Les instituts de recherche économique se concentrent sur les questions environnementales. Le changement climatique est devenu un sujet central pour ces instituts. L'OFCE a mis en place un département spécialisé en Economie et Environnement. De son côté, le ministère de l'Economie à Bercy a créé une division spécifiquement consacrée aux questions environnementales.
By Nathalie Silbert
La transformation écologique, qui est maintenant un sujet couramment discuté dans l'espace public, est en train de prendre place dans les centres de recherche économique. La dernière action à noter est celle de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) qui a révélé mercredi la mise en place d'une section Economie et Environnement, qui sera sous la supervision de l'économiste Anne Epaulard.
Le but est d'évaluer l'impact de la transition écologique et de penser à comment la rendre plus équilibrée. Le problème climatique va influencer toutes les prédictions, qu'elles concernent la croissance économique ou l'emploi, explique la spécialiste qui a contribué au rapport de Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz sur "les conséquences économiques de l'action sur le climat".
"Des thèmes fondamentaux"
"Ce projet est quelque chose que j'avais en tête depuis longtemps", admet le président de l'OFCE, Xavier Ragot, tout en insistant sur le fait que pour l'institution, "ce n'est pas un sujet nouveau". "Depuis plus d'une décennie, l'OFCE collabore avec l'Ademe pour développer le modèle macroéconomique ThreeME, qui permet d'évaluer les émissions de CO2 et la consommation d'énergie dans chaque secteur", rappelle-t-il.
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Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz ont utilisé ce modèle pour leur analyse. La Direction du Trésor s'y penche également pour effectuer ses propres évaluations. Un an après la mise en place du Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), l'administration influente de Bercy semble vouloir accélérer sur ce thème. Pour ce faire, elle a récemment créé une sous-direction axée sur les problématiques climatiques, pilotée par l'économiste Stéphane Sorbe, comme l'a annoncé « Le Monde ». Selon lui, ce sont des sujets primordiaux avec de nombreux enjeux économiques et financiers liés à la transition écologique, comme il l'a expliqué au journal.
"Amplification des comptes nationaux"
Face à l'ampleur croissante de l'enjeu, de nombreuses organisations sont déjà en train de travailler dessus, chacune à sa manière. En 2020, l'institut Rexecode a mis en place un département Energie-climat dirigé par Raphaël Trotignon. Son but est de "trouver des moyens d'atteindre les objectifs et d'identifier les combinaisons rendement-coût les plus efficaces", déclare le directeur général Denis Ferrand.
Le National Institute of Statistics est aussi engagé et actif dans divers domaines : « fusionner les données économiques et écologiques, notamment par la publication de 'comptes nationaux augmentés' – dans le but d'introduire de nouveaux indicateurs, tels que l'empreinte carbone, restructurer nos méthodes de modélisation pour tenir compte des défis climatiques et renforcer nos recherches éco-environnementales », déclare Nicolas Carnot, directeur des études et des analyses économiques de l'Insee.
Analyse du système de bonus-malus écologique
Lors de la saison printanière, Paul Dutronc-Postel a dirigé une équipe au sein de l'Institut des politiques publiques (IPP) pour travailler sur deux études en partenariat avec France Stratégie, une entité liée à Matignon. Le premier rapport porte sur l'analyse de la stratégie de décarbonation industrielle, tandis que le second se concentre sur l'examen du système de bonus-malus écologique et du dispositif de prime à la conversion. France Stratégie contribue également en fournissant une méthodologie et en menant des recherches prévisionnelles, comme par exemple sur les compétences et les emplois nécessaires pour faciliter la transition écologique et soutenir la mise en œuvre des politiques publiques.
La Banque de France n'est pas en retard dans ce domaine et depuis six ans, elle se consacre à l'étude de l'économie climatique et comment l'incorporer dans la politique monétaire. Ils sont membres du réseau international Network for Greening the Financial System (NGFS), qui regroupe des banquiers centraux et un régulateur.
Nathalie Silbert
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