Incidents et maladies : la France est en retard par rapport à l'UE en termes de conditions de travail.
Selon une récente recherche de l'OIT, près de 3 millions de personnes à travers le globe meurent annuellement à cause d'incidents et de maladies liés à leur travail. En France, cela représente encore deux décès par jour chaque année.
Par Neïla Beyler
(Le texte
Améliorer la sécurité et la santé au travail pour tous est primordial. À l'inauguration du 23ème Congrès mondial sur la sécurité et la santé au travail qui se tient à Sydney ce lundi, l'Organisation Internationale du Travail (OIT) souligne l'importance de rendre les lieux de travail plus sécurisés et sains. D'après les chiffres récents d'un rapport de cette agence de l'ONU, presque 3 millions de personnes perdent la vie chaque année à cause d'accidents ou de maladies liées à leur profession.
Pour approfondir, les affections cardiovasculaires, les cancers et les troubles respiratoires sont la cause de 2,6 millions de morts par an, tandis que les accidents sur le lieu de travail entraînent la mort de 330 000 employés chaque année. L'étude met en évidence que "la mortalité au travail n'est pas répartie de manière égale", les hommes étant plus affectés que les femmes avec un taux de mortalité de 108,3 hommes pour 100 000 travailleurs contre 48,4 pour 100 000 pour les femmes. Les travailleurs jeunes et plus âgés sont également particulièrement à risque.
Chaque année en France, environ 700 personnes meurent, soit deux personnes par jour, à cause de ce terrible problème. Ce nombre n'a pas beaucoup changé depuis plus d'une décennie et demie. En ce qui concerne les accidents de travail mortels, ils affectent principalement les ouvriers, bien qu'ils ne représentent qu'un cinquième de la population active. Ces informations ont été révélées par une étude de l'Observatoire des inégalités.
Au sein de l'Union européenne, uniquement l'Italie et l'Espagne comptent plus de morts, selon l'OIT. La région Asie-Pacifique représente à elle seule 63% du nombre total de décès à l'échelle mondiale, en raison de l'importance de sa population en âge de travailler.
Les domaines de l'agriculture, du bâtiment, de la foresterie, de la pêche et de la fabrication sont considérés comme les plus risqués, avec un taux de 200.000 décès accidentels par an – ce qui représente plus de 60% des décès. Selon le rapport de l'ONU, un tiers des accidents de travail mortels à l'échelle mondiale se produisent dans le secteur agricole. Le nombre de travailleurs blessés est également élevé, l'OIT estimant que 395 millions de personnes ont été victimes d'accidents du travail non mortels entraînant des arrêts de travail.
Beyler Neïla
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