Bruno Le Maire : une influence renforcée à Bercy suite au remaniement

Restructuration : Bruno Le Maire renforcé avec un Bercy élargi

Bruno Le Maire ressort plus fort de la restructuration de ce jeudi, en dirigeant un Bercy étendu qui devrait également contrôler le secteur de l'énergie. Cette marque de constance est bien reçue par les chefs d'entreprise, à un moment où ils redoutent une remise en question de la politique de l'offre.

Par Renaud Honoré

Depuis presque sept ans maintenant, on a souvent discuté de son éventuel départ. Au cours de ces sept dernières années, il a souvent aspiré à prendre les rênes à Matignon, tandis que d'autres, au sein du parti majoritaire, espéraient surtout le voir partir loin du gouvernement. Cependant, Bruno Le Maire sort une fois de plus renforcé du réaménagement ministériel annoncé ce jeudi, continuant de dominer un Bercy dont les responsabilités pourraient encore être élargies.

L'homme ayant occupé le poste de ministre de l'Economie et des Finances le plus longtemps, avec une période ininterrompue de près de six ans et huit mois, va prolonger son mandat. Seul Valéry Giscard d'Estaing l'a surpassé avec presque neuf ans, mais répartis sur deux mandats distincts au début de la Ve République. Il va donc continuer à exercer son rôle de principal responsable financier.

Exhibition de puissance

Il demeure à la seconde place dans la hiérarchie protocolaire, toujours responsable de l'autorité industrielle et numérique. Cependant, il se verrait également attribuer le domaine de l'énergie, qui jusqu'à présent était géré par un ministère à part entière. Les décrets d'assignation à venir dans les jours suivants devraient valider cette expansion de responsabilités, selon des sources au sein du gouvernement.

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Il y a un certain temps, lorsque les bruits de couloir sur le départ d'Elisabeth Borne de Matignon devenaient de plus en plus insistants, son nom était de nouveau mentionné comme possible successeur. Une fois de plus, cet espoir a été déçu. Récemment, il affirmait plutôt se sentir à l'aise à Bercy et avoir l'intention de continuer son travail là-bas.

La semaine dernière, il avait même osé faire une démonstration de puissance lors de son discours de vœux aux acteurs économiques, laissant déjà entrevoir une reconduction de son poste avant même la nomination de Gabriel Attal, et semblant jouer un rôle de Premier ministre secondaire à côté des quatre ministres sous sa responsabilité à Bercy. "Ce que nous avons réalisé est important, mais ce qu'il nous reste à faire l'est encore plus", affirmait-il.

L'extension de cette stratégie devrait être bien accueillie par une majorité du secteur commercial. Il est vrai que son penchant pour l'intervention peut parfois irriter certains dirigeants d'entreprise. Cependant, beaucoup se souviennent encore de son efficacité et de son pragmatisme lors de la crise de santé publique. De plus, cette constance est perçue comme un signe rassurant, alors que les chefs d'entreprise sont préoccupés par une éventuelle remise en question de la politique de l'offre initiée par Emmanuel Macron depuis 2017.

Inquiétudes concernant les taxes de production

"Actuellement, il existe un conflit entre l'obligation de rétablir les finances publiques et l'importance de ne pas donner de mauvaises indications aux acteurs économiques. Bruno Le Maire semble être la personne appropriée pour gérer ce casse-tête", déclare Patrick Martin, le dirigeant du Medef.

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Au cours de son allocution de lundi, le chef du département de l'économie avait pris le temps de réaffirmer son engagement envers la continuation de la réduction des impôts de production. Cela intervient alors que les chefs d'entreprise craignent que l'élimination de la CVAE (contribution à la valeur ajoutée des entreprises) ne soit sacrifiée en raison de la pression sur les finances publiques – le calendrier a déjà été étendu à deux reprises. Le leader du Medef souligne également l'étroite relation entre Bruno Le Maire et l'Allemagne, un avantage considérable au moment où des décisions économiques essentielles doivent être prises en collaboration avec Berlin.

Bruno Le Maire, qui approche de son 55ème anniversaire, a déjà tracé les contours de ses projets pour les prochains mois. Pour l'instant, il a seulement deux grands projets à l'horizon : simplifier les régulations pour les entreprises et améliorer l'attrait financier de Paris. Ces initiatives sont prévues pour le printemps.

Le principal responsable financier devra principalement superviser l'élaboration du budget de 2025. "Le plus gros challenge en termes de finances publiques nous attend", a-t-il averti lundi. En effet, le gouvernement s'est engagé à identifier au moins 12 milliards d'euros d'économies. Cela entraînera probablement des décisions difficiles sur le plan politique, surtout dans le domaine social.

Honoré Renaud

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