La préoccupante augmentation de la consommation de tabac et de nicotine à mâcher parmi les jeunes
Un rapport révélé ce jeudi par l'Agence nationale pour la sécurité sanitaire met en garde contre les "snus" et "nicopods", très populaires chez les adolescents. La loi reste vague sur leur usage, qui encourage la dépendance au tabac.
Par Joséphine Boone
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Les publicités pour ces produits liés au tabac sont omniprésentes sur les plateformes de médias sociaux, surtout sur TikTok. Le tabac à priser (ou "snus") et les petits sacs de nicotine, également connus sous les noms de "nicopods", "pochettes de nicotine" ou "snus blanc", gagnent en popularité en France, particulièrement chez les jeunes. Ce phénomène suscite de vives préoccupations parmi les responsables de la santé publique.
Dans un document dévoilé ce jeudi, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) tire la sonnette d'alarme concernant ces produits et "incite à une prudence accrue en ce qui concerne les paquets de nicotine qui sont simultanément très vulnérables aux dangers d'empoisonnement et de dépendance à la nicotine".
Signes alarmants
Les produits associés au tabagisme, qui ne contiennent pas toujours du tabac mais au moins de la nicotine, connaissent une popularité croissante chez les jeunes. On y retrouve des perles parfumées à insérer dans les cigarettes, du tabac à chauffer ou à mâcher, et les dernières nouveautés, ces petits sachets de tabac ou de nicotine. L'Anses exprime son inquiétude face à l'augmentation, ces deux dernières années, des cas de signes alarmants liés à l'usage de ces substances. D'autant plus que leur nombre est probablement plus élevé que ce qui est rapporté.
Consultez également :
DOSSIER – Mesures contre le tabagisme : les modifications à venir
La plupart des individus qui ont été empoisonnés suite à l'usage de paquets de nicotine ou de 'snus' étaient des adolescents âgés de 12 à 17 ans. Leur consommation de ces substances était délibérée, regrette l'Anses. Selon les alertes reçues par les centres anti-poison, l'ingestion de ces produits provoque des effets nicotiniques qui peuvent être graves, incluant des vomissements incessants avec un risque de déshydratation, des convulsions, des perturbations de la conscience, et une hypotension qui a nécessité un rétablissement vasculaire.
Tendance importée de Suède
Le snus, du tabac à priser présenté sous forme de petits sachets à placer entre la lèvre supérieure et la gencive, est très populaire en Suède, le seul pays de l'Union européenne où il est autorisé. En France, son usage est strictement interdit, cependant il est possible de l'acquérir facilement en ligne.
Les pochettes de nicotine ressemblent de manière frappante au snus, mais elles ne contiennent pas de tabac. Elles sont faites de tissu poreux et contiennent des fibres polymères imbibées de nicotine. Tout comme le snus, il est assez facile de les trouver en ligne et il n'y a pas de loi spécifique qui régit ce produit. Dans son étude, l'Anses met particulièrement l'accent sur le défi que représente l'identification des composants de ces pochettes à sucer, certaines pouvant même contenir du cannabidiol (CBD).
Voir également :
SONDAGE – Le snus, la charmante poudre de tabac qui crée un débat en Suède
EN DONNÉES – Consommation de tabac : l'usage reste stable chez les Français.
Comme l'a noté l'Anses, d'autres nations européennes ont également signalé l'émergence de ces produits liés au tabac, mettant en évidence le manque de réglementation appropriée en Europe. L'Anses met en garde que le sujet devient plus pressant car "l'usage habituel de la nicotine présente dans ces produits peut conduire à une dépendance à moyen et long terme".
Assortiment de produits issus du tabac
"Les pochettes de nicotine sont une stratégie pour séduire de nouveaux consommateurs afin qu'ils finissent par fumer des cigarettes", a critiqué le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, sur Franceinfo mercredi matin.
Depuis le début des années 2010, on observe une expansion des produits liés au tabac, notamment avec l'introduction des cigarettes électroniques. En 2016, l'interdiction a été prononcée contre les cigarettes et le tabac qui présentent des "saveurs distinctives". Cependant, malgré cette réglementation, cela n'empêche pas l'apparition constante de nouveaux produits sur le marché.
Les cigarettes électroniques à usage unique, également connues sous le nom de "puffs", pourraient être bannies en France d'ici 2024. Une proposition de loi multipartite est actuellement à l'étude en commission à l'Assemblée nationale. Cependant, cela fait longtemps qu'elles se propagent autour des collèges et des lycées français. Diverses recherches ont démontré qu'elles favorisent l'initiation au tabagisme chez les adolescents.
Le mardi, l'autorité gouvernementale a dévoilé une stratégie contre le tabagisme, qui va notamment aboutir à une expansion des zones publiques où il sera défendu de fumer.
Joséphine Boone
Quelles stratégies pour s'adapter à un environnement complexe ?
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