Conférence sociale 2023 : Bilan et réactions suite aux décisions prises sur les bas salaires et les carrières

Social Summit: Decisions Made

By Valérie Mazuir

Une réunion sociale, prévue pour stimuler les discussions entre le gouvernement et les syndicats, s'est tenue le 16 octobre 2023, mettant l'accent sur les bas salaires et les carrières. Cependant, elle n'a pas satisfait les attentes des syndicats. Voici pourquoi.

Emmanuel Macron avait révélé fin août, lors des Rencontres de Saint-Denis en présence des principaux leaders politiques, qu'une conférence sociale se tiendrait à l'automne. Cette conférence se concentrera sur les carrières et les secteurs qui sont en dessous du seuil du salaire minimum.

Aussi à lire :

ANALYSE – La réunion sociale annoncée par Emmanuel Macron reçue avec circonspection

ANALYSE – Les dirigeants d'entreprise et les syndicats préparent leur stratégie avant le sommet social.

Social Summit: What the CFDT aims to promote

La responsable de ce rendez-vous a été la Première ministre, Elisabeth Borne. L'événement a eu lieu au Cese (Conseil économique, social et environnemental) à Paris, le 16 octobre 2023, et s'est déroulé sur une journée complète. La matinée a été consacrée à une séance plénière dédiée au diagnostic, suivie par des ateliers dans l'après-midi et une clôture en séance plénière.

"Nous sommes ici aujourd'hui dans le but d'améliorer la rémunération du travail et de stimuler l'avancement social", a déclaré la dirigeante du gouvernement lors de son discours d'ouverture. "C'est par le biais des négociations que les grilles de classifications seront révisées" et "que les salaires minimums des secteurs qui sont toujours inférieurs au SMIC seront ajustés", a-t-elle ajouté, tout en soulignant que "l'Etat jouera bien sûr un rôle clé dans ce processus".

Consultez également :

Une réunion sociale pour garantir une meilleure rémunération du travail et stimuler l'avancement social.

ANALYSE – La problématique de la pauvreté parmi les travailleurs est le sujet central de la conférence sociale.

Elisabeth Borne cherche à calmer les tensions concernant les pensions de retraite supplémentaires.

Aussi à lire :

ANALYSE – Les thèmes principaux abordés lors du sommet social

Elisabeth Borne cherche à calmer les tensions concernant les retraites complémentaires.

Elisabeth Borne. Photo par Thomas Stevens/SIPA

En conclusion de la journée, Elisabeth Borne a félicité un moment de dialogue bénéfique. La Première ministre a précisé que le ministère du Travail convoquerait bientôt tous les secteurs ayant des salaires minimums inférieurs au SMIC pour qu'ils justifient leur retard. Si aucune amélioration notable n'est observée d'ici le 1er juin 2024, le gouvernement soumettra au Parlement un projet de loi permettant de baser les exonérations non plus sur le SMIC, mais sur le salaire minimum de chaque secteur, a-t-elle déclaré.

Elisabeth Borne a également suggéré aux acteurs sociaux de « construire un nouvel indice » sur la parité entre les sexes. Elle a aussi déclaré qu'une tâche avait été attribuée à des spécialistes concernant les dispenses de cotisations sociales.

Elle a aussi validé l'établissement d'un Conseil Supérieur des salaires qui travaillera par exemple sur les problèmes liés au travail à temps partiel forcé en vue de préparer une discussion interprofessionnelle.

Aussi à lire :

ANALYSE – Des sanctions risquent d'être imposées aux secteurs qui paient moins que le salaire minimum.

ANALYSE – Elisabeth Borne souhaite réviser l'indicateur de parité entre les sexes.

EDITORIAL – Prélèvements sociaux : gare aux systèmes trop complexes

François Hommeril de CFE-CGC, Marylise Leon de CFDT, Frédéric Souillot de FO, et Sophie Binet de CGT. Crédit photo: Thomas Stevens/SIPA.

Les organisations syndicales, qui avaient précédemment émis plusieurs demandes – y compris la "dépendance des subventions publiques aux entreprises" – et avaient exprimé leur attente pour des actions "tangibles", ont fait part de leur insatisfaction.

"Nous sommes déçus, nous aurions préféré avoir des informations plus précises pour les employés", a déploré Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT. "On dirait plutôt que l'on a un plan d'action qui se prépare. Ce n'est pas sans intérêt car il y a plusieurs projets qui vont continuer à être débattus", en particulier sur "le travail à temps partiel".

"Beaucoup de bruit pour rien !", a regretté sa collègue de la CGT, Sophie Binet, soulignant une "modeste tentative de pression sur les secteurs" et critiquant un gouvernement qui est "aveugle à la situation de millions de travailleurs qui peinent à joindre les deux bouts". "Rien de changé, business as usual!", a ajouté le dirigeant de FO, Frédéric Souillot.

Consultez également :

ANALYSE – Les syndicats montrent une unité avant la réunion sociale

ANALYSE – Sommet social : les objectifs poursuivis par la CFDT

Du côté des employeurs, Patrick Martin (Medef) a exprimé son regret que les discussions n'aient pas assez porté sur la génération de richesse. Mis à part ce point important, il a affirmé être satisfait des conclusions annoncées par la Première ministre. Il a également souligné que la crainte concernant les branches, bien que compréhensible, ne concerne en fait qu'un petit nombre parmi les 170 environ existantes.

Consultez également :

ENTRETIEN – Patrick Martin : « En ce qui concerne l'Unédic et les pensions supplémentaires, c'est le moment de vérité avec le gouvernement »

Valérie Mazuir

Quels sont les outils pour naviguer dans un environnement complexe ?

Nos Contenus Vidéo

La première ministre islandaise fait grève pour dénoncer les inégalités de salaire

Pourquoi le projet de l'autoroute A69 suscite-t-il tant de controverses ?

Les tensions s'intensifient entre la Chine et les Philippines suite à deux incidents maritimes

Des témoignages sur les derniers jours du Concorde

Les plus consultés

Assurance-chômage : premier retour mitigé sur la dégressivité des indemnités

Qui sont ces Français non actifs âgés de 30 à 54 ans ?

EXCLUSIF – La CGT approuve l'accord sur les pensions complémentaires Agirc-Arrco

En vedette

Le sauvetage d'Air France s'est avéré être une aubaine pour le gouvernement français

Amazon a triplé ses bénéfices

Les Vingt-Sept demandent des « cessations d'hostilités humanitaires » pour Gaza

Derniers sujets

Analyse de la réforme des retraites

Passer le flambeau de son entreprise : les stratégies efficaces et les erreurs à ne pas commettre

Gastronomie : ces aliments vedettes de nos cuisines

Conseils Pratiques

P

L'Équipe

Copyright – Les Echos 2023