Dans les prochaines années, ce sont plusieurs centaines de milliers d’entreprises françaises, TPE et PME, qui devront trouver un repreneur. En effet, selon les estimations, 50 000 entreprises seront à céder chaque année d’ici 2020 ! Et pour inciter de futurs entrepreneurs à reprendre une entreprise existante et faciliter la passation de pouvoirs, les pouvoirs publics encouragent la mise en place d’une période transitoire d’accompagnement par le cédant.
Accompagner son successeur
En plus de l’intérêt financier que représente la cession de son affaire, l’entrepreneur souhaite aussi à travers cette opération favoriser et assurer la pérennité de son entreprise. Pourtant, près d’un quart des entreprises cédées seraient en échec après 5 ans d’activité. C’est dans ce contexte qu’a été institué le tutorat d’entreprise, dispositif qui permet notamment à un chef d’entreprise de transmettre son expérience et son savoir-faire au repreneur de son affaire. Dans le cadre du tutorat, le cédant s’engage à prodiguer à son successeur des conseils et toute information utile en matière de gestion financière, de méthodes de ventes et de promotion, de gestion de la clientèle, des fournisseurs et, le cas échéant, des salariés. Cette période de transition permet au cédant de vivre la transmission avec moins de difficulté que lors d’une cession brutale, à condition bien sûr qu’il accepte de transférer autre chose que des ressources matérielles, en l’occurrence son savoir et ses compétences.
Mais attention, pour accroître les chances de réussite de cette passation de pouvoirs, la période de vie commune entre le cédant et son repreneur doit elle aussi être soigneusement préparée. Ainsi, cette phase d’accompagnement doit être précédée d’un accord précis sur le rôle du cédant, celui du repreneur et sur le calendrier de cette collaboration. Il est notamment important que le cédant s’en tienne à une fonction d’accompagnant et accepte de passer du rôle de décideur à celui de conseil. Cette phase de transition doit donc être suffisamment longue. Mais elle ne doit pas non plus s’éterniser car elle pourrait avoir un impact négatif sur l’image du repreneur vis-à-vis des tiers.
Bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu
Petit plus : les chefs d’entreprise qui épaulent leur successeur sont récompensés. En effet, une réduction d’impôt sur le revenu peut leur être accordée. En tant que tuteur apportant son aide bénévolement au repreneur de son entreprise, le cédant peut ainsi bénéficier d’une aide fiscale, d’un montant fixé à 1 000 € (1 400 € si la personne aidée est handicapée).
En pratique :
L’obtention de la réduction d’impôt est subordonnée au respect de conditions de plus en plus rigoureuses. Concrètement, le tuteur doit notamment signer une convention de tutorat avec le repreneur précisant les compétences à lui transmettre, justifier d’une expérience ou de compétences professionnelles le rendant apte à exercer cette fonction, et doit être agréé par un réseau d’appui aux entreprises ou par une maison d’emploi.