soit le même taux qu'en 2023.
Claude Fouquet
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