Le budget de France Travail est réduit de 600 millions d'euros par le gouvernement
Le plan stratégique de France Travail sera approuvé ce vendredi lors d'une réunion du conseil d'administration. Bien que le financement gouvernemental soit maintenu pour 2024, il sera réduit de 600 millions d'euros au cours des trois prochaines années. Cela représente un quart du budget qui avait été prévu pour la refonte de l'ancien Pôle emploi.
Par Alain Ruello
France Travail aura bientôt son plan d'action pour les quatre prochaines années, de 2024 à 2027. Plus communément appelé convention tripartite, car il résulte d'un accord entre le gouvernement, les partenaires sociaux et la direction de l'ancien Pôle emploi, ce plan sera soumis à un vote vendredi lors d'une réunion du conseil d'administration. Fait significatif, la figure de proue du service public de l'emploi échappe au plan d'économies de 10 milliards dans les dépenses publiques en 2024.
La situation à venir semble moins brillante puisqu'il doit renoncer à 600 millions d'euros. Dans sa dernière mouture discutée vendredi matin (transmise aux négociateurs la veille à minuit !), le plan de l'accord tripartite révèle le montant de l'aide pour les charges de service public accordée par le gouvernement à France Travail. Après des discussions très tendues au sein du gouvernement, elle a finalement été établie à 1,35 milliard d'euros pour chacune des quatre années de l'accord.
Réduction drastique
Cette constance cache une réduction drastique par rapport à ce qui avait été projeté dans la loi de planification des finances publiques de décembre passé. Le document prévoyait bien un montant de 1,35 milliard en 2024, une augmentation de 100 millions, qui est toujours d'actualité. Cependant, il avait aussi prévu 1,45 milliard, puis 1,55 milliard et enfin 1,65 milliard pour les trois années suivantes. En 2025, 2026 et 2027, il manquera donc respectivement 100, 200 et 300 millions, totalisant un manque de 600 millions.
Juste pour rappeler, le financement pour l'obligation de service public est complété par l'apport de l'Unédic, fixé à 11% des revenus de l'année N-2 du système d'assurance-chômage. Par exemple, cette année, les deux principales sources de revenus du budget de France Travail seront de 6,15 milliards : 1,35 milliard provenant de l'État et 4,8 milliards de l'Unédic basés sur les revenus de 2022, selon ses dernières estimations financières.
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En maintenant les fonds de France Travail pour 2024 et en fournissant un plan financier à long terme à l'accord tripartite, même s'il est révisé, le gouvernement offre une certaine stabilité à l'organisme. Cependant, l'inconvénient majeur est l'importance de cette révision: une réduction de 600 millions d'euros, soit près d'un quart des 2,5 milliards d'euros initialement alloués au projet France Travail. Cela pourrait compromettre l'ambition d'Emmanuel Macron d'atteindre le plein-emploi à la fin de son mandat, a prévenu Thibaut Guilluy, le directeur général de l'ancien Pôle emploi, dans une interview accordée aux « Echos ».
Cela doit encore être validé lors de l'approbation du budget 2025, même si l'aggravation notable de la situation financière publique ne laisse pas présager d'une amélioration économique. Cela nécessiterait une nette amélioration des conditions économiques. Il est également nécessaire que France Travail prouve que les ressources consacrées à l'assistance aux demandeurs d'emploi, en particulier les bénéficiaires du RSA, pour leur permettre de trouver un travail stable, et aux sociétés pour remplir leurs postes vacants, ont généré plus de bénéfices qu'ils n'ont coûté.
Il est important de souligner que, en raison de la constance de l'aide financière du gouvernement, la part de l'Unédic dans le financement de France Travail atteint presque 80 %.
Ruello Alain
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