Assurance-chômage et préretraites: le patronat s’engage à lutter contre les abus

Assurance-chômage : les employeurs sont disposés à éliminer les abus liés aux préretraites.

La session de discussion concernant le prochain accord d'assurance-chômage qui a eu lieu ce mercredi a révélé le premier désaccord entre les partenaires sociaux. Les syndicats refusent d'aborder les conséquences du décalage de l'âge légal de la retraite avant la fin de la discussion sur l'emploi des personnes âgées. Cependant, les employeurs sont décidés à progresser.

Par Alain Ruello

Jusqu'à présent limitée à des discussions techniques, la négociation pour l'élaboration du prochain accord d'assurance-chômage a rencontré son premier désaccord parmi les partenaires sociaux.

À la fin de leur quatrième rencontre principalement axée sur les retombées de la réforme des pensions, les syndicats ont indiqué qu'il était crucial d'attendre la conclusion de la conférence sociale de ce mois-ci et, surtout, des négociations majeures sur l'emploi des personnes âgées. Cependant, les employeurs rejettent toute inertie, affirmant être prêts à résoudre un problème français : faire assumer à la société une portion des coûts des plans de départ volontaires.

Limites d'âge

L'augmentation de l'âge de la retraite de 62 à 64 ans peut avoir un impact sur plusieurs réglementations d'indemnisation fondées sur des limites d'âge. Par exemple, la période d'indemnisation est de 22,5 mois pour les personnes âgées de 53 à 54 ans, comparativement à 18 mois pour ceux qui sont plus jeunes, ou de 27 mois pour ceux qui ont 55 ans ou plus. La réduction de l'allocation de 30% après six mois n'est plus applicable pour les fins de contrats pour les personnes âgées de 57 ans ou plus. De plus, il existe une provision (sous réserve) pour le maintien de l'allocation après 62 ans pour ceux qui ne sont pas éligibles à une retraite à taux plein en raison d'un manque de cotisations.

Devrions-nous repousser de deux ans tous ces âges de référence ? Serait-ce une occasion de rendre d'autres règlements plus attrayants pour encourager le retour à l'emploi ? Les conditions pour cumuler l'allocation et le revenu d'activité pourraient être améliorées, une idée suggérée par le ministre du Travail, Olivier Dussopt.

Principe de base

En tant que leader des négociations pour le Medef, Hubert Mongon, insiste sur l'importance de respecter le cadre fixé par Matignon, qui comprend l'extension de la durée de travail, pour rejeter l'idée de reporter ce sujet. En réponse, les syndicats lui font remarquer que cela n'empêche pas le Medef de demander une réduction des contributions au chômage, une demande qui, elle, n'est pas incluse dans ce cadre.

Aussi à noter :

Près de la moitié des personnes sans emploi reçoivent moins que l'indemnité journalière minimale.

Il existe également un véritable problème à examiner qui a un poids considérable. Cela fait trois décennies que l'assurance-chômage supporte les décisions des entreprises et des syndicats", souligne Hubert Mongon, en mettant l'accent sur le "et". C'est une logique "acceptée par tous", comme en témoignent les centaines de contrats de démissions volontaires signés chaque année. "Devrions-nous continuer sur cette voie ? Non."

"Les associations de travailleurs affirment que les sociétés doivent évoluer. Nous sommes d'accord. Le système d'assurance-chômage a progressivement dévié de sa trajectoire initiale. Il n'est plus acceptable que la communauté finance les départs à la retraite des entreprises", renchérit Eric Chevée pour la CPME.

Tactique de retardement

Les syndicats rétorquent que ce sont les sociétés qui initient des programmes de départs volontaires. Par conséquent, c'est à ces dernières de prouver qu'elles vont retenir leurs employés plus âgés plus longtemps avant de considérer les effets sur l'assurance-chômage.

Les syndicats de travailleurs accusent également le patronat d'utiliser une stratégie dilatoire. Selon eux, l'idée de repousser de deux ans l'âge de la retraite vise à réaliser des économies qui permettraient de réduire le taux de cotisation au chômage. Si une réduction de 0,5 point (actuellement à 4,05%) était appliquée aux plus de 60 ans, cela entrainerait une diminution des revenus de l'assurance-chômage de 200 millions par an, selon une estimation réalisée par l'Unédic à la demande de la CPME.

"Si nous avons une marge de manœuvre, notre priorité absolue est de l'utiliser pour réduire notre dette", déclare Hubert Mongon, avant d'évoquer une réduction des cotisations.

Alain Ruello

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