Bruno Le Maire à la conquête de Wall Street : Vers une diversification des investissements financiers à Paris

Bruno Le Maire tente à nouveau de charmer Wall Street

Le responsable du ministère de l'Economie et des Finances se trouve actuellement à New York. Après avoir tenté de séduire les banques de Wall Street, il vise maintenant à convaincre les principaux fonds d'investissement internationaux de venir à Paris.

Écrit par Romain Gueugneau et Solveig Godeluck

Deux ans après avoir rencontré les magnats de Wall Street, Bruno Le Maire est de retour. Le ministre de l'Economie et des Finances a fait son retour à New York ce vendredi. Il a planifié de multiples rencontres avec les professionnels de la finance jusqu'à lundi soir.

L'objectif continue d'être d'attirer les poids lourds de la finance internationale à Paris, tout en visant une diversité plus large. Les personnes proches de lui parlent d'une "deuxième phase" de la politique d'attractivité après le Brexit. Après avoir gagné l'intérêt de plusieurs grandes banques de Wall Street, Paris cherche maintenant à attirer les grands fonds d'investissement internationaux et à étendre son champ d'action à l'Asie, l'Amérique du Sud et le Moyen-Orient.

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Cette stratégie a déjà commencé à montrer des résultats positifs, avec l'inauguration d'un bureau parisien cette année pour deux fonds souverains, le Temasek de Singapour qui gère 382 milliards de dollars, et le Public Investment Fund d'Arabie Saoudite qui gère 776 milliards de dollars. L'année dernière, le fonds spéculatif américain Point72 a établi une présence à Paris, et son homologue Millenium a augmenté son personnel dans la ville.

Collecter de l'argent massivement

A New York, Bruno Le Maire a eu un rendez-vous avec Timothy Geithner, le chef de Warburg Pincus, un fonds d'investissement privé qui gère 83 milliards d'actifs et possède des bureaux à Amsterdam et à Londres. Il avait prévu de rencontrer ce lundi Adebayo Ogunlesi, le directeur général de Global Infrastructure Partners, une autre grande entreprise américaine du domaine qui gère à peu près 100 milliards.

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Le ministre français prend également le temps de rencontrer les financiers déjà basés à Paris, tels que Larry Fink de Blackrock, Brian Moynihan de Bank of America, Jared Cohen de Goldman Sachs et le nouvel responsable de Morgan Stanley, Ted Pick. Il y a quelques jours, il a aussi eu une rencontre à Paris avec Jamie Dimon, le directeur général de JP Morgan. Bruno Le Maire était également prévu pour dîner avec des chefs d'entreprise américains, grâce à l'initiative de l'homme d'affaires Michael Bloomberg, ancien maire de New York.

Des dispositions supplémentaires prévues pour janvier

La localisation de ces sociétés à Paris génère directement des emplois. Elle propose également une variété et une fluidité financière aux autres intervenants économiques, en particulier aux entreprises novatrices qui nécessitent de collecter d'importants capitaux.

Bruno Le Maire aspire à rendre Paris plus séduisante qu'elle ne l'est déjà. Il reste attentif aux désirs des financiers américains et prévoit de faire des déclarations en janvier concernant possiblement de nouvelles actions légales ou réglementaires. Charles Rodwell, le député Renaissance des Yvelines, fait particulièrement pression pour que la France simplifie les processus de licenciement pour ceux qui gagnent des revenus élevés.

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Depuis la mise en œuvre du Brexit, près de 5 500 emplois ont été générés en France dans le domaine de la finance, souligne le Ministère de l'Économie et des Finances. Cette augmentation est principalement due au transfert d'équipes qui étaient auparavant basées à Londres. La France a ainsi surpassé d'autres grandes villes européennes, telles que Francfort ou Dublin, qui sont également en concurrence pour attirer ces travailleurs hautement compétents.

Les banques majeures des États-Unis ont joué un rôle significatif dans cette situation. Depuis 2016, JP Morgan a considérablement augmenté son personnel à Paris, atteignant près de 900 employés, soit plus du triple qu'avant. Cette banque américaine est maintenant la plus importante parmi les banques étrangères en France.

Bank of America, avec plus de 600 employés et des projets d'expansion, est juste derrière elle. Quant à Morgan Stanley, l'entreprise compte actuellement environ 330 employés mais envisage d'augmenter ce chiffre à 500 d'ici 2025.

Depuis 2016, Citi a multiplié par trois son nombre d'employés, atteignant 400 personnes, tandis que Goldman Sachs a quadruplé ses effectifs en quelques années seulement. L'année dernière, Goldman Sachs a déménagé dans des locaux tout neufs, occupant six étages, offrant une vue spectaculaire sur l'Arc de Triomphe.

Les recettes fiscales pour 2022 sont estimées à 440 millions d'euros. Ces dépenses se matérialisent par une augmentation de l'activité. En 2022, JP Morgan, Goldman Sachs et Bank of America ont multiplié par deux leurs gains en France. La première a même enregistré des profits dépassant le milliard d'euros sur le territoire national.

C'est un bon coup de pouce pour le budget de l'État. Selon leurs rapports annuels, les cinq mastodontes de Wall Street ont contribué plus de 440 millions d'euros en impôts l'année dernière. En comptabilisant les apports des nouveaux employés, les revenus fiscaux pourraient atteindre des milliards sur les sept dernières années.

Ces institutions financières sont audacieuses dans leurs investissements, allant au-delà du secteur bancaire. Le chef de JP Morgan s'est déplacé en personne le mois dernier pour donner un chèque de 70 millions d'euros afin d'encourager l'entrepreneuriat et faciliter l'accès à l'emploi dans les zones défavorisées.

Solveig Godeluck (Bureau de New York), Romain Gueugneau

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